Rocco Gullo

homme politique italien

Rocco Gullo, né à Salaparuta le , mort à Palerme le , est un avocat et homme politique italien. Socialiste, il est maire de Palerme de 1944 à 1946 et membre de l'Assemblée constituante de la République italienne.

Rocco Gullo
Fonctions
Membre de l'Assemblée constituante de la République italienne
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Maire de Palerme
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Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activités

Biographie modifier

Né dans une famille de riches propriétaires terriens conservateurs de la vallée du Belice, Rocco Gullo exprime des idées progressistes et rompt avec ses parents pour s'installer à Palerme et suivre sans leur argent, des études de droits qu'il finance en travaillant[1].

Soldat durant les derniers mois de la Première Guerre mondiale, il obtient ensuite son diplôme de droit à Palerme et commence à travailler comme avocat pour des cabinets des procès importants[1].

En , il est arrêté pour activités antifascistes clandestines et propagande subversive. Incarcéré durant un mois, il est acquitté[1]. Pendant la période fasciste, son activité judiciaire est entravée par les réguliers contrôles policiers[1].

Après le Débarquement allié en Sicile, il est nommé par Charles Poletti dans la junte menée par le conte séparatiste Lucio Tasca Bordonaro, en poste de à .

Deux semaines après le massacre de la foule par l'armée sur la Via Maqueda, le baron Enrico Merlo di Tagliavia, commissaire extraordinaire qui a remplacé Lucio Tasca, est à son tour relevé de ses fonctions. Le préfet Paolo D'Antoni nomme Rocco Gullo maire de Palerme le . Jusqu'à sa démission en , il lutte contre la contrebande et le marché noir, reconstitue la police, réorganise les services publics. On ne connait pas ses réactions aux attaques de la bande de Salvatore Giuliano contre la caserne Bellolampo et l'émetteur radio d'Uditore[1].

En , plusieurs jeunes militants, dont Nicolò Cipolla, Mario Mineo, Napoleone Colajanni, Enzo Sellerio et Peppe Fazio, le font exclure du PSI palermitain[2] pour sa participation à la junte séparatiste de Tasca et ses prises de positions réformistes[3] et sa proximité avec les milieux mafieux[2], mais Nenni et Saragat interviennent en faveur de sa réintégration[1], provoquant le départ de Cipolla vers le PCI[2].

Le , il est élu, sous l'étiquette du PSI, député à l'Assemblée constituante avec près de 10 000 préférences, mais celui qui a refusé de recevoir le roi Umberto Ier en mai, voit sa ville, Palerme, voter fortement en faveur de la monarchie lors du référendum national.

Réélu aux élections municipales de novembre, dont la droite palermitaine sort gagnante, Gullo démissionne pour céder sa place au qualunquiste Gennaro Patricolo.

En 1947, il suit Saragat pour fonder le Parti socialiste des travailleurs italiens dont il préside le groupe parlementaire [4]. Il échoue à se faire élire à la Chambre et au Sénat en 1948 et en 1953.

En 1950, il est nommé vice-président de la Cassa per il Mezzogiorno par le Premier ministre Alcide De Gasperi. Il a également été vice-président de l' Irfis, société publique régionale de crédit aux entreprises.

Il est réélu au conseil municipal de Palerme en 1952 avec le PSDI. Salvo Lima le nomme adjoint en 1958[1] alors que deux ans plus tôt les deux hommes s'étaient opposés sur le renouvellement du contrat d'entretien des voiries de Palerme[5]

Comme avocat, il obtient l'acquittement, faute de preuves, du mafieux Luciano Leggio, pour l'assassinat du syndicaliste socialiste Placido Rizzotto[6].

Il était l'époux de l'écrivaine Elena Paternostro (Palerme, 1911 - 1958) [7], nièce du député Alessandro Paternostro.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g (it) « Gullo, il primo socialista a Palazzo delle Aquile », sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le ).
  2. a b et c (it) « Morto Nicola Cipolla, storico sindacalista e senatore del Pci », sur la Repubblica, (consulté le ).
  3. La Sicilia, 2 febbraio 1946
  4. (it) « Assemblea costituente - partito socialista lavoratori italiani », sur camera.it (consulté le ).
  5. (it) Vincenzo Cassarà, Salvo Lima. L’anello di congiunzione tra mafia e politica (1928-1992), Université de Florence, (lire en ligne), p. 47
  6. (it) Pio La Torre, Cesare Terranova, Gianfilippo Benedetti, Alberto Malagugini, Gelasio Adamoli, Gerardo Chiaromonte, Francesco Lugnano, Roberto Maffioletti, « Relazione di minoranza sul fenomeno della mafia in Sicilia » [« Rapport minoritaire de la commission parlementaire antimafia »] [PDF], sur camera.it, .
  7. https://www.comune.palermo.it/archivio_biografico.php?sel=1&asel=644

Article connexe modifier

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