Le plan Bakker-Schut ou le plan Grand Pays-Bas était un plan d'annexion de territoires allemands par les Pays-Bas après la Seconde Guerre mondiale.

Le plan Bakker-Schut. À l'ouest, les Pays-Bas, à l'Est les parties de l'Allemagne en Basse Saxe ou Rhénanie du Nord-Westphalie. Les zones colorées correspondent aux parties proposées à l'annexion par les Pays-Bas.

Projet modifier

Le plan, proposé par le gouvernement néerlandais après la fin de la Seconde Guerre mondiale, consistait à attribuer au royaume des réparations financières importantes et des territoires pris à l'Allemagne du Nord-Ouest. Le nom de « Bakker-Schut » provient de deux des membres de la commission chargés de travailler sur son contenu.

Dans sa configuration la plus ambitieuse (plan A), les villes de Cologne, Aix-la-Chapelle, Münster, Mönchengladbach et Osnabrück devaient être annexées, ce qui aurait agrandi le territoire néerlandais de 30 à 50 %. Le plan comprenait également le déplacement de population locale ou, à défaut, son intégration à la population néerlandaise qui parlait encore un dialecte bas-allemand.

Le plan fut abandonné après sa réfutation par les États-Unis. Beaucoup d'Allemands vivant aux Pays-Bas furent alors qualifiés de « sujets ennemis » et mis dans des camps au cours d'une opération nommée Black Tulip. 3 691 Allemands, représentant environ 15 % d'entre eux, furent renvoyés vers l'Allemagne. Les Britanniques, qui occupaient la zone allemande frontalière des Pays-Bas, y répondirent par l'expulsion de plusieurs milliers de citoyens néerlandais vivant dans cette zone.

Exécution modifier

L'annexion de grande ampleur fut rejetée en 1947 par la Haute commission alliée, au motif que le territoire allemand supportait alors l'arrivée de 14 millions de réfugiés en provenance des provinces perdues à l'Est. En revanche, les États-Unis firent largement bénéficier les Pays-Bas du plan Marshall pour répondre à leurs besoins vitaux. La conférence de Londres du autorisa pour sa part quelques modifications frontalières d'importance mineure mais les États-Unis continuèrent à exiger le maintien de la frontière de 1939. Il s'agit d'un territoire de 69 km2 comprenant les villes frontalières de Tudderen et de Elten (environ 10.000 habitants)[1]. Le , les troupes néerlandaises occupèrent, sans l'annexer, une zone correspondant à une version très réduite du plan C. Ces troupes s'en retirèrent le . En échange, l'Allemagne a versé aux Pays-Bas 125 millions au titre des réparations de guerre[1].

Sources modifier

  1. a et b (nl) Laura van Hasselt et Matthijs Cats, « ‘Eisch Duitschen grond!’ », Andere Tijden, no 598,‎ (lire en ligne)