Rāma

septième incarnation de Vishnu, un dieu hindou

Rāma
Rama et Hanuman (gravure occidentale).
Rama et Hanuman (gravure occidentale).
Famille
Père Dasharatha
Mère Kaushalyâ
Conjoint Sitâ
Symboles
Attribut(s) Arc

Rāma (sanskrit : रामा) ou Rām (hindi : राम, en devanāgarī), ou encore Irāmar (tamoul : இராமர்) est un roi véritable ou mythique de l'Inde antique, dont la vie et les exploits héroïques sont relatés dans le Rāmāyaṇa, une des deux épopées majeures de l'Inde, écrites en sanskrit[1]. Des données astronomiques extraites du poème épique permettraient de dater son règne approximativement au XXe siècle av. J.-C. La tradition hindouiste prétend qu'il aurait apporté le bonheur et la paix durant le Trêta-Yuga.

Le Rāmāyaṇa a été fixé par écrit plusieurs dizaines de siècles après le règne supposé de Râma, probablement autour du début de l'ère chrétienne. Cependant, les dévots hindous acceptent le Rāmāyaṇa comme un compte-rendu fidèle de la vie du Rāma historique.

Dans l'hindouisme, Rāma est considéré comme le septième avatar du dieu Vishnou. Il est l'image de l'homme parfait et est adoré au même titre que son compagnon Hanuman, la fidélité incarnée, le dieu-singe qui l'aide dans ses aventures.

Biographie modifier

Rāma est le prince d'Ayodhyâ, fils de Dasharatha et de Kaushalyâ. Sa belle-mère Kaikeyî, la deuxième épouse de son père, persuade le roi de donner le trône à son propre fils Bhârata et d'exiler Râma pour quatorze ans.

Rāma, son épouse Sîtâ, la fille du roi Janaka de Videha, et son frère Lakshmana le fils de la troisième femme de son père, trouvent refuge dans la forêt de Dandaka.

En chemin les exilés se seraient arrêtés dans un lieu qui fut nommé Ram-thehera, c'est-à-dire « la halte de Rām », qui devint au fil du temps "Ramathra".

Durant cet exil, Sîtâ est enlevée par le démon Rāvana, le roi de Lankâ. Lankâ est identifiée généralement comme l'actuelle Sri Lanka, mais des auteurs comme Louis Frédéric la placent plutôt sur l'une des sept îles – peut-être la Heptanesia de Ptolémée – à l'origine de la ville de Bombay. Aidé par le singe Hanumân, Râma construit un pont entre l'Inde et l'île de Ceylan, sauve Sîtâ, tue Rāvana et devient roi d'Ayodhyâ.

Rāma tue également Vali, le roi-singe de Kishkindha (en). Il est protégé pendant ses aventures par Agastya, et sauve également Ahalya, transformée en pierre par son mari car il la soupçonnait d'avoir eu une aventure avec Indra ce qui était faux.

Après 10 000 ans de règne sur la Terre, Râma entre dans la rivière Sarayu pour revenir à sa forme véritable et éternelle de Mahavishnou (en). Ses frères Bhârata et Shatrughna, ainsi que de nombreux fidèles, le suivent et fusionnent également avec Mahavishnou.

Ces dernières années, le culte de Rāma est devenu très lié au nationalisme hindou. Rāma est considéré comme un modèle de dévotion au système des castes et aux règles du dharma, et comme un adversaire actif de ceux qui veulent les détruire.

Représentation ou mûrti modifier

On trouve la représentation de Rāma dans la Rāma-Pûrva-Tâpinî-Upanishad (4,7-10), citée par Daniélou :

« Rāma est représenté avec la Nature, son épouse, à ses côtés. Il est de couleur sombre, vêtu d'un voile jaune. Ses cheveux sont fixés en chignon. Il a deux bras, porte deux grands anneaux d'oreilles et un collier précieux. Il semble fier, tenant son arc et souriant. [...] Sur son genou gauche est assise la cause de l'Univers, l'énergie primordiale appelée la Froide (Sâtî). Elle a l'éclat de l'or pâle. Ses deux bras sont couverts de bijoux célestes. Elle tient dans sa main un lotus. [...] Rāma paraît fort et beau. Derrière lui on aperçoit son frère Lakshamana qui est couleur d'or pâle. Il tient un arc et quelques flèches. Les trois forment un triangle. »

 
Le prince Rāma dans une danse balinaise.

Épithètes et noms locaux de Rāma modifier

Rāma est aussi appelé Rāmaiyâ, Dasharatha-Rāma, Sîtâpati, Koshalendra, Raghupati, etc. Il est Phra Lam en laotien et en thaï, Ream en khmer.

Divers modifier

D'après Daniélou[2], le nom - « Charmant » - et la quête de son épouse enfermée dans une forteresse lointaine, gardée par un démon, fait de la geste de Râma l'origine très probable du personnage du « Prince charmant » des légendes occidentales.

Le lieu supposé de la naissance de Rāma à Ayodhyā, où se serait trouvé un temple détruit pour construire la mosquée de Bābur, est une source de conflits inter-communautaires en Inde. Ces tensions mènent à la destruction de la mosquée en 1992. Le terrain est ensuite réattribué à la suite d'un jugement de la Cour Suprême, visant à la construction d'un temple de Rāma, le Ram Mandir. Il est finalement inauguré en 2024 par le premier ministre Narendra Modi[3].

D'après Ramakrishna Paramahamsa (l’Évangile selon Sri Ramakrishna) : « Rāma est le guru de Shiva, Shiva est le guru de Rāma ».

Notes et références modifier

  1. The A to Z of Hinduism par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 173, (ISBN 8170945216)
  2. Voir page 265 in Le polythéisme hindou, Alain Daniélou, Buchet Chastel, 1960
  3. « En inaugurant le temple de Ram, Narendra Modi annonce « l’avènement d’une nouvelle ère » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

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Source modifier

  • Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, , 1276 p. (ISBN 2-221-01258-5)
  • Alain Daniélou, Mythes et dieux de l'Inde, Champs Flammarion,
  • Frawley, David, & Thomas, D. (2003). L'Oracle de Rama. Montpellier: Gange éd.