Réserve faunique des Laurentides

réserve faunique du Québec (Canada)
Réserve faunique des Laurentides
Géographie
Pays
Province
Municipalités régionales de comté et agglomération
Coordonnées
Ville proche
Superficie
7 934 km2[1]
Administration
Type
Création
Administration
Site web
Carte

La réserve faunique des Laurentides, aussi connue sous son ancien nom de Parc des Laurentides[2], fait partie du réseau des réserves fauniques du Québec (Canada) gérées par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et la Société des établissements de plein air du Québec. Elle occupe une bonne partie du territoire situé entre les villes de Saguenay et de Québec.

Histoire modifier

 
La rivière Pikauba, en 1940.

Le sentier des Jésuites, premier chemin à traverser le secteur est défriché en 1676 et relie Québec au lac Saint-Jean en trois jours en passant par le lac Saint-Charles, la vallée de la rivière Jacques-Cartier jusqu'au lac Jacques-Cartier, la rivière Pikauba, la rivière aux Écorces et la rivière Métabetchouane. Ce sentier est utilisé jusqu'en 1700[3].

Le premier chemin plus ou moins carrossable, la "route de Québec" permet dès 1877 de relier Métabetchouan au lac Saint-Jean à Québec en 48 heures[4]. Le chemin est abandonné à partir de 1880, en partie parce que les postiers lui préfèrent celui de Saint-Urbain et aussi à la suite de la construction du chemin de fer Quebec and Lake St-John, qui est complété en 1888[5]. Le débat pour la création du « parc national des Laurentides » débute en . Thomas Fortin, coureur des bois originaire de Saint-Urbain, dans la région de Charlevoix, propose la création du parc. Il en sera le gardien et le développeur pendant de longues années. Edmund James Flynn, alors commissaire des Terres de la Couronne, dit s'inspirer pour sa loi des parcs nationaux de Yellowstone aux États-Unis, des Montagnes-Rocheuses aux Territoires du Nord-Ouest[n 1] et du parc Algonquin en Ontario. Le territoire est composé de terres non-concédées à l'agriculture au nord de Québec. La limite nord correspond au 48e parallèle nord donnant au parc une superficie initiale de 6 555 km2. La loi entre en vigueur le [6].

En 1944 et 1945, des travaux d'arpentage permettent de mettre en place la route actuelle, la route 175, inaugurée en 1948. Le parc étant d'accès limité, il y avait des barrières aux trois entrées de la route pour vérifier les allées et venues. Ces barrières sont éliminées en 1977. On retrouve au centre du trajet une halte routière nommée L'Étape, située sur les berges du lac Jacques-Cartier, et le poste de la Police provinciale. Après un incendie, ceux-ci sont démolis en 2005. En 2009, on y retrouve une vieille chapelle, plusieurs chalets, un restaurant franchisé reconstruit, le poste de la Patrouille Secours (une unité spéciale du ministère des Transports du Québec spécialisée dans la désincarcération des véhicules accidentés dans la réserve faunique), un véhicule ambulancier et une caserne de la CTAQ[7].

 
Portes-de-l'Enfer, en 1940.

En juillet 1952, une station radar de la ligne Pinetree a été établie au mont Apica, au centre de la réserve, dans le cadre de l'établissement d'une ligne de défense de l'Amérique du Nord contre les bombardiers provenant d'Union soviétique. La station radar a été fermée en 1993.

En 1981, la réserve est amputée de deux portions de son territoire à sa bordure sud et à sa bordure est pour permettre la création, respectivement, du Parc national de la Jacques-Cartier et du Parc national des Grands-Jardins.

La pratique traditionnelle de la chasse à l'orignal chez les communautés autochtones cause des différends entre les Hurons-Wendat et les Montagnais de Mashteuiatsh[8].

Géographie modifier

Comme son nom l'indique, la réserve est comprise dans la chaîne de montagne des Laurentides, et plus particulièrement le massif du Lac Jacques-Cartier. C'est un territoire essentiellement montagneux, dont le sommet le plus haut, le mont Belle Fontaine, culmine à 1151 m[9].

La réserve faunique de 7 861 km2 est située dans les régions de la Capitale-Nationale, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Mauricie. Elle partage ses limites avec la zec Mars-Moulin au nord-est, la zec des Martres, le parc national des Grands-Jardins et la forêt Montmorency à l'est, le parc national de la Jacques-Cartier au sud, la zec Batiscan-Neilson à l'ouest, la zec de la Rivière-Blanche à l'ouest et la zec Kiskissink au nord-ouest. La réserve enclave aussi les réserves écologiques Thomas-Fortin et Victor-A.-Huard. Une partie à l'est de la réserve fait partie de la réserve de la biosphère de Charlevoix.

Patrimoine naturel modifier

Végétation modifier

Le parc des Laurentides fait partie de la forêt boréale. On y retrouve principalement des sapins, des épinettes et des bouleaux blancs. Le domaine bioclimatique varie selon l'altitude, soit de la sapinière à bouleau jaune plus au sud, allant jusqu'à certains endroits à la pessière noire à cladonie sur certains sommets secs.

Faune modifier

Insectes, mammifères, oiseaux et poissons cohabitent dans la réserve faunique des Laurentides.

Insectes modifier

 
Polygonia faunus - Muséum de Toulouse, récolté au camp Mercier

Mammifères modifier

Oiseaux modifier

 
Mésangeai du Canada

Poissons modifier

Activités et installations modifier

 
L'Étape

Au milieu de la réserve faunique des Laurentides, aux abords du lac Jacques-Cartier, on trouve l'Étape, halte routière très fréquentée où l'on peut manger et faire le plein d'essence. Cette halte est la seule entre Stoneham et Hébertville (Lac-Saint-Jean) ou Saguenay.

Tout près, on trouve un poste de patrouille secours (pinces de désincarcération) ainsi qu'un poste ambulancier. On y trouve aussi le poste d'accueil la Loutre avec ses chalets et plusieurs emplacements de camping avec ou sans services.

Plus au sud, exactement au km 94, on trouve le poste d'accueil du Camp Mercier avec 19 chalets. On peut pratiquer la pêche, la chasse au petit et gros gibier, le ski de fond, la raquette ainsi que la motoneige selon les saisons sur le sentier provincial de motoneige seulement.

Accès modifier

La route 175, nommée boulevard Talbot en l'honneur d'Antonio Talbot, député de Chicoutimi et ministre de la voirie sous Maurice Duplessis, traverse la réserve faunique entre la ville de Québec la ville de Saguenay. C'est une route qui comptait, selon les secteurs, une ou deux voies dans chaque direction. D'importants travaux entrepris en 2006 et terminés en 2012 ont fait en sore que la route compte maintenant deux voies dans chaque direction.

La route 169 débute quant à elle dans la Réserve faunique à une intersection avec la route 175 et permet de se rendre à Hébertville au Lac Saint-Jean. Cette route compte une ou deux voies dans chaque direction, selon les secteurs.

Hommages modifier

La rue Thomas-Fortin a été nommée en l'honneur de cette personne qui propose la création du parc en 1895 mais aussi en celui qui contribue à l'organisation de ce vaste territoire mais il en est aussi le gardien principal pendant plusieurs décennies. La rue est située dans la ville de Québec depuis 2011.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le parc national des Montagnes-Rocheuses - futur parc national de Banff - est situé dans les Territoires du Nord-Ouest de sa création à la constitution de l'Alberta en 1905.

Références modifier

  1. Réserves fauniques, Ministère des ressources naturelles et de la faune, consulté le
  2. Damase Potvin, Thomas, le dernier de nos coureurs de bois. Le Parc des Laurentides, Garneau, 1945, 272 p.
  3. Vallières 2021, p. 19.
  4. Vallières 2021, p. 22.
  5. Vallières 2021, p. 30-31.
  6. Vallières 2021, p. 42-43.
  7. [1]
  8. Julien Cabana, « Chasse dans la réserve faunique des Laurentides, Appel au calme », Le Journal de Québec,‎ , p. 98
  9. statcan.gc.ca
  10. « Université de Montréal - Journal Forum - 12 février 2007 - Des cougars sud-américains dans nos forêts », sur iforum.umontreal.ca (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Simon Gagné, « La fabuleuse histoire des débuts du Parc des Laurentides », Le Soleil,‎ (lire en ligne)
  • Marc Vallières, Le parc des Laurentides : 125 ans d'un territoire, (ISBN 978-2-551-26663-0 et 2-551-26663-7, OCLC 1246784403, présentation en ligne).
  • Daniel Coté, Une histoire plus riche qu'on ne l'imagine, Le Progres, samedi 29 octobre 2022, page M4.
  • Carolyne Labrie, Traverser la 175 avec un nouveau regard, Le Progres, samedi 29 octobre 2022, page M4.
  • Ève Michèle Tremblay, Le voyage de Madame Davenport, Septentrion, 2022, 192 pages.


Articles connexes modifier

Liens externes modifier