Rêve d'un fondu de fondue

film américain réalisé par Edwin S. Porter et sorti en 1906
Rêve d'un fondu de fondue
Rêve d’un fondu de fondue
Titre original Dream of a Rarebit Fiend
Réalisation Edwin S. Porter
Wallace McCutcheon
Scénario Wallace McCutcheon
Winsor McCay (BD)
Acteurs principaux

Jack Brawn

Sociétés de production Edison Manufacturing Company
Pays de production États-Unis
Durée 6 minutes 30 secondes
Sortie 1906

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Rêve d'un fondu de fondue (Dream of a Rarebit Fiend) est un film muet américain réalisé par Edwin S. Porter et Wallace McCutcheon, sorti en 1906[1].

C’est l’adaptation au cinéma et en moins de sept minutes, de la bande dessinée de Winsor McCay. La publicité du film mettait en avant des « effets spéciaux jamais vus ou tentés auparavant »[2].

En 2015, la Bibliothèque du Congrès (Library of Congress) de Washington a sélectionné ce film pour bénéficier d’une complète restauration, en raison « de son importance culturelle, historique et esthétique. »[3]

Synopsis modifier

Un glouton en habit de soirée blanc se goinfre dans un restaurant avec une soupière de fondue qu’il avale à la louche, accompagnée de nombreuses bières. Dehors, il vacille et le décor autour de lui tangue dangereusement. Il se cramponne à un lampadaire qui se met à osciller comme le balancier d’une horloge. Un policier l’aide à rentrer chez lui et il s’écroule dans son lit. Halluciné, il croit que son mobilier a disparu, sauf le lit. Des cauchemars dérangent son sommeil, la chambre elle-même semble sujette au roulis. Plusieurs lutines entreprennent de harceler le glouton endormi à coups de pic sur le crâne. Son lit se met à caracoler comme un cheval fou et finit par s’envoler. Il survole la ville endormie, tombe du lit mais son pyjama s’accroche à la girouette d’un édifice où il tourne en criant. Le tissu finit par craquer. Le glouton tombe des nues après avoir traversé le plafond de sa chambre. Il se réveille alors par terre, éjecté de son lit.

Fiche technique modifier

Analyse modifier

« Quand Edwin Stanton Porter tourne Le Rêve d’un fondu de fondue en 1906, il veut montrer que le monde oscille autour de son personnage, amateur de civet de lapin et d’alcool. Le goinfre a perdu la notion de la verticalité et virevolte en tous sens, tentant de se raccrocher à un lampadaire qui oscille comme un balancier d’horloge tandis que les images de rues s’agitent autour de lui. Ce n’est pas le lampadaire qui est secoué par ce roulis psychologique, c’est la caméra elle-même qui s’incline alternativement de gauche à droite. Le plan est ensuite recouvert par surimpression de plusieurs autres prises de vue d’avenues parcourues d’une intense circulation automobile, filmées en panoramiques filés non horizontaux. Un plan qui ne respecte ni l’horizontalité ni la verticalité est ce qu’on appelle un plan cassé ou débullé, l’horizontal parfait étant vérifié lors d’une prise de vue normale par un niveau à bulle inclus dans la plateforme articulée qui soutient la caméra au-dessus du trépied[4]. »

Musique modifier

 
Dream of the Rarebit Fiend, bande dessinée de Winsor McCay (1905) qui a inspiré le film.

Le film est muet, bien sûr, mais la fanfare créée par Thomas Edison avait interprété et enregistré en 1907, sur cylindre de phonographe Edison, un morceau au titre éponyme, "Dream of the Rarebit Fiend" (Catalogue Edison no 9585), composé par Thomas W. Thurban et qui a sans doute été utilisé pour accompagner les projections du film. La formation exigée était de 18 à 20 cuivres et le morceau a été depuis 1907 de nombreuses fois enregistré[5].

Références modifier

  1. (en) Kemp R. Niver, Motion Pictures From The Library of Congress Paper Print Collection 1894-1912, University of California Press, , 424 p. (ISBN 978-0-520-00947-9)
  2. (en) Charles Musser, Before the Nickelodeon: Edwin S. Porter and the Edison Manufacturing Company, University of California Press, , 591 p. (ISBN 978-0-520-06986-2, lire en ligne)
  3. National Film Registry
  4. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 137.
  5. (en) Daniel Goldmark (dir.), Beyond the Soundtrack : Representing Music in Cinema, Berkeley, University of California Press, , 225-245 p. (ISBN 978-0-520-25070-3, lire en ligne), « Before Willie: Reconstructing Music and the Animated Cartoon of the 1920s. »

Liens externes modifier