Renault R31
Renault R31
Nick Heidfeld sur la R31 à Sepang en avril 2011
Présentation
Équipe Drapeau du Royaume-Uni Lotus Renault GP
Constructeur Drapeau de la France Renault
Année du modèle 2011
Concepteurs James Allison
Tim Densham
Rob White
Spécifications techniques
Châssis Monocoque composite moulée en fibre de carbone et aluminium en nid d'abeille
Suspension avant Doubles triangles superposés, poussoirs et basculeurs avec barre de torsion, amortisseurs
Suspension arrière Doubles triangles superposés, tirants et basculeurs avec barre de torsion, amortisseurs
Nom du moteur RS27-2011
Cylindrée 2 400 cm3
Configuration V8 à 90°, limité à 18 000 tr/min
Orientation du moteur Moteur longitudinal en position centrale
Boîte de vitesses Renault, séquentielle à contrôle électro-hydraulique seamless, en position longitudinale
Nombre de rapports 7 + marche arrière, système Quickshift
Électronique Boîtier électronique standard MES-Microsoft
Système de freinage Disques auto-ventilés et plaquettes en carbone Brembo, étriers AP Racing
Poids 640 kg avec le pilote, les caméras et le lest
Dimensions Longueur : 5 100 mm
Largeur : 1 800 mm
Hauteur : 950 mm
Voie avant : 1 450 mm
Voie arrière : 1 400 mm
Carburant Total
Pneumatiques Pirelli PZero montés sur jantes OZ Racing usinées en magnésium
Partenaires Lotus, Boeing R&T, Lada, Trina Solar
Histoire en compétition
Pilotes 9. Drapeau de l'Allemagne Nick Heidfeld
9. Drapeau du Brésil Bruno Senna
10. Drapeau de la Russie Vitaly Petrov
Début Le au GP d’Australie
CoursesVictoiresPoleMeilleur tour
19 0 0 0
Championnat constructeur 5e avec 73 points
Championnat pilote Vitaly Petrov : 10e
Nick Heidfeld : 11e
Bruno Senna : 18e

Chronologie des modèles (2011)

La Renault R31 est la monoplace de Formule 1 engagée par l’équipe Lotus Renault GP dans le cadre du championnat du monde de Formule 1 2011. Présentée le sur le circuit de Valence, elle débutera en championnat le au Grand Prix d’Australie, pilotée par l’Allemand Nick Heidfeld (qui remplace Robert Kubica, indisponible à la suite d’un accident de rallye) et le Russe Vitaly Petrov ; à partir du Grand Prix de Belgique, le Brésilien Bruno Senna remplace définitivement Heidfeld.

La carrosserie de la R31 adopte une livrée distinctive de couleurs noire et or, en hommage aux monoplaces Lotus des années 1980. Techniquement nouvelle à hauteur de 92 % par rapport à la R30 selon Éric Boullier[1], directeur de l’écurie, la Renault R31 se distingue entre autres par des sorties d’échappements étonnantes débouchant devant les pontons ; ce système permet de souffler les gaz d’échappement dans le diffuseur de façon à gagner en appui aérodynamique[2]. Pour autant, le directeur technique de la R31, James Allison, admet en fin de saison que ce système est un échec en raison notamment d'un développement complexe et d'un manque d'appui sur des circuits lents[3].

Après deux premiers Grand Prix prometteurs où Vitaly Petrov se classe 3e en Australie et Nick Heidfeld 3e en Malaisie, la R31 est finalement en perte de vitesse par rapport à ses concurrentes. L'écurie n'arrive alors plus à classer ses deux monoplaces sur le podium et ne fera pas mieux qu'une 5e place lors du Grand Prix du Canada en . Avec 73 points, Renault se classe 5e au championnat du monde des constructeurs.

Design modifier

Renault ayant vendu ses parts de l'écurie à Genii Capital, la Renault R31 abandonne la livrée jaune et noire de sa devancière pour une livrée noire et or rappelant celle des monoplaces Lotus des années 1980. Des observateurs ont cependant suggéré que cette livrée rappelle les paquets de cigarettes John Player Special, le commanditaire principal de l’écurie Team Lotus de l’époque, ce qui mettrait l’équipe en violation des lois anti-tabac en vigueur au Canada. Toutefois, toute modification a été rejetée par l’équipe Lotus Renault GP affirmant qu’« une autre célèbre équipe concourait avec des couleurs similaires à celle d’une autre marque de tabac et l’avait fait au Canada sans problème dans les années précédentes »[4].

En 2010, Red Bull Racing avait eu l’idée de profiter de l’énergie contenue dans les gaz d’échappement du moteur, très denses et éjectés à de grandes vitesses (plus de 700 m/s)[5], pour améliorer l’efficacité de son diffuseur et donc gagner en appui[5] ; pour cela, les sorties d’échappement débouchaient dans le diffuseur. Par la suite, plusieurs équipes, dont Renault F1 Team, ont copié ce principe. Le règlement de la saison 2011 de Formule 1 interdisant de percer le fond plat pour souffler ces gaz directement dans le diffuseur, l’équipe Lotus Renault GP a opté, sur la Renault R31, pour une alternative étonnante : un long collecteur inversé guide les gaz d’échappement vers l’avant de la monoplace, au niveau du début du fond plat, où les gaz sont ensuite entraînés sous la monoplace vers le diffuseur[5],[6].

Bilan de la saison 2011 modifier

Résumé modifier

 
Vitaly Petrov au volant de la R31 lors du Grand Prix de Malaisie.

C'était un début prometteur pour la R31 puisque Vitaly Petrov se classe 6e en qualification puis réalise son premier podium en F1 lors la manche d'ouverture du championnat 2011 à Melbourne en décrochant la 3e place. Cette performance est stricto sensu imitée par Nick Heidfeld lors du second Grand prix de la saison, le Grand Prix de Malaisie, tandis que son coéquipier Petrov est contraint à l'abandon à quelques tours de l'arrivée après avoir escaladé violemment un vibreur[7],[8]. Derniers podiums de la saison pour Renault, l'écurie parvient jusqu'alors à rester 4e du championnat des constructeurs grâce à une 9e place pour Petrov en Chine et un premier doublé dans les points en Turquie. Lors de la troisième séance d'essais libres du Grand Prix d'Espagne, la monoplace de Heidfeld, dont l'échappement côté droit a cassé, prend feu sur le bord de la piste et est gravement endommagée ; par conséquent, Heidfeld ne participe pas aux séances de qualification mais est repêché par les commissaires de course. Alors qu'il commence le Grand Prix à la vingt-quatrième position, Heidfeld parvient tout de même à rentrer dans les points, contrairement à Petrov[9],[10].

 
Bruno Senna remplace Nick Heidfeld à partir du Grand Prix de Belgique.

À Monaco, la course est marquée par l'accident, à huit tours de l'arrivée, de Vitaly Petrov, qui est resté coincé plusieurs minutes dans sa monoplace mais s'en sort finalement indemne[11]. Nick Heidfeld pour sa part recueille à nouveau de précieux points en terminant en huitième position. Au Grand Prix du Canada, l'inverse se produit : Heidfeld abandonne à la suite d'un accrochage avec le pilote Sauber Kamui Kobayashi tandis que Petrov réalise une course discrète où il termine 5e[12],[13]. À Valence et à Silverstone, c'est une nouvelle fois Heidfeld qui glane de précieux points permettant à Renault de conserver son avance sur Mercedes au classement du championnat du monde des constructeurs. Avec seulement une 12e place en Hongrie pour Petrov et un abandon pour Heidfeld, l'équipe, pour la première fois depuis le début de la saison, ne marque aucun point ; il est alors évident que le développement de la R31 n'était pas assez rapide. Lors du Grand Prix suivant, le Brésilien Bruno Senna remplace Nick Heidfeld.

Après la pause estivale, la voiture semble avoir retrouvé la forme en qualifications. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant en course, avec au mieux une neuvième place pour les deux pilotes (et les premiers points de Senna). Le pire arrive lors du Grand Prix de Singapour, Petrov étant éliminé en Q1 et Senna étant classé seulement quinzième en qualification. Il devient alors difficile pour l'équipe de se maintenir en cinquième place au championnat des constructeurs, d'autant plus que l'écurie indienne Force India est alors à seulement 22 points[14],[15]. Après un mieux au Japon, les quatre dernières courses de la saison demeurent décevantes. Renault conserve néanmoins sa 5e place au classement du championnat des constructeurs, quoique étant de 92 points en retard sur Mercedes[16].

Statistiques modifier

Départs en Grands Prix
Abandons
Victoires
Podiums
Meilleurs résultats en qualification
Meilleurs tours en course
Points inscrits
Classements aux championnats du monde

Résultats en championnat du monde de Formule 1 modifier

Résultats détaillés de la Renault R31 en championnat du monde de Formule 1
Saison Écurie Moteur Pneus Pilotes Courses Points
inscrits
Classement
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
2011 Lotus Renault GP Renault V8 RS27 Pirelli AUS MAL CHI TUR ESP MON CAN EUR GBR ALL HON BEL ITA SIN JAP COR IND ABU BRÉ 73 5e
Nick Heidfeld 12e 3e 12e 7e 8e 8e Abd 10e 8e Abd Abd
Vitaly Petrov 3e 17e 9e 8e 11e Abd 5e 15e 12e 10e 12e 9e Abd 17e 9e Abd 11e 13e 10e
Bruno Senna 13e 9e 15e 16e 13e 12e 16e 17e

Légende : ici

  • † : le pilote ne termine pas la course mais est classé car il a parcouru plus de 90 % de la distance de course.

Références modifier

  1. Lionel Lucas, « F1 : Voici la Lotus Renault R31 ! », sur Caradisiac, (consulté le )
  2. Patrick Garcia, « F1 : les échappements vers l’avant de la Lotus Renault R31 », sur Caradisiac, (consulté le )
  3. (en) « Renault admits its 2011 car and exhaust concept was a 'bold failure' », Autosport, (consulté le )
  4. (en) Keith Collantine, « Lopez has no concerns over tobacco branding », sur F1 Fanatic, (consulté le )
  5. a b et c Patrick Camus, « Échappements magiques, chez Lotus Renault GP ? », Auto Hebdo, no 1792,‎ , p. 26
  6. « F1 - Lotus Renault croît à ses échappements », sur Sport Auto.fr, (consulté le )
  7. Gregory Demoen, « Course : Vettel remporte un Grand Prix de Malaisie animé », sur toilef1.com, (consulté le )
  8. « Les chiffres de Malaisie : Sepang Express », F1i magazine, no 66,‎ , p. 59
  9. D. Thys, « Vettel signe le meilleur temps en un tour. Webber termine juste derrière son équipier », sur toilef1.com, (consulté le )
  10. Basile Davoine, « Heidfeld encouragé par sa remontée en course », sur toilef1.com, (consulté le )
  11. « Petrov: « Je ne sentais plus mes jambes » », sur news.sportauto.fr, (consulté le )
  12. Olivier Ferret, « Petrov ajoute 10 points au compteur de LRGP et Heidfeld abandonne », sur motorsport.nextgen-auto.com, (consulté le )
  13. Yannick Hedou, « Dimanche : Lotus GP a parié sur la consommation », sur MotorsInside.com, (consulté le )
  14. « Singapour 2011 Championnat constructeurs », sur statsf1.com, (consulté le )
  15. « Classement 2011 Championnat constructeurs », F1i magazine, no 69,‎ , p. 72
  16. « Brésil 2011 Championnat constructeurs », sur statsf1.com, (consulté le )

Voir aussi modifier

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