Augustine Gandolfo
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Augustine Gandolfo, dite Rosita Gandolfo, est une dompteuse franco-italienne, née à Vercelli probablement en 1873 et morte à Grenoble le , tuée par une lionne.
Biographie modifier
Augustine Françoise Gandolfo naît à Vercelli dans la province de Turin, probablement en 1873[1]. Elle est la fille d'un couple de forains, Joseph Gandulfo, dit Gandolfo[Note 1], directeur de ménagerie né à Mezzanego en 1817, et Joséphine Bertrand, née à Toulouse en 1842, mariés en 1859 à Nancy[2].
Au moment de la naissance d'Augustine Françoise, le couple a déjà eu plusieurs enfants, nés — et pour certains, morts — au gré de leurs déplacements en France (Est, vallée du Rhône, Sud-Ouest)[3] : Louise Antoinette (1860-1860) ; Louis François (1861-18??) ; Thérèse Joséphine (1862-18??) ; Antoine Jean (1863-1869) ; Lucie Augustine (1864-18??) ; Bernard Marie (1868-1891).
Adolescente, Augustine Françoise Gandolfo fait partie, avec ses parents et son frère Bernard Marie, de la troupe d'un cirque basé à Lyon[4] où elle officie sous le pseudonyme de Rosita Gandolfo[5].
Le , la troupe doit se produire dans une foire à Grenoble[6]. Augustine Gandolfo a l'habitude d'entrer dans la cage aux oursons, mais elle décide pour la première fois de remplacer son frère, malade, dompteur attitré de Lydie, la lionne de l'Atlas[4],[7]. Avant la représentation, tandis qu'elle lui fait faire quelques exercices, la jeune fille est brusquement attaquée par l'animal. Le journaliste et dompteur Henry Thétard raconte que l'accident aurait été causé par une erreur d’inattention du garçon de piste chargé de manipuler les séparations cloisonnant la cage, ce qui aurait perturbé la lionne[8]. Mordue à la gorge et aux poumons, la dompteuse succombe à deux heures du matin à ses blessures, à l'hôpital de la ville, à l'âge de 18 ans[1],[9].
Elle est inhumée au cimetière Saint-Roch de Grenoble[10] (carré 5 – rang 13 – concession 2832[11]) dans une tombe surmontée de la statue d'une lionne[5]. La sépulture devient un lieu de rituel des forains, qui la fleurissent chaque année en avril, pour rendre hommage à leurs dompteuses et dompteurs disparus[12].
La statue de la lionne, volée depuis son installation[11], a été remplacée en 2018, et la tombe rénovée[13].
Après l'accident modifier
Bernard Marie Gandolfo meurt quelques semaines après sa sœur, à Bron, à l'âge de 22 ans[14].
Après l'accident, la lionne Lydie continue d'être employée par la troupe Gandolfo puis par la ménagerie Pezon, la mort d'Augustine Gandolfo étant présenté dans la presse comme un argument sensationnel[15],[16],[17]. En , une des sœurs Pezon[Note 2] est à son tour attaquée par la lionne[18], tout comme le dompteur Lucas le mois suivant[19]. Tous deux s'en tirent, malgré de sérieuses morsures.
En 1926, un article de Rouen gazette sur le sculpteur Édouard-Jules Eveno mentionne qu'il possède parmi sa collection de curiosités « la dépouille de la lionne Lydie, qui blessa mortellement la dompteuse Rosita Gandolfo »[20].
En , le dompteur Jean Pezon meurt à son tour, après avoir été attaqué par une jeune lionne aussi baptisée Lydie qu'il avait élevée[21],[22].
Notes et références modifier
Notes modifier
- Sur la plupart des actes d'état civil de la famille, le patronyme est Gandulfo et non Gandolfo.
- Selon les articles, il s'agit soit d'Anna Pezon soit de Léonda Pezon.
Références modifier
- Acte de décès no 493, , Grenoble, Archives départementales de l'Isère [lire en ligne] (88/262)
- Relevé de mariage, , Nancy, Archives municipales de Nancy
- Acte de naissance no 535, , Besançon, Archives départementales du Doubs ; acte de décès no 9, , Valdoie, Archives départementales du Territoire de Belfort ; acte de naissance no 36, , Montpont-en-Bresse, Archives départementales de Saône-et-Loire ; acte de naissance no 54, , Die, Archives départementales de la Drôme ; acte de naissance no 77, , Beaumont-de-Lomagne, Archives départementales du Tarn-et-Garonne ; acte de naissance no 685, , Perpignan, Archives départementales des Pyrénées-Orientales ; acte de naissance no 761, , Avignon, Archives départementales de Vaucluse ; acte de décès no 38, , Cuers, Archives départementales du Var ; acte de décès no 117, , Bron, Archives départementales du Rhône
- « Une dompteuse dévorée par une lionne à la foire des Rameaux... en 1891 », sur www.ledauphine.com (consulté le )
- « Patrimoine - La tombe restaurée et la nouvelle statue du fauve ont été inaugurées, hier matin, par l’association “Saint-Roch ! Vous avez dit cimetière ?”. La dompteuse Augustine Gandolfo a retrouvé la lionne qui l’avait dévorée », sur www.ledauphine.com (consulté le )
- « Province et étranger », L'Entr'acte, (consulté le ), p. 3
- « Une dompteuse dévorée par un lion », Le Petit Journal, no 22,
- Henry Thétard, « Les dompteurs », La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, , p. 7 (lire en ligne)
- « Une dompteuse dévorée par une lionne », Le Dauphiné, (consulté le ), p. 450
- « Foire des Rameaux à Grenoble : quand une dompteuse était dévorée par une lionne », sur actu.fr, (consulté le )
- (en) « Cimetière Saint-Roch : le champ du repos », sur www.spot-web.fr (consulté le )
- « La mort du Belluaire », L’Écho d’Alger, , p. 2 (lire en ligne)
- Florent Mathieu, « Le cimetière Saint-Roch rend hommage à la dompteuse tuée par sa lionne à la Foire des Rameaux de Grenoble… en 1891 », sur Place Gre'net, (consulté le )
- Acte de décès no 117, , Bron, Archives départementales du Rhône
- « Exposition zoologique Gandolfo », Le Progrè, (consulté le ), p. 3
- « Ménagerie Pezon », Courrier du Puy-de-Dôme, , p. 3 (lire en ligne)
- « Ménagerie du Sénégal », L’Indépendant du Cher, , p. 3 (lire en ligne)
- « Chronique », Journal du Cher, , p. 2 (lire en ligne)
- « Dompteur blessé », La Dépêche, , p. 2 (lire en ligne)
- R. Saint-Paul, « La jungle du jardin des Plantes », Rouen gazette, (consulté le ), p. 1
- « Le dompteur Jean Pezon tué par une lionne », Paris-soir, , p. 3 (lire en ligne)
- « Les fauves », Le Jour, , p. 2 (lire en ligne)
