Roukiata Ouedraogo

actrice et humoriste burkinabée

Roukiata Ouédraogo est une actrice et humoriste franco-burkinabé[1], née en 1979.

Roukiata Ouedraogo
Description de cette image, également commentée ci-après
Roukiata Ouedraogo en 2023.
Naissance
Burkina Faso
Nationalité Drapeau du Burkina Faso Burkinabé
Drapeau de la France Française
Profession Actrice, humoriste

Biographie modifier

Jeunesse au Burkina Faso modifier

Roukiata Ouédraogo, née en 1979[2] au Burkina Faso, grandit à Fada N'Gourma[2] puis dans les faubourgs de Ouagadougou[3] quand elle entre en classe de quatrième[2]. Sa famille est originaire de Somiaga[2]. Son père est fonctionnaire et sa mère, femme au foyer, est impliquée dans le monde associatif[2]. Son père et son frère ont fait du théâtre amateur[4], le premier étant un ami proche de l'acteur Sotigui Kouyaté[2]. Plus tard, Roukiata Ouédraogo estime que leur mort a sans doute joué un rôle dans sa propre volonté de faire du théâtre[4]. À l'âge de 14 ans, elle vit elle-même une expérience théâtrale au sein d'une troupe scolaire qui se produit dans tout le pays[5]. Elle explique par ailleurs que son intérêt pour la mode lui vient indirectement de sa mère, à force de la regarder se préparer quand elle était enfant[6]. Durant sa jeunesse, elle a une petite activité économique comme coiffeuse et elle commence également à imaginer des vêtements[2]. De par ses origines, elle parle à la fois français et bambara[7] sans oublier le moore qui est sa langue native.

Arrivée en France et activités diverses modifier

En [8],[9], après l'obtention de son baccalauréat[2], elle quitte son pays natal à l'âge de 20 ans pour s'installer à Paris avec comme premier objectif d'étudier le stylisme[4]. Elle vit chez son frère, arrivé en France avant elle[2]. Une conseillère d'orientation la décourage en lui expliquant qu'elle n'a pas les moyens financiers suffisants et qu'elle devrait plutôt faire du travail social[4]. Elle obtient alors le BAFA et devient éducatrice dans des centres sociaux[8],[6]. Durant un temps très court, elle travaille aussi comme caissière et comme femme de ménage[8]. Plus tard, elle commence une carrière de mannequin après avoir été repérée dans une rue[6], notamment pour la marque Nivea[2], pour une publicité de la marque Ushuaïa[5] ou encore pour la marque de perruques Nu Ji. Elle travaille également comme danseuse[10]. Guidée par des ambitions artistiques, elle s'inscrit dans une école de maquillage puis exerce ce métier pendant douze ans[4], y compris pour le cinéma ou pour de grandes marques de cosmétiques[6], dont Black Up et Make-up Art Cosmetics[2]. Elle tente de mettre sur pied une entreprise de création textile au Burkina Faso, mais le projet n'aboutit pas[8].

Le , elle lit la dictée de la francophonie[11].

Carrière de comédienne modifier

En 2007, elle fait un stage au Cours Florent alors qu'elle n'envisage pas encore le théâtre comme une carrière possible[10], souhaitant seulement se sentir plus à l'aise pour prendre la parole en public[8]. À l'issue de ce stage, elle intègre directement la deuxième année de formation de cette école[10], avec pour professeurs Fabienne Luketti et Georges Bécot[12]. Elle continue à travailler comme maquilleuse durant les week-ends pour financer ses études[2]. À la fin de son cursus en 2008, elle monte la pièce Yennenga, l'épopée des Mossé, qu'elle joue d'abord au sein de l'école en fin d'année[2] puis au Théâtre de la Passerelle à Pari[13]s avec le soutien de ses formateurs[10]. Elle s'inspire de la légende de Yennenga, une princesse amazone du XIe siècle[4]. La pièce est un succès et Roukiata Ouédraogo part en tournée en France et en Europe[6]. Elle l'interprète aussi à l'ambassade du Burkina Faso en France lors de la Journée de l'enfance africaine, ainsi qu'au siège de l'Unesco[5]. En 2010, elle présente ce spectacle au Burkina Faso accompagnée de quatre danseuses[8], dont à l'espace culturel Gambidi[14] à Ouagadougou en septembre en présence de la télévision nationale et du ministre de la Culture burkinabé[2]. Ce dernier invite la comédienne à se produire en décembre de la même année devant plusieurs chefs d'État africains[6].

En 2012, elle joue dans le spectacle Article 13 (qui fait référence à la Déclaration universelle des droits de l'homme[5]) avec la compagnie d'art de rue Carabosse ; cette expérience lui permet d'obtenir son statut d'intermittente du spectacle et d'abandonner son activité de maquilleuse qu'elle continuait d'exercer jusque-là[8].

Fin 2012[8], elle crée un nouveau one-woman-show intitulé Ouagadougou pressé[3], qui parle notamment d'elle-même et d'immigration[10]. Ce spectacle est notamment montré dans divers Instituts français en Afrique de l'Ouest puis à travers la France en 2015[10]. Entre-temps, elle obtient son premier rôle au cinéma en apparaissant dans Samba d'Éric Toledano et Olivier Nakache[15].

Elle participe également à l'émission Le Parlement du rire sur Canal+[4].

En 2015, elle crée son troisième spectacle, Roukiata tombe le masque[3], à l'affiche au Théâtre du Point-Virgule, dans lequel elle aborde notamment les différences culturelles entre l'Afrique et la France ainsi que des sujets plus graves comme l'excision[4].

À partir d', elle tient régulièrement des chroniques humoristiques sur France Inter dans l'émission Si tu écoutes j'annule tout[4] et continue lors de la saison suivante quand l'émission est renommée Par Jupiter ![9]

En 2017, le producteur Pascal Guillaume voit Roukiata tombe le masque et décide de la produire[8]. Aux côtés de Stéphane Eliard et Ali Bougheraba, elle réécrit son spectacle et le monte sous un nouveau titre : Je demande la route[8]. Elle le joue de janvier à à Paris au Théâtre du Lucernaire[15], puis en juillet au Théâtre du Train Bleu dans le cadre du Festival Off d'Avignon[16].

Vie personnelle modifier

Elle est mariée avec Stéphane Eliard, qui est également son metteur en scène[2].

Théâtre modifier

  • 2008 : Yennenga, l'épopée des Mossé, d'elle-même, Comédie de la Passerelle à Paris[10] puis tournée en Europe et au Burkina Faso
  • 2012 : Article 13, de Jorge Vargas, Compagnie d'art de rue Carabosse[8]
  • 2013 : Ouagadougou pressé, d'elle-même et Stéphane Eliard, tournée en Afrique et en France[3]
  • 2015 : Roukiata tombe le masque, d'elle-même et Stéphane Eliard, Théâtre du Point-Virgule[3]
  • 2015 : La Buffle, de François Ha Van[12]
  • 2017 : On dirait l'Odyssée, de Yeelem Jappain[12]
  • 2018 : Je demande la route (réécriture de Roukiata tombe le masque), d'elle-même, Stéphane Eliard et Ali Bougheraba, Théâtre du Lucernaire (et Théâtre du Train Bleu, Festival Off d'Avignon, en juillet[16])

Filmographie modifier

  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Cinéma modifier

Longs métrages modifier

Courts métrages modifier

  • 2012 : La Danse des masques de Vaber Douhouré[12] : Marie[5]
  • 2013 : Marie et les Gargouilles de Nicolas Trame : Marie
  • 2014 : Writing Further Situations de Virgile Fraisse : Sandy[12]

Télévision modifier

Doublage modifier

  • 2013 : Mbëkk mi, le souffle de l'océan (documentaire) de Sophie Bachelier[5]
  • 2017 : Essi dans la forêt des monstres[12] (livre de coloriage animé) de Marguerite Abouet (textes) et Catherine Blancard-Parmentier (dessins), éditions Wakatoon

Documentaires modifier

Roukiata Ouedraogo a participé à plusieurs documentaires :

Chroniques humoristiques modifier

Publications modifier

Roman modifier

Bande dessinée modifier

  • 2021 : Ouagadougou pressé, scénario de Roukiata Ouedraogo, dessins d'Aude Massot , éditions Sarbacane, 167 pages (ISBN 978-2-377-31775-2)

Distinctions modifier

  • Coup de Cœur des Lycéens Fondation Prince Pierre de Monaco 2021 pour Du miel sous les galettes[18]
  • Prix de la presse africaine 2020 : sélectionnée pour Du miel sous les galettes[19]

Notes et références modifier

  1. « Invité du jour - Pour Roukiata Ouedraogo, la BD 'Ouagadougou Pressé' est "une histoire de rencontres et de partages" », sur France 24, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p Abdel Pitroipa, « Roukiata Ouédraogo : actrice sinon rien », sur jeuneafrique.com,
  3. a b c d et e Léo Pajon, « Humour : Roukiata Ouedraogo, féminin singulier », sur jeuneafrique.com,
  4. a b c d e f g h et i Astrid Krivian, « Ils nous font rire #2 : Roukiata Ouedraogo, humoriste et chroniqueuse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lepoint.fr,
  5. a b c d e et f « Roukiata Ouedraogo », sur africultures.com (consulté le ).
  6. a b c d e et f « Le long chemin de Roukiata Ouedraogo, de Ouagadougou à Paris », sur francetvinfo.fr, .
  7. « Roukiata Ouedraogo », sur lesagentsassocies.com (consulté le ).
  8. a b c d e f g h i j et k « Roukiata Ouedraogo - Biographie », sur roukiataouedraogo.com (consulté le ).
  9. a et b Elise Koutnouyan, « Mon été à Paris (5/5) : avec l'humoriste Roukiata Ouedraogo, l'inspiration se trouve en forêt », sur francetvinfo.fr,
  10. a b c d e f et g Landry Ponou, « Roukiata Ouedraogo, la battante », sur jeuneafrique.com,
  11. BS. Sidwaya, « Journée internationale 2019 de la Francophonie : La dictée rend hommage à la princesse Yennenga », Sidwaya,‎ (lire en ligne)
  12. a b c d e f g h et i « Roukiata Ouedraogo », sur agencesartistiques.com (consulté le ).
  13. « Accueil », sur Théâtre de la Passerelle (consulté le )
  14. « ECG | Espace Culturel Gambidi », sur Espace Culturel Gamb (consulté le )
  15. a et b « #Unjouruneactriceafrofrançaise #43 : Roukiata Ouédraogo », sur lafrolesite.wordpress.com (consulté le )
  16. a et b Jean-François Cadet, « Roukiata Ouedraogo trace sa route », sur rfi.fr,
  17. « Du miel sous les galettes », sur slatkineetcompagnie.com (consulté le ).
  18. « Annie Ernaux reçoit le Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco 2021 | Actualités littéraires | Librairie Gallimard de Montréal », sur www.gallimardmontreal.com (consulté le )
  19. Marie Alfred Ngoma, « Sélection du Prix de la presse africaine 2020 : "Du miel sous les galettes"de Roukiata Ouedraogo », sur adiac-congo.com, .

Liens externes modifier

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