Renfe série 353
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La 353-001-1 en gare d'Irun (23 février 2000).
Identification
Exploitant(s) Renfe
Désignation 3001 T à 3005 T puis
353-001-1 à 353-005-2
Construction 1968-1969
Constructeur(s) Krauss-Maffei
Nombre 5
Période de service 1968-2003
Effectif 0
Retrait 2003
Caractéristiques techniques
Disposition des essieux Bo'Bo'
Écartement Large (1 668 mm)
Moteur thermique 2 moteurs Maybach/
Mercedes-Benz MD 655 Z
Transmission hydromécanique
Maybach K 184 U
Puissance continue 1 668 kW
Capacité en carburant 4 000 l
Largeur 3.040 m
Hauteur 3.450 m
Masse totale 88 t
Longueur totale 19,000 m
Vitesse maximale 180 km/h

La série 353 est une série de locomotives Diesel de la Renfe.

Les cinq locomotives qui la composent marquent d'importants progrès par rapport à la série précédente, les 352, grâce notamment à leur capacité à circuler sur voie large comme sur voie normale, moyennant le changement de leurs bogies.

Elles sont mises en service en 1968-1969 pour remorquer les trains Talgo III RD en Espagne et en France avant d'être redéployées sur le territoire espagnol en tête des Talgo III depuis Madrid, d'abord vers la Catalogne mais aussi, dans un second temps, vers le Pays basque espagnol. Trois exemplaires doivent être radiés à la suite d'incendies et la dernière unité circule en 2003.

Origine de la série modifier

 
Rame Talgo III RD à Perpignan.

Le succès des rames Talgo III est tel qu'il faut rapidement en commander de nouvelles. La firme en profite pour mettre au point une nouvelle rame équipée d'essieux à écartement variable, le Talgo III RD (pour « rodadura desplazable »). La Renfe s'affranchit ainsi du problème des différences d'écartement avec le reste du réseau européen, et peut envisager la création de vrais trains internationaux — L'Espagne vient d'intégrer le groupement TEE — sans rupture de charge à la frontière. Afin de pouvoir assurer la traction de ces trains internationaux, la Renfe décide d'acheter de nouvelles machines pour les trains Talgo III RD à la fin des années 1960, bien que ces derniers puissent être tractés par n'importe quelle locomotive du parc[1]. C'est l'origine de la série 3000 T, puis 353 selon la dénomination UIC[2] ; ces locomotives peuvent, de leur côté, peuvent remorquer tous types de trains[1].

Conception modifier

 
La 352-009 à Irun, en .

Bien que dérivées des 352, les 3000 T en diffèrent par leur puissance supérieure, leurs deux cabines de conduite et leur capacité à circuler sur des voies à deux écartements différents.

Comme sur les 352, moteurs et transmissions sont au nombre de deux. Outre les moteurs de traction Maybach-Mercedes à douze cylindres en V, chaque locomotive est équipée de deux groupes électrogènes, chacun actionné par un moteur Diesel de 184 kW qui permettent d'alimenter la rame en courant 380 volts même si les Talgo III RD possèdent leur propre équipement[1]. Leur vitesse maximale, de 180 km/h, est encore supérieure à celle des 352, ce qui peut paraître utopique eu égard à l'état du réseau à l'époque.

Si les 3000 T sont appelées à remorquer des rames à écartement variable, ce n'est pas le cas des machines qui doivent changer de bogies pour pouvoir circuler sur le reste du réseau européen. Un jeu de six bogies supplémentaires en voie normale est donc commandé, ce qui permet d'équiper trois locomotives[3]. Les 353 présentent la particularité d'être dotées de deux types d'attelages : l'attelage à vis classique, et l'attelage Scharfenberg.

Les 353 sortent d'usine dans la désormais classique livrée rouge et argent.

Comme toutes les machines Talgo, les noms de baptême des 353 sont des évocations mariales.

Service modifier

Dès 1968, la 3001 T est essayée avec ses bogies en voie normale entre Irun, Bordeaux et Toulouse. Les 3002 et 3005 T sont par la suite également montées sur bogies à voie normale. Le voyage inaugural du Talgo III RD a lieu le entre Madrid et Paris ; pendant une courte période (1969 à 1972), elles sont affectées à la remorque de la rame Talgo III RD du Catalan Talgo Barcelone - Genève. Les deux autres, munies de bogies en voie large, restent confinées au réseau national. Une locomotive « voie large » et une locomotive « voie normale » sont tenues en réserve pour assurer les dépannages[1].

 
La 353-003 en 1981.

Par la suite, lorsque la SNCF décide de remorquer ce train avec ses propres machines, des BB 67400, toute la série est affectée à la remorque des trains Talgo III sur le territoire espagnol avant d'être remplacée, l'électrification ayant progressé, par des 276.0[1]. Les 353 se distinguent comme les machines les plus rapides de la Renfe. En , l'une d'elles atteint la vitesse de 222 km/h entre Guadalajara et Azuqueca de Henares. Le , la 353-001 atteint la vitesse de 230 km/h entre Alcázar de San Juan et la gare de Rio Zancara, obtenant ainsi pour quelque temps le record mondial de vitesse en traction Diesel[4].

Dans les années 1970, les 3000 T, toutes équipées pour la voie large, se recentrent sur la Madrid - Barcelone (par l'intérieur du pays) et l'itinéraire Madrid - Cuenca - Valence - Barcelone (par la côte méditerranéenne). En 1980 leurs services se sont étoffés avec les relations Madrid - Saragosse, Madrid - Murcie, Valence - Murcie (train Mare Nostrum) et Madrid - Hendaye[5].

La 353-004 est la première réformée le après un incendie survenu l'année précédente à Toro (province de Zamora), la dernière (353-005) étant radiée le . En 1981, à la suite d'un accident en gare de Torralba, sur la ligne Madrid-Barcelone, la 353-003 est réparée et adopte la nouvelle livrée Talgo pendular bleu et crème ; victime elle aussi d'un incendie en 1990 près de Torrijos, elle est réformée[5]. La 353-001 est gravement endommagée, encore une fois par un incendie, en près de Salvatierra-Agurain et réformée peu de temps après[6].

Les vieux bogies en voie normale trouvent une nouvelle utilisation lorsque, en septembre puis , la 353-002 en est équipée afin de remorquer une rame d'essai Talgo pendular sur la nouvelle ligne AVE Madrid - Séville[6].

Carrière des 3000 T / 353
N° d'origine N° UIC Nom Constructeur N° usine Année Réforme Kilomètres
parcourus
3001 T 353-001-1 Virgen de Lourdes Krauss-Maffei 19449 1968 09/03/2003 5 913 610
3002 T 353-002-9 Virgen de Fatima 19450 1968 05/08/2001 5 765 725
3003 T 353-003-7 Virgen del Yugo 19451 1968 25/09/1990 4 385 799
3004 T 353-004-5 Virgen de la Paloma] 19452 1969 09/02/1983 2 894 871
3005 T 353-005-2 Virgen de la Bien Aparecida 19453 1969 25/09/2003 6 041 510

Modélisme modifier

Les locomotives 353 ont été reproduites par la firme espagnole Electrotren en HO.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e (es) Ángel Rivera, « La saga de las talgas (VII): Las segundas "vírgenes" alemanas (RENFE 353-001/005 (1): el sueño de Europa », sur Trenes y Tiempos (consulté le ).
  2. Legouest 2003, p. 44.
  3. Legouest 2003, p. 46.
  4. Legouest 2003, p. 44-46.
  5. a et b (es) Ángel Rivera, « La saga de las "talgas" (VIII): Las segundas "vírgenes" alemanas (RENFE 353-001/005) (2): trabajando a tope », sur Trenes y Tiempos (consulté le ).
  6. a et b (es) Ángel Rivera, « La saga de las "talgas" (IX): Las segundas "vírgenes" alemanas (RENFE 353-001/005) (3): Los años finales », sur Trenes y Tiempos (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Bruno Legouest, « Talgo : l'exception espagnole », Correspondances ferroviaires, no 7,‎ , p. 40-56.
  • (es) Carles Salmeron i Bosch, Las locomotoras de España, Barcelone, Terminus, , 217 p. (ISBN 8-4398-3533-7).

Article connexe modifier

Liens externes modifier