Le problémisme est une activité de loisirs créative basée sur les règles des jeux de société combinatoires (jeu de dames[1], jeu d’échecs, shogi[2]) dans laquelle le compositeur, ou problémiste, recherche des séquences de jeu avec gain forcé.

Définition modifier

L’objet du problémisme est la création de compositions, appelées problèmes, dans lesquelles un élément tactique combinatoire est présenté.

Les caractéristiques essentielles d’un problème sont l’unicité de la solution, la légalité de la position et la participation active de toutes les pièces.

Le problémisme peut être considéré comme un élément didactique du jeu et comme un passe-temps pour les compositeurs, les amateurs de belles combinaisons et particulièrement les solutionnistes.

Il est fréquent que les magazines publient de tels problèmes dans la rubrique consacrée aux jeux.

Au jeu de dames modifier

Le problémisme est une activité importante au jeu de dames en raison du caractère obligatoire de la prise dans ce jeu. La partie combinatoire de la solution, c'est-à-dire la succession des prises imposées à l'adversaire se déroule parfois sur une dizaine de temps. Le déroulement peut ensuite aboutir à une fin de partie où l'initiative du trait est rendu aux Noirs. Mais la variante principale, représentant la meilleure défense des Noirs, nécessite toujours l'unicité de la solution pour les Blancs.

Lors de concours, les problèmes sont catégorisés en fonction du nombre de pièces. Une catégorie fréquemment présente est celle des miniatures, c'est-à-dire des problèmes avec sept pièces ou moins pour chaque camp[3].

La construction d’un problème de jeu de dames est régie par des règles spécifiques[4], définies par la commission du problémisme international émanant de la Fédération mondiale du jeu de dames[5]. Il est, entre autres, tenu compte de l'équilibre des forces en présence dans la position initiale et de la façon « économique » d'offrir les pièces, c'est-à-dire qu'offrir de façon majoritaire deux pions est enrichi par l'offre simultanée d'un seul pion[6]. La présence de variantes dans le jeu des Noirs est appréciée, l'unicité de la solution pour les Blancs n'est généralement exigée que dans la variante principale.

Des concours de problèmes nationaux et internationaux sont organisés régulièrement et les problémistes sont récompensés par des points de maîtrise[7].

Deux exemples de problème de jeu de dames :

     

Aux échecs modifier

Adolf Kraemer, 1926[8]
abcdefgh
8
 
 
 
 
 
 
 
 
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Thème Bristol : Les blancs jouent et font mat en deux coups

Le problémisme est présent dans le jeu d'échecs sous le terme de composition échiquéenne.

Dans un problème d'échecs, le premier coup de la solution, appelé « la clé », doit être unique.
Dans l'exemple ci-contre, après la clé 1.Tc8, la case critique c7 est franchie par la tour permettant, après le coup forcé 1...Rxg3, le mat par 2.Dc7#

C'est le seul mat en deux coups possible. Sur les autres possibilités de jeu de la tour en c3 par exemple, soit la dame ne peut atteindre c7, soit il y a pat.

Au shogi modifier

C'est le terme japonais tsume shogi qui traite de la création des problèmes[9], appelés « tsume », dans le shogi.

Au go modifier

Notes et références modifier

  1. collectif, Le jeu de dames, vol. 1, FFJD, , 32 p. (ISSN 2644-9382), page 23, L'art et la manière, Alain Tavernier. « Le problémisme est une activité créatrice fondée sur le jeu de dames. »
  2. pessoa, « En direct de Kobe », sur france-echecs.com, (consulté le ). « […] le shogi, les échecs japonais, auxquels on pourra s'initier et découvrir que le shogi propose aussi des problèmes composés. »
  3. collectif, Le jeu de dames, vol. 6, FFJD, , 36 p. (ISSN 2644-9382), page 24, Alain Tavernier. « Une miniature est une composition comportant très peu de pièces, sept pions de part à d'autres au maximum, […]. ».
  4. Règles Internationales du Problémisme, Conseil technique du problème, Fédération française de jeu de dames.
  5. Commission du Problémisme International, Fédération mondiale de jeu de dames.
  6. collectif, Le jeu de dames, vol. 4, FFJD, , 36 p. (ISSN 2644-9382), page 30, L'art et la manière, Alain Tavernier.

    « Dans toute composition il doit y avoir si possible un équilibre des forces en présence dans la position initiale. Un écart d'une pièce est souvent admis mais rarement au delà. L’obligation de prendre le plus grand nombre de pièces dans un choix de prises, et la manière de donner à prendre doivent autant que possible être économiques. Par exemple, donner deux pions en une seule fois n'est pas économique, il vaut mieux donner deux fois un pion. »

  7. Points nationaux et titres français de la Fédération française de jeu de dames
  8. Alain Villeneuve, Un Grand Problémiste : Adolf Kraemer, La Revue des échecs, n°4, p. 93.
  9. Yan Sogiru, Sang et os, 2011, Éditions du Rocher. « Les spectateurs s'amassaient en grappe autour du tsume shôgi, sorte de bonneteau proposant des finales de shôgi, les échecs japonais, à la sagacité des parieurs. »