Principe de plaisir

Le principe de plaisir (Lustprinzip) ou principe de plaisir/déplaisir, s'oppose en psychanalyse au principe de réalité. Il s'agit chez Freud d'un principe économique visant à réguler le fonctionnement de l'appareil psychique : éviter le déplaisir afin de procurer le plaisir.

Origine et définition du concept modifier

La notion de « principe de plaisir » n'est pas due à Freud, mais à Gustav Fechner, qui a beaucoup marqué Sigmund Freud et a lui-même énoncé « un principe de plaisir de l'action »[1]. L'idée de Freud est « de fonder sur le plaisir un principe régulateur du fonctionnement mental », selon lequel « l'ensemble de l'activité psychique a pour but d'éviter le déplaisir et de procurer le plaisir »[2]. Selon Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, le principe de plaisir est « un principe économique » : tandis que le déplaisir « est lié à l'augmentation des quantités d'excitation », le plaisir est lié « à leur réduction »[2]. Le principe de plaisir/déplaisir (qu'on abrège en « principe de plaisir ») régit le fonctionnement de l'appareil psychique « en processus primaires »[3].

Dans Lustprinzip en allemand, Lust a deux sens d'après Michèle Pollack-Cornillot : celui de plaisir ainsi que celui de désir, d'envie (par exemple dans l'expression courante Lust haben auf, il s'agit d' « avoir envie de, désirer »)[3].

Neurones et plaisir modifier

Freud est d'abord neurologue. Le principe du neurone qui transmet, afin de retrouver un état de repos, son activation aux neurones auxquels il est connecté est connu. Le neurone tend à perdre son excitation.

Ce principe neuronal sera, dès avant la naissance de la psychanalyse, associé à la recherche du plaisir.

Néanmoins, Freud renonce à ce modèle cérébral pour s'intéresser à l'appareil psychique, fondant une métapsychologie. Dans l'Interprétation des rêves, il considère une tendance de l'être humain à fuir la pulsion, énergie psychique, ou à vouloir s'en décharger.

Plaisir, réalité et compulsion modifier

L'Interprétation du rêve (1900) sera le moment d'opposer le principe de plaisir au principe de réalité, caractérisant la conscience (voir : Première topique), permettant à la décharge d'être ajournée.

En 1920, à partir d'Au-delà du principe de plaisir, Freud créera une pulsion de mort, élaborera une seconde topique et le principe de plaisir se verra remanié.

Notes et références modifier

  1. Gustav Fechner, Über das Lustprinzip des Handelns, in Zeitschrift für Philosophie und Philosophische Kritik, Halle, 1848. Référence indiquée par J. Laplanche et J.-B. Pontalis.
  2. a et b Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, « Principe de plaisir », dans Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF, coll. « Bibliothèque de la psychanalyse », (1re éd. 1967) (ISBN 2-13-038621-0), p. 332-335.
  3. a et b Michèle Pollack-Cornillot, « principe de plaisir/déplaisir », dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Hachette, (ISBN 201279145X), p. 1332-1333.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Texte de référence modifier

Études modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Université du Québec, Bibliothèque numérique [1] Freud, Au-delà du principe de plaisir (1920)