Rodina

parti politique

Rodina
Image illustrative de l’article Rodina
Logotype officiel.
Présentation
Chef Alexeï Jouravlev
Fondation
(Union patriotique nationale « Rodina »)

(refondation)
Fusion de Congrès des communautés russes
Narodnaïa Volia
Parti des régions russes
Pour une vie décente
Parti socialiste unifié de Russie (en)
Disparition
Fusionné dans Russie juste (2006-2012)
Siège Moscou
Fondateurs Dmitri Rogozine
Sergueï Glaziev (en)
Sergueï Babourine
Youri Skokov (en)
Organisation de jeunesse Tigres de Rodina
Positionnement Extrême droite[1]
Idéologie Ultranationalisme[2],[3]
Nationalisme russe[4]
Conservatisme russe (en)[5]
National-conservatisme[6]
Conservatisme social[7]
Populisme de droite[8]
Anticommunisme[9]
Affiliation nationale Front populaire panrusse
Adhérents 135 000 (2006)
Couleurs Rouge
Site web rodina.ru
Représentation
Douma
1  /  450
Parlements régionaux
11  /  3908

Rodina (russe : Родина), qui signifie « Patrie » en russe, est un parti politique nationaliste russe présidé par Alexeï Jouravlev.

Drapeau de Rodina.

Historique modifier

Rodina est fondée en par Dmitri Rogozine[10], Sergueï Glaziev (en)[10], Sergueï Babourine[10] et d'autres en tant qu'organisation politique, réunissant une trentaine de groupes politiques ultranationalistes[11]. Pour certains, Glaziev agissait en fait sur ordre du Kremlin et de Vladimir Poutine dans le but de priver le Parti communiste de la fédération de Russie d'une partie de son électorat. À cela s'ajoute la présentation par le parti de candidats millionnaires aux élections, ce qui entame un peu plus sa popularité.

Aux élections législatives de 2003, Rodina récolte 9,2 % des voix avec 37 sièges sur 450. Le parti soutient alors la majeure partie des politiques du président Poutine. Quelques mois plus tard, le parti refuse de présenter un candidat pour l'élection présidentielle du 14 mars 2004. Glaziev s'est donc présenté à cette élection en tant que candidat d'un nouveau parti, appelé lui aussi Rodina.

En , quatorze députés de Rodina signent un texte demandant l'interdiction des organisations juives[12].

En , quatre députés de Rodina, parmi lesquels son président Dmitri Rogozine, se sont mis en grève de la faim et se sont enfermés dans leurs bureaux de la Douma d'État pour protester contre la réforme des aides sociales proposée par le gouvernement du premier ministre Mikhaïl Fradkov. Depuis cette épreuve de force perdue, le parti adopte une politique d'opposition au gouvernement tout en soutenant le président Poutine. Cette position est résumée par le slogan « Za Poutina, Protiv Pravitelstva » (Pour Poutine, contre le gouvernement).

En , Babourine quitte Rodina avec neuf autres députés en créant un groupe à la Douma qui porte également le nom de Rodina. La division entre Babourine et Rogozine entraîne un rapprochement entre Rogozine et Glaziev. Rogozine accuse la même année le Kremlin de mener une guerre contre Rodina, estimant que Russie unie se sent menacée par Rodina. Il émet également l'intention d'intenter une action en justice contre la Douma pour avoir autorisé les députés sécessionnistes de Babourine à s'enregistrer sous le nom de Rodina.

Le , Rodina est exclu de l'élection de la Douma de Moscou (en) à la suite d'une plainte déposée par le Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR, extrême droite). Ce parti jugeait alors que la campagne de Rodina incitait à la haine raciale. Les sondages prédisaient à Rodina un score de près de 25 % la mettant en deuxième position et, malgré un appel de Rogozine, l'exclusion de Rodina est confirmée le 1er décembre[13].

Rogozine démissionne de son poste de président en et est remplacé par Alexandre Babakov[14],[15]. Le , Rodina s'est fondu dans un nouveau parti, Russie juste, avec le Parti russe de la Vie de Sergueï Mironov et le Parti russe des retraités pour la justice sociale[16]. L'objectif annoncé du nouveau parti était de s'unir en vue des élections législatives de 2007 et de s'opposer au parti Russie unie. Néanmoins Russie juste a la plupart du temps soutenu la politique du président Vladimir Poutine[17].

Recréation modifier

En , Rodina est recréé et Alexeï Jouravlev, alors député et membre de Russie unie, en devient le nouveau président[18].

Alexeï Jouravlev annonce le que le parti soutient pleinement Vladimir Poutine pour l'élection présidentielle de 2018[19].

Résultats électoraux modifier

Élections présidentielles modifier

Année Candidat 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix %
2018
Soutient Vladimir Poutine[19]
2024 Soutient Vladimir Poutine

Élections législatives modifier

Année Voix % Sièges Notes
2003 5 470 429 9,02
37  /  450
2007 5 383 639 7,74
38  /  450
En tant que membre de Russie juste.
2011 8 695 522 13.24
64  /  450
En tant que membre de Russie juste.
2016 783 316 1,51
1  /  450

Références modifier

  1. (en) Timothy Snyder, « Fascism, Russia, and Ukraine », sur The New York Review of Books.
  2. Marcel H. Van Herpen, Putin's Propaganda Machine : Soft Power and Russian Foreign Policy, Rowman & Littlefield, , p. 34
  3. Marlene Laruelle, Eurasianism and the European Far Right, Lexington Books, , p. 227
  4. (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe », sur www.parties-and-elections.eu (consulté le )
  5. « Erdogan says he wishes Russian plane hadn’t been shot down », Times of Israel,‎ (lire en ligne)
  6. Katharina Bluhm, New Conservatives in Russia and East Central Europe, Routledge,
  7. Masha Gessen, The Future is History : How Totalitarianism Reclaimed Russia, Granta Books,

    « Motherland, the party that played the role of foil this year, staked out a more nationalist, more socially conservative position than the official political mainstream. »

  8. Natasha Kuhrt, Russia and the World, Routledge, , p. 25
  9. (ru) « Лидер "РОДИНЫ": Пора провести декоммунизацию России » [« Rodina leader: It's time to decommunize Russia »], sur pirate-party.ru,‎ (consulté le )
  10. a b et c Bryant, Jordan. "Rodina". School of Russian and Asian Studies.
  11. Madeleine Vatel, « Vladimir Poutine prêt à faire des concessions face à la colère des retraités », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. Natalie Nougayrède, « En Russie, vingt députés demandent l'"interdiction" des organisations juives », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. (en) « The Upheaval in France – an Inspiration for Russian Xenophobes? », sur Global affairs, (version du sur Internet Archive).
  14. (ru) « Рогозин под давлением Кремля уходит с поста лидера "Родины", чтобы стать "подводной лодкой" », sur Russian america,‎ (consulté le ).
  15. (ru) « Д.Рогозин покинул пост председателя фракции "Родина" », sur AFN,‎ (consulté le ).
  16. (en) « Three Russian Leftist Parties Announce Merger », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty, .
  17. (en) Russia: Parties Unite Into Nominal Opposition Force, Radio Free Europe, 31 octobre 2006.
  18. (en) Tom Balmforth, « Russian Lawmaker Wants Visa Ban For Critical Foreigners », Radio Free Europe, .
  19. a et b (ru) « ДОКЛАД АЛЕКСЕЯ ЖУРАВЛЕВА НА III СЪЕЗДЕ ПАРТИИ "РОДИНА" », sur Rodina,‎ (consulté le ).

Lien externe modifier