Rostellum (botanique)

partie saillante de la colonne appelée Gynostème sur les fleurs d'Orchidaceae

En botanique, le rostellum est une partie saillante de la colonne appelée Gynostème sur les fleurs d'Orchidaceae qui sépare la partie mâle, étamine, de la partie femelle, gynécée, et empêchant généralement l'auto-fécondation. Il s'agit de la partie modifiée du troisième lobe stigmatique. Il forme généralement une saillie vers l'avant, et de ce fait, devient le premier obstacle rencontré par l'insecte visiteur. Certaines formes ont alors évoluées pour produire une colle permettant un maintien efficace des pollinies sur le corps des pollinisateurs[1].

1 Rostellum sur Neottia ovata 2. Saillie rostellaire sur Neottia ovata 3. Rostellum sur Epipactis helleborine

Nomenclature modifier

En 1817, le botaniste français Louis Claude Richard créé le terme « rostellum » à partir du latin rostrum en référence à sa forme de bec et avec pour définition « saillie dominant les stigmates au-delà de la surface réceptrice »[2]. En 1877, Charles Darwin définit le rostellum comme étant une modification de l'entièreté du stigmate du milieu l'ayant rendue stérile[3]. Cependant, la partie modifiée strictement stérile n'en est que la pointe, parfois nommée saillie rostellaire ; la partie arrière du lobe stigmatique médian pouvant rester réceptive au pollen. Ainsi, selon les auteurs, le rostellum designe soit l'ensemble du lobe stigmatique médian, soit exclusivement sa pointe stérile[1].

Particularités modifier

Le genre Neottia est caractérisé par un rostellum très particulier. En forme de langue, il est constitué par des cellules remplies d'un liquide visqueux, qui au moindre contact, est expulsé de façon explosive[1].

Chez de nombreux genres tels que les Epipactis, Limodorum, Malaxis ou encore Hammarbya, Goodyera et Spiranthes, le rostellum a évolué pour former un organe produisant un liquide adhésif permettant de coller les pollinies sur l'insecte pollinisateur. Cette zone du rostellum est nommée « viscidium », et la colle produite appelée « colle rostellaire »[1].



Références modifier

  1. a b c et d Jean Claessens & Jacques Kleynen (traduction Thierry Pain), Orchidées d'Europe : fleur et pollinisation, Mèze, Biotope éditions, , 448 p. (ISBN 978-2-36662-177-8 et 2-36662-177-9).
  2. (la) Richard, Louis-Claude,, De Orchideis Europaeis annotationes,, Parisiis, Ex typ. A Belin, , 152 p..
  3. (en) Charles Darwin, On the Various Contrivances by which British and Foreign Orchids are Fertilised by Insects, and on the Good Effects of Intercrossing, Londres, John Murray, (réimpr. 2e éd. : 1877) (lire en ligne)