Risque d'inondation à Poilly-lez-Gien

Le risque d'inondation est un des risques majeurs susceptibles d'affecter la commune de Poilly-lez-Gien (département du Loiret, région Centre-Val de Loire, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type inondation se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux personnes, aux biens ou à l'environnement sur le territoire communal.

Risque d'inondation à Poilly-lez-Gien
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Géographie
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Loiret
Localité Poilly-lez-Gien
Vulnérabilité de la population
Crue 20 ans 385 pers.
Crue 50 ans 610 pers.
Crue 100 ans 960 pers.
Crue 200 ans 1080 pers.
Crue 500 ans 1105 pers.
Inondations historiques
Loire 1846, 1856, 1866, 1907
PPRI
Loire PPRI du val de Gien
approuvé le 11 décembre 2002

La commune est traversée par la Loire, qui longe son territoire sur sa limite nord, et par l'Ocre. Ces cours d'eau sont susceptibles de déborder et de provoquer des inondations. La Loire est à l'origine des dégâts les plus importants sur la commune en cas de crue importante. Les crues historiques sont celles de 1846, 1856, 1866 et 1907. Aucune crue n'a atteint depuis 1907 les hauteurs atteintes lors de ces événements catastrophiques. La commune est inondée via différents phénomènes : par remous de la Loire dans le ruisseau de la Notreure dès la crue de période de retour de 20 ans, par contournement aval de la digue de protection du val de Gien (le val n'étant pas fermé en aval) et enfin, par les eaux en provenance du déversoir de Saint-Martin-sur-Ocre, qui entre en fonctionnement dès crue de période de retour de 20 ans, inondant par l'amont la commune de Poilly-lez-Gien.

Le risque d'inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du Plans de prévention du risque d'inondation (PPRI) du val de Gien.

Deux documents permettent de définir les modalités de gestion de crise et d'organisation des secours : au niveau départemental, le Dispositif ORSEC départemental spécialisé déclenché en cas d'inondation de la Loire, le plan ORSIL, et au niveau communal le plan communal de sauvegarde.

Réseau hydrographique

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La commune est longée sur sa limite nord par la Loire, qui traverse le département du Loiret d’est en ouest. Ce fleuve est à l'origine des dégâts les plus importants sur la commune en cas de crue importante. Mais le réseau hydrographique comprend également quatre cours d'eau notables.

Elle est également parcourue par l'Ocre.

Crues de la Loire

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La commune de Poilly-lez-Gien connaît une inondation directe par débordement de la Loire[1].

Typologie des crues de la Loire

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Dans le Loiret, les crues de la Loire représentent un cas à part par le volume considérable d’eau qu’elles peuvent apporter, la superficie des zones qu’elles peuvent submerger et par l’ampleur des dégâts qu’elles peuvent provoquer. Les crues de la Loire sont provoquées par deux phénomènes météorologiques différents : des précipitations d'origine océanique ou méditerranéenne, formant ainsi trois familles de crus différentes[2].

Crue d’origine océanique

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Les crues d’origine océanique ont lieu surtout en hiver et au printemps. Elles sont provoquées par des fronts pluvieux venant de l'océan Atlantique. D'importance très variable, elles affectent l'ensemble du bassin : l'Allier, la Loire et leurs affluents. Les reliefs, notamment ceux du Morvan jouent un rôle important dans la répartition des précipitations et leur cumul. Parmi les dernières crues marquantes de cette famille, on peut citer les crues du printemps 1983. La Loire à Nevers a atteint en aval un débit de 2 230 m3/s alors qu'en amont de Roanne son débit était de 1 450 m3/s et en mai un débit de 2 400 m3/s alors que son débit amont était de 1 570 m3/s [3],[4]. En Loire moyenne, du Bec d'Allier[Note 1] au Bec de Vienne[Note 2], les débits de ces crues océaniques sont toujours inférieurs à ceux que peuvent contenir les levées. Dans le Loiret, une des dernières crues océaniques marquantes date de janvier - . Elle a atteint le un débit de 1 850 m3/s à Gien (3,42 m) et le 1 750 m3/s à Orléans (2,17 m)[2].

Crue cévenole

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Débits et hauteur pour les différents scénarios de crue[5].
Période de retour Débit
Bec d'Allier
Débit
Poilly-lez-Gien
Hauteur
à l'éch. de Gien
20 ans (proche 2003) 3 600 m3/s 3 620 m3/s 5,08 m
50 ans 4 300 m3/s 4 085 m3/s 5,41 m
70 ans 5 000 m3/s 4 780 m3/s 5,83 m
100 ans 6 000 m3/s 5 660 m3/s 6,30 m
170 ans 6 500 m3/s 6 140 m3/s 6,53 m
200 ans 7 000 m3/s 6 760 m3/s 6,82 m
500 ans 8 500 m3/s 7 995 m3/s 7,34 m
1 000 ans 10 000 m3/s 9 600 m3/s 7,94 m

Les crues cévenoles sont localement plus rapides et brutales qui se propagent et atteignent le Loiret en quelques jours. Elles sont dues aux précipitations qui accompagnent les orages cévenols venant de Méditerranée sur le haut bassin de l'Allier et de la Loire. Sans apport océanique, elles s'amortissent très rapidement. Mais parfois, comme en 1907, si le front orageux remonte à l'intérieur du bassin et touche à la fois l'Allier et la Loire les crues acquièrent suffisamment de puissance pour se propager en Loire moyenne[3]. La dernière crue cévenole ayant engendré des dégâts très importants à l'échelle du bassin date de . Elle a été provoquée par des cumuls de pluies dépassant les 600 mm en 24 h. Sur le Haut Allier à Langogne la rivière a atteint un débit de 1 200 m3/s. L'eau est montée à 8,50 m en quelques heures. Sur la Haute-Loire à Brives-Charensac, le débit a atteint 2 000 m3/s. l'eau est montée a 6,70 m avec une vitesse de montée des eaux atteignant 6 cm par minute[4]. Une des dernières crues cévenoles marquantes pour le Loiret date de . Elle a atteint le un débit de 3 400 m3/s à Gien (5,05 m) et 3 250 m3/s à Orléans (3,75 m)[2].

Crue mixte

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Lorsque les deux phénomènes se produisent en même temps, provoquant une crue catastrophique, on parle de crue mixte, comme les trois grandes crues du XIXe siècle (1846, 1856, 1866). Ces crues dites mixtes, caractérisées par une montée des eaux importantes sur l’ensemble du bassin, sont les plus redoutables pour le département du Loiret. Elles naissent de la conjonction plus ou moins marquée d'une crue cévenole et d'une crue océanique. Elles se traduisent par une montée généralisée des eaux sur l'ensemble du bassin accompagnée par des débits très importants de la Loire de l'Allier et de leurs affluents. C'est à ce type de crue qu'appartiennent les crues de 1856 (la Loire a atteint 2 250 m3/s à Roanne et 4 200 m3/s à Nevers l'Allier 3 500 m3/s à Moulins) et de 1866 (la Loire a atteint 3 300 m3/s à Roanne et 4 300 m3/s à Nevers, l'AIlier 3 500 m3/s à Moulins)[4],[2].

Inondations historiques

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Octobre 1846, mai-juin 1856 et octobre 1866

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Année Débit max
à Gien
en m3/s
Hauteur
à Jargeau
en m, alt=98.92 m
Hauteur
à Orléans
en m, alt=90.48 m
1846 7 100 - 6.80
1856 7 200 7.62 7.10
1866 7 200 7.8 6.92
1907 4 050 6.02 5.25

La Loire moyenne a connu une série de crues très importantes lors de la première moitié du XVIIe siècle, puis une période de calme propice à la naissance d’un faux sentiment de sécurité des populations vivant dans le val et des villes le long du fleuve. Au milieu du XIXe siècle, trois crues exceptionnelles rappelèrent les populations à la réalité, en provoquant des inondations catastrophiques en , mai- et . Ces trois crues sont de type mixte ou cévenole extensive, ce qui correspond à la conjonction d’un épisode de pluies océaniques sur la totalité ou une partie du bassin et d’un orage cévenol sur la partie amont. Il est à noter lors de ces épisodes qu’à chaque fois l’importance d’un des phénomènes prédomine sur l’autre. Les crues d’ et 1866 résultent d’orages cévenols de grandes ampleurs qui génèrent une onde de crue sur la Loire supérieure et sur l’Allier qui se propage à l’aval dans un contexte pluvieux océanique d’ intensité moyenne. En aval de la confluence de l’Allier, aucun autre affluent de la Loire n’est en crue majeure[6]. La crue de mai- intervient quant à elle dans un contexte pluvieux océanique plus long (un mois) et plus intense qui a déjà généré quelques crues sur la Loire dès le début du mois de mai. L’épisode cévenol qui survient a une intensité limité. Les crues engendrées en amont sont loin d’avoir le niveau des crues de 1846 et 1866, mais elles viennent rapidement s’ajouter aux niveaux de la Loire et de l’Allier partout déjà très hauts. Après le bec d’Allier, l’onde de crue se voit renforcée par tous les affluents de la rive gauche qui sont également en crue[6].

En , la Loire monte dangereusement mais les levées résistent bien. Le , elle atteint à Gien la cote de 5,73 mètres : les quais sont ensevelis sous plus d'un mètre et la ville est privée de lumière à la suite de la rupture de la conduite principale de gaz. Le canal de Briare déborde, les villes de Beaugency, Meung-sur-Loire, Châteauneuf-sur-Loire, Chécy sont inondées. À Orléans, les eaux montent à 4,80 mètres et passent pardessus le parapet du pont de Vierzon. Le , la Loire atteint 5,25 mètres à l'échelle du pont Royal (hauteur qui n'avait pas été relevée depuis plus de trente ans). La levée n'ayant pas rompu, le val n'est toutefois pas inondé et les dégâts sont limités[7].

Le lundi , la Loire déborde de manière importante, mais sans atteindre un niveau dangereux. Dans le Giennois, cette crue est sensiblement supérieure à celle de 1983. À Châtillon-sur-Loire, la cote atteint 5 mètres à Gien. elle dépasse les 5,10 mètres pour un débit de 3 200 m3/s. Plusieurs personnes sent évacuées dans la zone ouest de l'agglomération giennoise ; les deux ponts de la ville sont fermés ainsi que les quais. La Loire encercle les villages de Saint-Firmin-sur-Loire et Poilly-lez-Gien. Plusieurs routes sont coupées. À Sully-sur-Loire et Orléans, les piles des ponts sont à peine visibles (3,70 mètres au pont d'Orléans). À Combleux, le fleuve passe par-dessus le canal d'Orléans puis submerge l'île Charlemagne et quelques vergers près du pont de l'Europe. Toutefois les dégâts sont minimes[8]. Le barrage de Villerest, sous la maîtrise d’ouvrage de l’Établissement public Loire depuis 1985, a joué un rôle majeur dans la crue. En effet, au moment de la pointe, sur les 2 800 m3/s entrant dans la retenue, seulement 1 600 m3/s en sortaient. Soit en termes de période de retour, le rejet aval avait une fréquence quinquennale alors qu’à l’entrée du barrage le débit était cinquantennal. L’écrêtement du barrage de Villerest a permis de gagner 50 cm sur la ligne d’eau en Loire moyenne[9],[10].

Mode d'inondation du val de Gien

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Système d'endiguement du val de Gien.

Ce val s’étend en rive gauche de la Loire sur une longueur de 12 km, entre Poilly-lez-Gien et l’Ormette, face au CNPE de Dampierre. Sa superficie totale est de 1 400 ha environ. Le réseau hydrographique du val de Gien est constitué à l’amont par le ruisseau du Rousson, qui se jette dans la rivière la Bras à Poilly-lez-Gien. À l’aval, le réseau hydrographique est constitué par la rivière de la Quiaulne. Les communes dont le territoire est partiellement situé en zone inondable sont les suivantes, d’amont en aval : Saint-Martin-sur-Ocre, Poilly-lez-Gien et Saint-Gondon en rive gauche, Gien, Nevoy et Dampierre-en-Burly en rive droite[11].

Sur sa partie amont, le val de Gien est protégé en rive droite par une levée de 3,4 km de long environ, depuis Saint-Martin-sur-Ocre jusqu’au vieux pont de Gien. Cette levée est protégée par un déversoir de sécurité de 280 m de long situé à Saint-Martin-sur-Ocre, qui fonctionne déjà pour un débit de Loire d’environ 3 000 m3/s au Bec d’Allier[Note 1]. L’interruption de la levée entre le vieux pont de Gien et Port Gallier constitue un second déversoir, au terrain naturel celui-ci, de 2,8 km de longueur. À l’aval de Port Gallier et jusqu’au hameau de l’Ormette, la levée est à nouveau présente sur presque 5 km de long. Entre le hameau de l’Ormette et la confluence de la Quiaulne avec la Loire au hameau de la Ronce, le val n’est plus protégé par une levée. La Loire peut donc entrer dans le val par ce secteur, que les habitants appellent le « déversoir » de l’Ormette, et dont les berges sont protégées par un perré.Lorsque le déversoir de Poilly-lez-Gien fonctionne, il peut rentrer entre 350 et 1 000 m3/s dans le val de Gien, ce qui représente entre 8 % et 17 % du débit passant en Loire. Ce déversoir ne génère pas d’écrêtement sensible du débit de pointe de la crue entre l’amont et l’aval du val (environ 1 % pour une crue de période de retour 200 ans), mais permet toutefois de protéger le vieux pont de Gien. Il diminue également l’inondation des bas quartiers de Gien[12].

Le val de Gien commence à être inondé et fortement touché par une crue de type . En rive gauche, le déversoir de Poilly-lez-Gien est alors submergé par une lame d'eau atteignant jusqu'à 50 cm, provoquant l'inondation rapide des zones habitées situées en arrière. Les quais de la rive droite, particulièrement vulnérables en raison du nombre d'habitations et d'entreprises exposées, commencent à être inondés. En cas de crue forte à très forte, la rive gauche est exposée à des hauteurs d'eau de plus de 2,50 m et des durées de submersion de plus de 7 jours et la rive droite à des hauteurs d'eau de plus de 2,50 m et des durées de submersion comprises entre 4 et 6 jours selon l'intensité de la crue[13].

Mode d'inondation de la commune

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Mécanisme d'inondation[14] Débit en Loire Hauteur
échelle Gien
Occurrence
Remontée par la Notreure 2 400 m3/s 3,94 m T < 20 ans
Déversoir de St-Martin-sur-Ocre 3 000 m3/s 4,50 m
Coupure de l'accès au pont de la déviation par la RD 940 3 215 m3/s 4,79 m
Coupure de l'accès au vieux pont par la RD 941 3 295 m3/s 4,87 m

La commune est inondée via différents phénomènes[15] :

  • par remous de la Loire dans le ruisseau de la Notreure dès la crue de période de retour de 20 ans,
  • par contournement aval de la digue de protection du val de Gien (le val n'étant pas fermé en aval),
  • enfin, par les eaux en provenance du déversoir de Saint-Martin-sur-Ocre, qui entre en fonctionnement dès crue de période de retour de 20 ans, inondant par l'amont la commune de Poilly-lez-Gien.

Vulnérabilité de la commune

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Zones affectées

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L'étude des vals du Giennois réalisée dans le cadre du plan Loire a permis de déterminer les zones les plus vulnérables de la commune : Charpignoles, le Rousson, Port Gallier et le Centre bourg[16].

Population touchée par crue et par secteur
Zone homogène Mécanisme d'inondation Niveau de risque
20 ans
HGien=5.08 m
50 ans
HGien=5.41 m
70 ans
HGien=5.83 m
100 ans
HGien=6.30 m
170 ans
HGien=6.53 m
200 ans
HGien=6.82
500 ans
HGien=7.34 m
Charpignoles Remous 330 420 465 465 465 465 465
Le Rousson Remous - - - - < 5 < 5 < 5
Port Gallier Remous 35 45 55 55 55 55 55
Centre bourg Remous 20 145 270 435 510 555 580

En 2014, les impacts économiques pouvaient être évalués comme suit[16] :

  • Sur le plan économique, 32 entreprises sont situées en zone inondable. Les dommages à l'agriculture sont importants sdès la crue de période de retour 20 ans.
  • Concernant les réseaux, l'alimentation en eau potable de la commune pourra être assurée en cas de crue par l'interconnexion créée en 2014 avec les réseaux de la ville de Gien, qui dispose d'un captage hors zone inondable. La station d'épuration de la commune est inondée dès la crue de période de retour 20 ans.
  • En matière d'équipements publics, l'école primaire publique Yves Coppens est touchée par les inondations pour une crue de période de retour de 500 ans. La mairie est également touchée à partir d'une crue centennale de la Loire.

Évaluation du risque par zone homogène

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Population touchée par crue et par secteur
Zone homogène Mécanisme d'inondation Niveau de risque
20 ans
HGien=5.08 m
50 ans
HGien=5.41 m
70 ans
HGien=5.83 m
100 ans
HGien=6.30 m
170 ans
HGien=6.53 m
200 ans
HGien=6.82
500 ans
HGien=7.34 m
Charpignoles Remous Très fort Majeur Majeur Majeur Majeur Majeur Majeur
Le Rousson Remous - - Modéré Fort Fort Très fort Très fort
Port Gallier Remous Très fort Très fort Très fort Très fort Très fort Majeur Majeur
Centre bourg Remous Très fort Très fort Majeur Majeur Majeur Majeur Majeur

Le niveau de risque de chaque zone homogène est calculé par croisement entre la nature des enjeux et l'aléa inondation auquel ceux-ci sont soumis. Les enjeux sont caractérisés vis-à-vis du risque en fonction de l'importance des impacts aux domaines suivants : La santé humaine (population, services de santé et habitat), l'activité économique, l'environnement (ICPE) et les enjeux particuliers (réseaux, services de gestion de crise et de secours, établissements scolaires)[17].

Quatre niveaux de risque ont été retenus[17] :

  • Niveau 1 : le risque est modéré, la sécurité des personnes n'est a priori pas mise en cause et les atteintes aux enjeux peuvent être limitées par des mesures appropriées,
  • Niveau 2 : le risque est fort sur les personnes et sur les enjeux. Premières atteintes à des enjeux stratégiques pour le territoire comme les activités économiques, les réseaux ou les établissements scolaires.
  • Niveau 3 : le risque est très fort sur les personnes et sur les enjeux. Premières atteintes à des enjeux stratégiques tels que les services de santé, les services de gestion de crise ou de secours, les installations ICPE.
  • Niveau 4 : le risque est majeur sur les personnes et sur les enjeux. Le potentiel d'endommagement maximum des enjeux est globalement atteint.

Le niveau de risque est évalué pour chaque zone homogène et pour huit périodes de retour de la crue allant de 20 ans à 1 000 ans. Les principaux enjeux exposés sur la commune sont les habitations et leurs résidents. Les zones homogènes du Rousson et de Port Gallier sont uniquement concernées par ce type d'enjeux. L'ensemble des enjeux est exposé à une inondation lente et progressive. En revanche, les durées de submersion varient selon les zones homogènes exposées et les crues considérées. En synthèse, au regard de l'analyse menée, la commune connaît une vulnérabilité très forte voire majeure au niveau des zones de Charpignolles, du Centre-bourg et de Port Gallier. Le Rousson présente un niveau de risque moins fort et / ou moins fréquent[16].

 
Zone inondable de la commune de Poilly-lez-Gien.

Prise en compte du risque dans l'aménagement du territoire

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La commune est couverte par le Plan de Prévention du Risque d’Inondation (PPRI) du val de Gien dans le département du Loiret, défini à partir de la connaissance des plus hautes eaux connues et délimité dans les documents graphiques[18].

Le PPRI définit deux types de zone[18] :

  • la zone A à préserver de toute urbanisation nouvelle pour laquelle les objectifs sont, du fait de son faible degré d'équipement, d'urbanisation et d'occupation : limitation d'implantation humaine permanente, limitation des biens exposés, préservation du champ d'inondation et conservation des capacités d'écoulement des crues. Dans toute cette zone, en vue d'une part, de ne pas aggraver les risques ou de ne pas en provoquer de nouveaux et assurer ainsi la sécurité des personnes et des biens, et d'autre part, de permettre l'expansion de la crue, toute extension de l'urbanisation est exclue. Aucun ouvrage, remblaiement ou endiguement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection des lieux fortement urbanisés ou qui ne serait pas indispensable à la réalisation de travaux d'infrastructures publiques ne pourra être réalisé.Toute opportunité pour réduire le nombre et la vulnérabilité des constructions déjà exposées devra être saisie, en recherchant des solutions pour assurer l'expansion de la crue et la sécurité des personnes et des biens.
  • la zone B constituant le reste de la zone inondable pour laquelle, compte tenu de son caractère urbain marqué et des enjeux de sécurité, les objectifs sont : limitation de la densité de population, limitation des biens exposés et réduction de la vulnérabilité des constructions dans le cas où celles-ci pourraient être autorisées.

Les zones A et B sont divisées en fonction de l’aléa[18] :
1 = aléa faible, pour une profondeur de submersion inférieure à 1 m sans vitesse marquée,
2 = aléa moyen, pour une profondeur de submersion comprise entre 1 et 2 m avec une vitesse nulle à faible ou profondeur inférieure à 1 m avec une vitesse marquée,
3 = aléa fort, pour une profondeur de submersion supérieure à 2 m avec vitesse nulle à faible ou profondeur comprise entre 1 et 2 m avec des vitesses moyennes ou fortes, plus une bande de 300m derrière les levées,
4 = aléa très fort (uniquement dans la zone A), pour une profondeur supérieure à 2 m avec une vitesse moyenne à forte, plus les zones de dangers particuliers (aval d’un déversoir, débouchés d’ouvrages...).

Surveillance, prévision, vigilance et alerte

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Réseau de prévision des crues de l'État

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La commune dépend du service de prévision des crues Loire - Cher - Indre dont le territoire de compétence couvre le bassin de la Loire en amont du Bec de Vienne, à l'exception du bassin de l'Allier, dont le service support est la DREAL Centre-Val de Loire[19].

Niveaux de vigilance

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L’information de vigilance crues consiste à affecter à chaque tronçon de cours d’eau surveillé par l’État une couleur (vert, jaune, orange ou rouge) en fonction du niveau de danger attendu dans les 24 heures et donc de vigilance nécessaire. La signification de chacun des niveaux est la suivante[20] :

Tronçon Loire giennoise Conséquences pour la commune Inondations historiques
Niveau station de Gien[21]
(vieux pont)
Cote prévue à Gien Niveau Définition
0 à 3,40 m Vert Pas de vigilance particulière requise. 1,89 m :
3,40 à 4,70 m Jaune Risque de crue ou de montée rapide des eaux n’entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d’activités saisonnières et/ou exposées. 3,94 m : Remontée par la Notreure
4,50 m : Le déversoir de Saint-Martin-sur-Ocre entre en fonctionnement. L'axe routier Gien-Châtillon-sur-Loire (RD 951) est alors coupé, ainsi que la route de la Californie au lieu-dit la Gourre, la route de Lucy, la RD 940 axe Montargis-Bourges et la RD 752[22].
3,78 m :
4,00 m :
4,44 m :
4,56 m :
4,70 à 5,40 m Orange Risque de crue génératrice de débordements importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la vie collective et la sécurité des biens et des personnes. 4,79 m : Coupure de l'accès au pont de la déviation par la RD 940
4,87 m : Coupure de l'accès au vieux pont par la RD 941
5,03 m :
> 5,40 m Rouge Risque de crue majeure. Menace directe et généralisée sur la sécurité des personnes et des biens. 5,73 m :
7,12 m :
7,19 m :
7,19 m :

Réflexes en cas de crue

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En cas d’inondation de plaine (Loire ou ruisseau), chaque particulier affecté ou susceptible d'être affecté doit avoir des gestes réflexes pour assurer sa propre sauvegarde et celle de ses biens. L'INPES diffuse une fiche de recommandations, dont les principales sont les suivantes[23] :

  • Connaître les dispositifs d’alerte s’il en existe
  • Prévoir les gestes essentiels :
    • Mettre au sec les meubles, objets, matières et produits
    • Obturer les entrées d'eau : portes, soupiraux, évents
    • Amarrer les cuves, etc.
    • Faire une réserve d'eau potable et de produits alimentaires
  • Prévoir les moyens d'évacuation.

Pendant

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  • S'informer de la montée des eaux et du niveau de vigilance (consulter http://www.vigicrues.ecologie.gouv.fr/ et écouter la radio)
  • Dès l'alerte :
    • Couper le courant électrique
    • Aller sur les points hauts préalablement repérés (étages des maisons, collines) ;
  • N'entreprendre une évacuation que si vous en recevez l'ordre des autorités (mairie, préfecture, pompiers) ou si vous y êtes forcés ;
  • Ne pas s'engager sur une route inondée (à pied ou en voiture) : lors des inondations du Sud-Est des dix dernières années, plus du tiers des victimes étaient des automobilistes surpris par la crue.
  • Aérer la maison
  • Désinfecter à l'eau de javel
  • Chauffer dès que possible
  • Ne rétablir le courant électrique que si l'installation est sèche
  • S’informer auprès de la mairie pour connaître la marche à suivre de retour à la maison et pour faire une déclaration de catastrophe naturelle.
  • contacter son assureur sans tarder.

Information sur le risque d’inondation

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Information préventive

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Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales et les consignes départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs et notamment le risque d'inondation[24],[25],[26].

Information des acquéreurs ou locataires

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L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre, notamment en vertu de la loi du relative à la prévention des risques technologiques et naturels et du décret n°2005-134 du [25]. Dans ce cadre la préfecture du Loiret publie l'arrêté listant des communes soumises à cette obligation, un arrêté périodiquement actualisé[27]. En 2015, 101 communes du Loiret étaient soumises à cette obligation[28]. Six arrêtés ministériels portant ou ayant porté reconnaissance de l'état de catastrophes naturelles ont été pris entre 1989 et 2016 dont 4 pour des inondations par débordement de cours d'eau ou par ruissellement et coulée de boue[29].

Gestion de crise et organisation des secours

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Niveau départemental : Dispositif Orsec

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Au niveau départemental, il existe un Dispositif ORSEC départemental spécialisé déclenché en cas d'inondation de la Loire, le plan ORSIL[Note 3]. Il prévoit l’organisation des secours et la stratégie à déployer en cas d’inondation due à la Loire ou aux rivières traversant le département. Cette stratégie, graduée en fonction des différents scénarios envisageables, recense les missions de l’ensemble des acteurs impliqués dans le plan (services de l’État, mairies, partenaires et entreprises mobilisables), renforts nécessaires pour assurer la sauvegarde des personnes et des biens. Le plan intègre un dispositif de veille, des annuaires opérationnels et des protocoles d’intervention (enjeux sensibles, plans de circulation, d’évacuation, d’hébergement d’urgence et de communication des consignes de sécurité). Il comprend un dispositif de surveillance des levées destiné à fournir au Préfet des informations sur l’apparition des désordres permettant de détecter des risques pour la stabilité de l’ouvrage[30].

Niveau communal : Plan communal de sauvegarde

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Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention, ce qui est le cas pour la commune de Poilly-lez-Gien. Le contenu de ce document est précisé par l'article 13 de la loi 2004-811 du relative à la modernisation de la sécurité civile. Il détermine en fonction des risques connus les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, il fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité et recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population[31].

Notes et références

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  1. a et b Le Bec d'Allier est la confluence de la Loire et de l'Allier, située sur la commune de Marzy, dans le département de la Nièvre.
  2. Le Bec de Vienne est la confluence de la Loire et de la Vienne, située sur la commune de Candes-Saint-Martin, dans le département d'Indre-et-Loire.
  3. ORSIL = Organisation des Secours en cas d’Inondation Loire.

Références

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  1. Etude Clea – Diagnostic des risques d’inondation - Rapport de synthèse ; p. 30
  2. a b c et d PPRI Val d'Orléans - Agglomération Orléanaise - Rapport de présentation, p. 22
  3. a et b « Crues de Loire - Plaquette », sur centre.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ), p. 9.
  4. a b et c « Évaluation des conséquences négatives des inondations - Livre 1 : synthèse sur le bassin. », sur webissimo.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ), p. 28-29.
  5. Etude Clea – Diagnostic des risques d’inondation - Volets hydrologique et hydraulique; p. 14
  6. a et b « Évaluation des conséquences négatives des inondations : résultats sur le sous-bassin de la Loire moyenne », sur webissimo.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ), p. 36-37.
  7. Pinault, Les catastrophes météo dans le Loiret , p. 74
  8. Pinault, Les catastrophes météo dans le Loiret , p. 94
  9. Établissement public Loire, « Retour d’expérience sur la crue de décembre 2003 », sur le site de l'Établissement public Loire, (consulté le ), p. 6.
  10. Plaquette sur la barrage écrêteur de crues de Villerest.
  11. SOGREAH, « Extension prévisible des inondations pour les crues fortes en Loire moyenne - Note de présentation du val de Gien – st Firmin », sur le site de l'EPL consacré au Plan Loire, (consulté le ), p. 16.
  12. « Étude de dangers des digues de Loire - Digue du val de Gien - Plaquette d'information », sur le site de la préfecture de région Centre-Val de Loire et de département, (consulté le ).
  13. « Plaquette Clea – « Connaître et comprendre le risque inondation dans les vals du Giennois » », sur le site de l'EPL consacré au Plan Loire, (consulté le ).
  14. Etude Clea – Diagnostic des risques d’inondation - Volets hydrologique et hydraulique; p. 47
  15. Etude Clea – Diagnostic des risques d’inondation - Rapport de synthèse; p. 54
  16. a b et c Etude Clea – Diagnostic des risques d’inondation - Rapport de synthèse; p. 55
  17. a et b Etude Clea – Diagnostic des risques d’inondation - Rapport de synthèse; p. 35-36
  18. a b et c PPRI Val de Gien - Rapport de présentation; p. 24-25
  19. Règlement du SPC Loire-Cher-Indre, p. 7
  20. Règlement d'information des crues (RIC) Loire-Cher-Indre, p. 18
  21. Règlement d'information des crues (RIC) Loire-Cher-Indre, p. 50
  22. « DICRIM de la commune de Saint-Martin-sur-Ocre »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur macommune.prim.net, (consulté le ), p. 4.
  23. « Fiche de consignes de l'INPES en cas d'inondation », sur inpes.santepubliquefrance.fr (consulté le ).
  24. « Dossier d'information communal sur les risques majeurs », sur risquesmajeurs.fr (consulté le ).
  25. a et b « Dossier départemental des risques majeurs du Loiret. », sur loiret.gouv.fr, (consulté le ), p. 14.
  26. « DICRIM de la commune de Poilly-lez-Gien »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur macommune.prim.net, (consulté le ).
  27. « Information des Acquéreurs et des Locataires de biens immobiliers - IAL - sur l'Etat des Risques Naturels, Technologiques et Miniers - ERNTM », sur le site de la préfecture de la région Centre et du Loiret (consulté le ).
  28. « Arrêté n°15-50 portant modification de l’arrêté préfectoral n° 15-03 du 13 février 2015 relatif à l'information des acquéreurs et des locataires de biens immobiliers sur les risques naturels et technologiques majeurs », sur le site de la préfecture de la région Centre et du Loiret, (consulté le ).
  29. « Risques sur la commune de Poilly-lez-Gien » [archive du ], sur macommune.prim.net (consulté le ).
  30. « Dossier départemental des risques majeurs du Loiret. », sur loiret.gouv.fr, (consulté le ), p. 29.
  31. « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur mementodumaire.net (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Règlement de surveillance, de prévision et de transmission de l’Information sur les Crues (RIC)

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  • Règlement SPC Loire-Cher-Indre, 23 décembre 2013, actualisé août 2015 (lire en ligne)

Plans de prévention des risques d'inondations

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  • Loire - PPRI Val de Briare - Rapport de présentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val de Gien - Rapport de présentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val d'Orléans - Agglomération Orléanaise - Rapport de présentation, (lire en ligne)

Rapports d'études

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Étude des vals du Giennois - Diagnostic des risques d’inondation, AnteaGroup, Établissement public Loire

  • Volets hydrologique et hydraulique, , 61 p. (lire en ligne)

Ouvrages

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  • Karine Pinault, Les catastrophes météo dans le Loiret, Archives et Culture, , 112 p. (ISBN 2-350771-64-4).