Roger Langeron

historien français
Roger Langeron
Fonctions
Préfet de police de Paris
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Préfet du Nord
-
Préfet de la Marne
-
Préfet des Côtes-d'Armor
-
Préfet du Territoire de Belfort
Préfet de la Charente
-
Sous-préfet de Lunéville
à partir de
Sous-préfet de Lunéville
à partir de
Sous-préfet de Montbéliard
à partir de
Sous-préfet de Toul
à partir de
Secrétaire général de la préfecture du Doubs (d)
à partir de
Secrétaire général de la préfecture de l'Orne (d)
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
GarchesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Roger Marie Félix LangeronVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/794, F/1bI/1090)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Roger Marie Félix Langeron, né le à Brest et mort le à Garches, est un haut fonctionnaire et historien français.

Biographie modifier

Fils d'historien, il mène d'abord une carrière politique. Il est au cabinet de Georges Clemenceau, que dirige Georges Mandel en 1917[2]. Il est préfet des Côtes-du-Nord de 1922 à 1924, préfet de la Marne de 1924 à 1929 et préfet du Nord de 1929 à 1934. Il est nommé préfet de police de Paris en mars 1934[3].

Durant l'hiver 1939-1940, il fait mettre en place les organes spécifiques de la lutte anticommuniste auprès de la police militaire et des renseignements généraux : les brigades spéciales[4]. Lors de la bataille de France, il fait évacuer les archives du service des Étrangers et des Renseignements généraux par péniches à vapeur. L'une d'elles se retrouve bloquée, lors des derniers jours de la retraite française devant l'avance allemande, à Roanne ; l'autre est sabordée dans le Loing[5].

Maintenu dans ses fonctions par l'État français après l'armistice, ses relations avec l'occupant ne sont pas au beau fixe. Pour avoir protesté contre la déportation de sept commissaires de police par les Allemands, en violation des accords d'armistice, il reçoit la visite de trois officiers supérieurs allemands le [6],[7] qui lui annoncent qu'il est remplacé par Jean Chiappe, président du conseil municipal de Paris et pro-allemand (il est possible que ce dernier ait joué un rôle dans l'affaire aussi, depuis qu'il avait lui-même été destitué de ses fonctions de préfet de police en amont de la crise du ). Il garde la jouissance de ses appartements et est rétabli dans ses fonctions dès le [6],[3] sur intervention de l'ambassadeur Léon Noël, alors membre de la délégation française à la convention d'armistice. Durant cet été 1940, Langeron lutte contre les manifestations anti-juives, provoquées par les gardes françaises, et contre lesquelles les autorités allemandes lui offrent leur soutien, ou au contraire l'empêchent de sévir[8].

Arrêté par les Allemands le 24 janvier 1941, il est destitué par le gouvernement de Vichy le , avec d'autres préfets qualifiés de républicains[9]. Il est traité de collaborateur par les uns[Qui ?], notamment à cause de la création par lui d'un groupe de policiers chargé de traquer les gaullistes et de ses actes de répression contre les premiers résistants de la Préfecture de Police, appartenant au groupe du « Coq Gaulois », livrés par lui aux Allemands en , et contre le Parti communiste. Il est qualifié de résistant « républicain » par les autres[Qui ?], son rôle pendant les premiers mois de l'Occupation faisant encore l'objet de controverses[10],[11]. Selon Henri Amouroux[3], il a involontairement sauvé la réputation du parti communiste et son futur revirement de , en arrêtant ses dirigeants qui tentaient de reprendre leurs activités décrétées illégales en 1939 à cause du pacte germano-soviétique (les communistes, alliés aux Allemands à l'est, voulaient profiter de l'occupation allemande pour sortir de la clandestinité et faire reparaître l'Humanité, notamment).

Devenu par la suite historien de la Restauration, il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1960.

Distinctions modifier

Publications modifier

  • Politique d'abord : Souvenirs et anticipations (1943)
  • Paris, juin 40. Journal du préfet de police à Paris du au (1946)
  • Un conseiller secret de Louis XVIII : Royer-Collard (1956)
- Prix Eugène-Carrière de l’Académie française

Notes et références modifier

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1108 »
  2. Bertrand Favreau, Georges Mandel : ou la passion de la République, Fayard, , 572 p.
  3. a b et c Henri Amouroux, Paris sous l'Occupation.
  4. Jean-Marc Berlière et Denis Peschanski, « Police et policiers parisiens », dans François Marcot, La Résistance et les Français : Lutte armée et maquis : colloque international de Besançon 15-17 juin, Presses Universitaires de Franche-Comté, , 54 p. (ISBN 9782251606170), p. 176
  5. Gérard Delahaye, « Les archives de la Préfecture de Police », Arts et métiers du livre, no 307, mars-avril 2015, ISSN 0758-413X, p. 38.
  6. a et b Roger Langeron, Paris, juin 1940, Flammarion, , 219 p.
  7. Henri Queuille, Journal de guerre : 7 septembre 1939-8 juin 1940, Presses universitaires de Limoges, , 376 p., p. 105
    Note de bas de page n°31. Queuille cite également les mémoires de Langeron.
  8. Maurice Rajsfus, Opération Étoile jaune, Cherche Midi, , 312 p. (ISBN 978-2-7491-2558-9)
  9. Le commissaire Hénoque et les redoutables enquêtes de la BS-2, partie I
  10. André Mahé, « La Police parisienne sous l'occupation allemande » in Le Veilleur, no 83 et 84 de juillet et septembre 1995.
  11. Annie Lacroix-Riz, « Le PCF entre assaut et mea culpa : juin 1940 et la résistance communiste ».
  12. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Liens externes modifier