Roue de Paris

ancienne grande roue à Paris
Roue de Paris
Paris, le 8 décembre 2000.
Présentation
Type
Construction
1999
Fermeture
2016
Démolition
Hauteur
1re : 60m
2e : 55m
3e : 70m
Site web
Localisation
Pays
France
Commune
Paris
Adresse
Coordonnées
Carte

La roue de Paris — parfois nommée grande roue de Paris ou grande roue de la Concorde par abus de langage — est une grande roue installée à Paris pour les célébrations de l'an 2000. Remplacés régulièrement, trois modèles successifs ont porté ce nom. La grande roue était située sur la place de la Concorde. La dernière installation nommée roue de Paris a été démontée en à la suite d'une décision du Conseil de Paris.

Historique modifier

Préambule à la fête des Tuileries modifier

Après avoir « pris d'assaut » le jardin des Tuileries avec plusieurs manèges, dont une grande roue, en décembre 1985[1],[2], le forain Marcel Campion persiste et y installe à nouveau une grande roue de 43 mètres en 1993[3].

1999-2002 : Célébrations de l'an 2000 modifier

 
2005 : roue de Paris à Geleen, Pays-Bas.

À l'occasion des célébrations de l'an 2000, une grande roue de soixante mètres de haut[4] est créée sous l'égide de Marcel Campion et installée le sur la place de la Concorde, côté Tuileries. Contrairement à London Eye dans la capitale britannique, cet exemplaire est un modèle forain transportable.

Il s'agit d'un modèle R60 en série du constructeur Ronald Bussink ne nécessitant pas de fondations. 40 000 litres de ballast d'eau sont nécessaires pour garantir une base stable[4].

De par sa conception transportable, la structure peut être montée en 72 heures et démontée en 60 heures par une équipe spécialisée. Cette attraction nécessite dix-huit camions pour son transport. Le poids total de la roue est de 365 tonnes. Soutenues par vingt-et-un rayons, les quarante-deux gondoles de la grande roue peuvent accueillir huit personnes chacune et sont éclairées par 50 000 ampoules[5].

En un an, elle accueille deux millions de visiteurs et génère 4,1 millions  de chiffre d'affaires. Il est originellement prévu qu'elle quitte la place de la Concorde le 31 décembre 2000[6]. Dans le but de maintenir son implantation en ce lieu, Marcel Campion reçoit le soutien de nombreuses vedettes du show-biz[7]. Après diverses péripéties, elle est démontée en janvier 2002[8].

Depuis 2003 : Transferts successifs modifier

La roue de Paris est une attraction itinérante depuis 2003. Il est rapporté en mai à la ville de Paris que l'attraction est achetée par des investisseurs britanniques[9]. En novembre de cette année, elle est érigée à Birmingham, où elle reste jusqu'en février 2004. Elle y est temporairement rebaptisée Wheel of Birmingham (en)[4],[10]. Pour Noël 2004, la roue de Paris est installée à Manchester. Elle est ensuite achetée en 2005 par Leon Snep. Il l'installe à Geleen avant de l'exploiter sur la Museumplein à Amsterdam pour dix jours. L'attraction s'installe au Royaume-Uni à Gateshead (Newcastle jusqu'en septembre 2005. L'année suivante, la ville thaïlandaise de Bangkok l'accueille lors du Suan Lum Night Bazaar (en)[11]. Elle fait son retour en France en en s'installant au Luna-Park d'Antibes Land.

2009-2015 : Deuxième modèle modifier

À la faveur d'un accord avec l'Hôtel de Ville, Marcel Campion installe une nouvelle roue de 55 mètres pour les fêtes de fin d'année à partir de 2009, sur la place de la Concorde, en alternance avec le jardin des Tuileries lors de la fête foraine[a],[12],[13]. Cette roue est le lieu de tournage des dernières séquences du clip de la chanson de Philippe Katerine Patouseul, de l'album Magnum sorti en 2014.

Marcel Campion prévoyait de faire tourner la grande roue jusqu'en lors notamment du passage du Tour de France. Puis direction Waregem en Belgique, confiée à René Bufkens, à l'occasion du Grand Steeple-Chase des Flandres. Elle a finalement tourné jusqu'à la fin de la fête le [14].

2015-2018 : Troisième modèle modifier

Marcel Campion confie à l'entreprise néerlandaise Mondial Rides[15] la fabrication d'une nouvelle grande roue remplaçant la précédente, d'une hauteur d'environ 70 mètres, intégrant des éclairages aux couleurs de l'Euro 2016, le championnat d'Europe de football organisé en France à partir du [16],[17].


La mairie de Paris l'autorise à rester de [14] à [18], en contradiction avec la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France qui n'avait donné son autorisation (à laquelle la Ville devait normalement se soumettre) que jusqu'en . La situation illégale est régularisée a posteriori par le préfet[19]. Le , la roue n'est toujours pas démontée et la place de la Concorde bloquée par soixante camions dans le but de faire pression sur les pouvoirs publics[20].

En , le démontage de cette grande roue est annoncé[21]. Le même mois, Marcel Campion est mis en examen pour différentes affaires relatives à la grande roue, qui s'y trouve depuis 2015[22],[23],[24]. Le , le Conseil de Paris vote à la quasi-unanimité la non-reconduction de la convention d'occupation du domaine de l'espace public. La mairie de Paris veut restaurer le caractère patrimonial de la place de la Concorde.

La roue est démontée le [25].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le design général sans habillage de ce modèle est plus moderne. Il permet aux passagers de se tenir debout. Ses cabines, aux vitres teintées et aux formes arrondies, ne font pas référence à Paris et sont sans dorures et rappellent des télécabines.

Références modifier

  1. M-A R., « Squatt forain aux Tuileries », Le Monde, (version du sur Internet Archive).
  2. Hervé Liffran, « La mairie de Paris fait la roue devant le roi des forains », Le Canard enchaîné,‎
  3. Odile Cuaz, « Marcel Campion, le parrain des forains », Paris Match, (consulté le ).
  4. a b et c (en-GB) « Brum's Big Wheel », BBC, (consulté le ).
  5. (en) « Technical Information », rouedeparis.com (version du sur Internet Archive).
  6. Hôtel de Ville, « La grande roue de Paris », labs.paris.fr, (consulté le )
  7. « Tout le monde s'explique: Marcel Campion est l'invité de Thierry Ardisson », sur INA,
  8. « Paris : en 20 ans, la grande roue est (presque) devenue un monument », sur Le Parisien, .
  9. Hôtel de Ville, « QOC 2003-319 Question de Mme Elisabeth de Fresquet et des membres du groupe Union pour la démocratie française à M. le Maire de Paris à propos de la réinstallation d'une grande roue à Paris », labs.paris.fr, (consulté le ).
  10. (en-GB) « UK wheel offers views of Paris », BBC News, (consulté le ).
  11. (en) « The History of La grande Roue de Paris », rouedeparis.com (version du sur Internet Archive).
  12. My B., « La Grande Roue de la Concorde à Paris », sur SortirAParis.com, (consulté le ).
  13. Adele, Jean et Pauline, « Grande roue de la Concorde à Paris en 2015 : Prix, hauteur… », sur evous.fr, (consulté le ).
  14. a et b « Paris : la grande roue de la Concorde va encore gagner dix mètres », sur Le Parisien, (consulté le ).
  15. (en) « Highest Transportable Giant Wheel of the world delivered to Paris | Mondial - World of Rides », sur mondialrides.com (consulté le ).
  16. Nicolas Vanel, « Paris : la future grande roue, plus grande, célébrera l'Euro-2016 », sur Metronews, (consulté le ).
  17. « Un forain belge acquiert la grande roue de la place de la Concorde à Paris », sur France3 Nord Pas-de-Calais, (consulté le ).
  18. Odile Cuaz, « Marcel Campion, le parrain des forains », sur Paris Match, , p. 117-120.
  19. « Place de la Concorde : de Bouchardon à Marcel Campion », sur La Tribune de l'art, (consulté le )
  20. « La place de la Concorde bloquée par des forains soutenant Campion », sur AFP, (consulté le ).
  21. « La grande roue de la place de la Concorde va être démontée », CNews (journal),‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Vaea Devatine, « Marcel Campion, Anne Hidalgo et la grande roue », paristribune.info, (version du sur Internet Archive)
  23. Nicolas Maviel, « Grande roue de Paris : double mise en examen pour Marcel Campion », Le Parisien, (consulté le ).
  24. Didier Rykner, « Quand (tous) les politiques soutenaient Marcel Campion », La Tribune de l'art, (consulté le ).
  25. « Paris : la grande roue a quitté la place de la Concorde », sur Le Parisien, .

Annexes modifier

Liens externes modifier