Rota (diplomatique)

signe diplomatique

La rota (latin : roue) désigne en diplomatique un signe circulaire de validation d'un acte initialement utilisé dans le cadre de la chancellerie pontificale. Elle a la forme de deux cercles de taille différente emboîtés l'un dans l'autre et au centre desquels s'inscrit généralement une croix[1].

Rota sur un privilège de du roi Guillaume Ier de Sicile

La rota désigne d'abord la signature papale présente au bas de l'acte, à gauche de la souscription du pape, sur certains privilèges solennels pontificaux[2]. Créé à l'initiative du pape Léon IX[3]., ce signe de sanction juridique et de dévotion contient les noms des apôtres Pierre (Petrus) et Paul (Paulus), celui du pape et son rang (ex: Paschalis papa secundus pour Pascal II), ainsi qu'éventuellement sa devise.

Ce signe s'est répandu hors de la seule chancellerie pontificale. La rota apparaît ainsi dans d'autres documents émanant d'ecclésiastiques qui copient ce signe de validation pontifical[4]. La rota sert également de signe de validation royale sur certains privilèges des royaumes ibériques médiévaux, comme les privilegios rodados [5]. (Le privilegio rodado tire d'ailleurs son nom de la rota, en espagnol rueda).

Notes et références modifier

  1. On peut également trouver au centre le motif du lion, symbole des rois de León, sur les versions ibériques de la rota. Les rois de Castille utilisaient la croix.
  2. Exemples de rota, diplomatique des documents papaux, sur le site des Archives Secrètes Vaticanes.
  3. Joachim Dahlhaus, Aufkommen und Bedeutung der Rota in den Urkunden des papstes Leo IX, «Archivum Historiae Pontificiae», 27 (1989), pp. 7-84. Sur le plus ancien document original du pape Léon IX qui contient aussi pour la première fois un eschatocole tout à fait renouvelé grâce à la présence de Rota, Bene valete monogrammatique et Comma (trois points en triangle): Mariano Dell'Omo, A. mille anni dalla nascita di papa Leone IX (1002-2002). L'unicità di un privilegio originale conservato a Montecassino, «L'Osservatore Romano», 142 (26-VI-2002), p. 4
  4. Arthur Giry, Manuel de diplomatique, Paris, 1894, réimpr. Genève, 1975, p.620
  5. Maria Milagros Cárcel Ortí (dir.) Vocabulaire international de la diplomatique, Valence, Commission internationale de diplomatique, 1994, 2e éd. 1997, p.49