Procope (usurpateur)

usurpateur romain

Procope
Usurpateur romain
Image illustrative de l’article Procope (usurpateur)
Silique de Procope frappée à Constantinople
Règne
- mai 366 (~8 mois)
Thrace / Bithynie
Empereur Valens et Valentinien Ier
Biographie
Naissance - Cilicie
Décès
Descendance Procope (magister militum)

Procope, né en 326 et mort le , est un membre de la dynastie des Constantiniens qui a essayé de ravir le titre d'empereur romain à Valens.

Biographie modifier

Origines modifier

Si l'on en croit l'historien Ammien Marcellin, Procope serait né en Cilicie, patrie de sa mère, et aurait été le cousin de l'empereur Julien. Comme son Auguste cousin, Procope soutient la cause du paganisme. Avec lui, il fréquente en 363 le temple de Sin, le dieu-Lune, à Carrhes (d'après Ammien Marcellin).

Campagnes contre la Perse modifier

Entre 358 et 359, Procope participe à une ambassade avec le général Lucillianus envoyée par Constance II auprès de Chapour II pour négocier un prolongement de la paix entre l'Empire sassanide et l'Empire romain. La mission diplomatique échoue et les incursions perses en territoire romain reprennent dès le printemps 359[1].

En 363, Julien, qui prépare une grande expédition contre les Sassanides lui confie le commandement avec Sébastien d'un corps d'armée de 30 000 hommes avec pour mission de prendre les ennemis à revers. Par ailleurs, Julien aurait fait de lui son successeur désigné[2], même si la chose reste sujette à caution[3].

Cependant, Procope restera tout au long de l'offensive en Arménie et y est toujours à la mort de Julien en plein territoire sassanide. L'armée, qui l'accuse de trahison, préfère se rallier à l'un de ses officiers, l'illyrien Jovien. Procope s'enfuit alors à Chalcédoine pour sauver sa vie avant que le sénateur Strategius ne réagisse.

Usurpation modifier

 
Solidus à l'effigie de Procope. Traduction du revers : « Reparatio Felicitas Temporum », (Le retour des temps heureux).

Dès le retour de Jovien dans l'Empire, il va lui assurer sa loyauté. Jovien étant mort à son tour, le pouvoir fut confié à Valentinien Ier qui le partagea avec son frère Valens. Les deux hommes, inquiets de ce que pourrait faire Procope auraient tenté de se débarrasser de lui.

En 365, de retour à Constantinople, il profite de l'absence de Valens parti en Orient affronter les Sassanides pour se faire reconnaître par les vétérans de Julien. Il joue de sa filiation personnelle avec l'empereur Julien et les Constantiniens et prend sous sa protection la fille posthume de Constance II, Flavia Maxima Constantia alors enfant. L'impopularité de Valens lui permet de contrôler rapidement les provinces de Thrace, de Bithynie et de Pannonie. Cela dit, le ralliement d'un ami de Julien, le ministre Salutius à l'empereur légitime divise les nostalgiques de Julien.

Procope tente de rallier à lui le général Arbitio, ancien maître de cavalerie de Constance II qui jouit encore d'un grand prestige et d'une grande influence dans l'armée. Sur le refus de ce dernier de se rendre à sa convocation en raison de son grand âge, Procope ordonne la spoliation de sa maison à Cyzique[4]. En réaction, Arbitio se met au service de Valens et s'emploie avec succès à rallier les officiers et les soldats passés à Procope[5].

Valens négocie avec les généraux de l'armée rebelle et, le mois suivant, parvient à gagner leur allégeance. Les forces restantes de Procope sont finalement défaites à la bataille de Thyateira.

S'il parvient à s'enfuir, Procope est trahi par deux de ses suivants. Valens le fait décapiter le .

Il est le père du magister militum Procope avec lequel il est parfois confondu

Notes et références modifier

  1. Ammien, XVIII, 6, 17
  2. voir Ammien Marcellin, XXVI, 6, 2
  3. « Julien lui avait confié, comme à son parent, la conduite d’une partie de ses troupes, et lui avait commandé de marcher avec Sébastien par l’Adiabène, et de le venir joindre par un autre chemin que celui qu’il avait pris, afin de fondre conjointement sur l’ennemi. Il lui avait aussi accordé la robe impériale par un motif fort secret. »

    — Zosime, Histoire des Romains (livre III).

    Ce témoignage unique, que l'on ne retrouve pas chez les historiens contemporains de Julien, peut tout à fait être le produit de la propagande de Procope mise en place durant son usurpation. On sait en effet qu'il s'efforça de rallier les anciens proches de Julien.

  4. Ammien, XXVI, 8, 13
  5. Ammien, XXVI, 9, 4-9

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Liens externes modifier