Pieter de Jode l'Ancien

dessinateur, graveur

Pierre de Jode, dit l'Ancien ou le Vieux (Anvers, 1570-1634), est un graveur flamand, qui a produit un nombre important d'estampes d'après les maîtres italiens de la Renaissance. Il est le père du graveur et marchand d'art Pieter de Jode le Jeune.

Pieter de Jode l'Ancien
Portrait gravé de Pieter de Jode l'Ancien pour Het Gulden Cabinet de Cornelis de Bie (1662).
Naissance
Décès
Activités
Partenaire
Lieux de travail
Père
Fratrie
Cornelis de Jode
Gertruide de Jode (d)
Isabelle de Jode (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Biographie modifier

Pieter de Jode est né à Anvers en (baptisé le 31)[1]. Son père est le célèbre cartographe Gerard de Jode.

Il est d'abord formé aux techniques de dessin et de gravure par son père, avant d'étudier auprès de Hendrik Goltzius à Haarlem.

Il est actif à Amsterdam au début des années 1590, puis voyage en Italie[2].

 
Portrait de Pieter de Jode l'Ancien et Pieter de Jode le Jeune
par Antoine van Dyck, 1625
Musées du Capitole, Rome

Installé à Rome dans les années 1590, il exécute des gravures de reproduction d'après Titien, Jules Romain et Jacopo Bassano. Ses gravures d'après les maîtres italiens serviront de source pour Carel van Mander[3]. Il séjourne à Venise où il réalise une série de gravures d'après des dessins de Maarten de Vos, publiée par Crispin de Passe l'Ancien[2].

Il rentre à Anvers en 1599 et devient franc-maître de la guilde de Saint-Luc locale. Il a comme élèves son fils Pieter de Jode le Jeune, mais aussi Pieter de Bailliu, Johan Caspar Dooms, Pieter Perret et Nicolaes Ryckmans[1].

Il voyage à Paris de 1631 à 1632, puis revient à Anvers où il meurt le [1].

Œuvre modifier

Pieter de Jode l'Ancien a d'abord produit des gravures d'après Bartholomeus Spranger, ce qui tend à démontrer l'influence de son maître Hendrik Goltzius[4]. Cette influence est patente dans sa technique sophistiquée, disciplinée mais fougueuse[2].

Lors de son séjour en Italie, il a principalement gravé des œuvres d'après les maîtres italiens tels que Titien, Jacopo Bassano, Jules Romain, Annibale Carracci, Francesco Vanni — il perd peu à peu l'influence de Goltzius[4]. Dès son retour à Anvers, il réalise des gravures d'après des dessins de Sébastien Vrancx, Otto van Veen, Antoine van Dyck et Rubens.

Parmi un grand nombre d'estampes qu’il a produites : le Jugement dernier, qui est une composition de grand format, d'après Jean Cousin. De ce même Jean Cousin, il est dit qu’il a aussi gravé l’Eva prima pandora et que pour faire plaisir au roi Henri IV, il aurait placé son portrait sur le premier rang des élus contemplant la gloire céleste[N 1] ; une Vierge d’après Le Titien ; Jésus-Christ donnant les clés à saint-Pierre d’après Rubens et La Vie et les miracles de Sainte Catherine d’après Francesco Vanni[N 2].

 
Les quatre tempéraments
 
Le Christ en gloire, de la série Le Jugement final

Il mit aussi au jour les Métamorphoses d’Ovide gravées par Antonio Tempesta (graveur florentin, mort en 1630).

Il a par ailleurs fait des dessins originaux pour des projets éditoriaux destinés à des graveurs anversois[4].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Voir Étude sur Jean Cousin (lire en ligne).[réf. incomplète]
  2. François Vanni ou Vannius est né à Sienne en 1563 et mort (même ville) en 1610. Il a pour peintre de référence, Raphaël. Il alla à Rome en 1579 se former auprès de Jean de Vecchi, parcourut la Lombardie, se rendit à Parme, à Bologne, à les académies du Fucini et du Mirandola et prit pour modèle de peintre le Baroche (Federico Barocci). Il peint pour Saint-Pierre de Rome La Chute de Simon le magicien. Clément VIII le fait chevalier. Il peint pour l'église du Refuge de Sienne, Le Mariage de sainte Catherine et pour l'église primatiale de Pise, La Dispute sur les sacrements, ainsi que des œuvres pour la Basilique de Notre-Dame de l'humilité de Pistoia et les Camaldules de Fabriano. Le Louvre possède de lui deux tableaux : un Jésus debout avec la Vierge et Le Martyre de sainte Irène

Références modifier

  1. a b et c (en) « Fiche de Pieter de Jode l'Ancien », sur Rkd.nl (consulté le ).
  2. a b et c (en) « Pieter de Jode the Elder », sur Nicolaas Teeuwisse (consulté le ).
  3. Carel van Mander dans Schilder-boeck, p. 195 : « Noch eenen Ventura Salimbeni van Siena isser te Siena, die seer aerdighe dingen ghehetst laet van zijn handt en vindinghen uytgaen, van datum 1590. en 94. Een ander Sienees noch te Siena, laet van hem uytgaen een historie van S. Catherina van Siena, seer versierlijck geinventeert, en gesneden door Pieter de Iode van Antwerpen. »
  4. a b et c (en) Christine van Mulders, « Jode, de. », sur Grove Art Online (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 492.
  • (fr) Biographie universelle ancienne et moderne - Tome XVII - Ouvrage rédigé par une société des gens de lettres et de savants - sous la direction de M. Michaud - Chez Madame C. Desplaces -  Paris 1857 (lire en ligne sur Gallica)
  • (fr) Biographie du royaume des Pays-Bas, ancienne et moderne par Delvenne, père, Liège, 1828, p. 572.(lire en ligne)
  • (nl) J. Immerzeel, De levens en werken. Hollandsche en Vlaamsche kunstschilders, beeldhouwers, graveurs en bouwmeesters, van het begin der vijftiende eeuw tot heden, Amsterdam, J.C. Van Kesteren, 1842.
  • (fr) B. Linnig, La Gravure en Belgique ou Notices biographiques sur les graveurs anversois, bruxellois et autres, depuis les origines de la gravure jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, Anvers, Janssens Frères, 1911, p. 114-115.
  • (de) Joseph Eduard Wessely, « Jode, de », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 14, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 106.
  • (de) Thieme-Becker, 1926, volume 19, p. 31-33.
  • (nl) Hollstein, 1953, volume 9, p. 203-209.

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