Pierre Karleskind

océanographe et homme politique français

Pierre Karleskind, né le à Melun (Seine-et-Marne), est un océanographe et homme politique français, élu député européen en 2019.

Pierre Karleskind
Illustration.
Pierre Karleskind en juillet 2022.
Fonctions
Président de la Commission de la pêche
au Parlement européen
En fonction depuis le
(4 ans, 3 mois et 3 jours)
Législature 9e
Prédécesseur Chris Davies
Député européen
En fonction depuis le
(4 ans, 10 mois et 2 jours)
Élection
Circonscription France
Législature 9e
Groupe politique RE
Conseiller régional de Bretagne

(11 ans, 3 mois et 1 jour)
Élection 21 mars 2010
Réélection 13 décembre 2015
Président Pierrick Massiot
Jean-Yves Le Drian
Loïg Chesnais-Girard
Biographie
Date de naissance (44 ans)
Lieu de naissance Melun, France
Nationalité Française
Parti politique PS (2005-2016)
LREM (depuis 2016)
Diplômé de École polytechnique
ENSTA Paris
IUEM
Profession Océanographe
Site web pierrekarleskind.eu

Situation personnelle modifier

Pierre Karleskind est né le à Melun.

Diplômé de l'École Polytechnique où il effectue son service militaire dans la Marine nationale[1],[2], il passe une partie de son cursus à l'ENSTA Paris[3]. À cette occasion, il participe à une mission océanographique dans l'océan Indien à bord du navire de recherche R/V Melville pour étudier les micro-algues[2],[4]. Par la suite, il prépare à l'Institut universitaire européen de la mer sa thèse de doctorat sur « les flux de carbone entre l'océan de surface et l'océan profond », qu'il soutient en 2008[1],[2],[5].

Parcours professionnel modifier

Entre 2008 et 2014, il travaille chez Altran en tant que consultant « sciences et techniques de la mer »[2],[3].

Du au , il occupe la présidence du Technopôle Brest-Iroise[3],[6].

Il se porte candidat en 2018 à la direction de l’Ifremer quand le transfert du siège à Brest est confirmé, mais il n'obtient pas le poste[7].

Le , il est nommé conseiller « affaires maritimes et littoral » auprès du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand[8]. Il quitte cette fonction lors de son entrée en campagne pour les élections européennes.

En octobre 2021, il reçoit le Prix Personnalité maritime de l'année 2021 décerné par l'Académie de marine[9].

Parcours politique modifier

Libéré de son devoir de réserve à la fin de ses études de polytechnicien, il s’engage au Parti socialiste en 2005[2].

Il devient responsable de la section PS de Rive Droite à Brest en 2008 et s’engage sur la liste municipale de François Cuillandre. Il exerce les mandats de conseiller municipal et conseiller métropolitain à Brest, devient en 2010 conseiller régional de Bretagne, puis le plus jeune des Vice-présidents de la Région Bretagne en 2012[10].

En 2016, il rejoint En marche et collabore au programme présidentiel au sein du comité politique de la campagne d’Emmanuel Macron[11]. Il est nommé référent du parti dans le Finistère pour organiser le mouvement sur le territoire[12],[13]. Il est confirmé dans cette fonction en 2017[14]. Élu député européen en , il quitte ces fonctions mais conserve un ancrage local avec une permanence parlementaire à Brest et sa présence en dernière position de la liste « Marchons Pour Brest ! » menée par Marc Coatanéa[15].

Du fait du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, il est élu le président de la commission pêche du Parlement européen, commission dont l'objet est l'un des points contentieux dans les négociations post Brexit[16].

Conseiller municipal et métropolitain modifier

En 2008, il est 43e sur la liste du maire sortant de Brest François Cuillandre (PS) qui brigue un deuxième mandat[17]. Il devient conseiller municipal chargé de la politique sur le handicap et PDG de la Société d’économie mixte des Pompes funèbres des Communes associées (PFCA). C’est notamment dans le cadre de cette délégation qu’il participe à mettre en place un forum pour l’employabilité des personnes handicapées en 2010[18]. L’initiative semble s’arrêter en 2014 et à Brest seul Handijob, un forum destiné à l’employabilité des lycéens, jeunes actifs et étudiants handicapés perdure à l’initiative de l’Université de Bretagne Occidentale.[réf. nécessaire]

En 2014, il est de nouveau sur la liste de François Cuillandre (PS) à la 19e place[19]. À la suite de son élection, il devient vice-président de Brest Métropole, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Après qu'il a rejoint En marche en 2016, François Cuillandre lui retire la vice-présidence de Brest Métropole en [20]. Il forme alors le groupe « Brest Métropole En Marche » avec Marc Coatanéa, avant de démissionner de ses fonctions de conseiller municipal et métropolitain à la suite des élections européennes de 2019.[réf. souhaitée]

Pour les élections municipales de 2020, il est candidat en dernière position sur la liste « Marchons Pour Brest ! » menée par Marc Coatanéa[15].

Conseiller régional modifier

En 2010, il est sur la liste socialiste de Jean-Yves Le Drian, en deuxième position de la section départementale du Finistère[21]. À l'issue des résultats, il devient à 29 ans le plus jeune conseiller régional de Bretagne et est nommé délégué aux affaires européennes et président de la Commission des finances. En 2012 il est nommé vice-président délégué à l’Europe, à la mer et au littoral, fonction qu’il occupe jusqu’en 2016, après sa réélection.

En 2015, il est 11e de la section départementale du Finistère, toujours sur la liste conduite par Jean-Yves Le Drian[22].

En 2016, il est nommé vice-président à la mer et aux ports. Il démissionne à la suite de son élection comme député européen en mai 2019 sans être remplacé, les compétences maritimes étant donc prises en charge par le président de région.

Le , il quitte le groupe socialiste lors de la création du groupe « La Bretagne en marche » qui reste au sein de la majorité régionale de gauche[23].

Il est désigné chef de file de la liste « Nous la Bretagne »[24] menée par Thierry Burlot[25]. Ne s'étant pas lui-même présenté en tant que candidat, il n'est plus conseiller régional de Bretagne à partir du 27 juin 2021.

Député européen modifier

En 2014, il est présent une première fois aux élections européennes sur la liste socialiste menée par Isabelle Thomas, en 16e position[26].

En 2019, il est 14e sur la liste menée par Nathalie Loiseau[27] et il fait partie des 79 députés européens français élus le pour la 9e législature du Parlement européen.

Après sa prise de fonction le , il est élu 1er vice-président de la Commission marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO), coordinateur pour le groupe « Renew Europe » de la Commission de la pêche (PECH) où il est titulaire, et suppléant dans la Commission du transport et du tourisme (TRAN)[28].

À la suite du Brexit le , il quitte la commission IMCO et devient président de la commission PECH le . Du fait de cette fonction, il sera amené à défendre la position du Parlement sur les sujets pêche auprès de Michel Barnier dans la négociation des futurs accords de pêches avec le Royaume-Uni[29]. Il devient également membre en commission du contrôle budgétaire (CONT) et vice-président de l’intergroupe LGBTI en janvier 2022.

Le 10 mars 2021, Pierre Karleskind est à l’initiative d’une résolution proclamant l’Union européenne zone de liberté pour les personnes LGBT[30],[31]. Cette résolution est une réponse à l’adoption de zones sans idéologie LGBT en Pologne et au recul des droits des personnes LGBT en Hongrie. Depuis , il est vice-président de l'Intergroupe LGBTI du Parlement européen[32].

En avril 2023, il initie et défend une résolution du Parlement européen appelant à la dépénalisation universelle de l’homosexualité[33], à la suite de l’adoption d’une loi par le Parlement ougandais condamnant à des peines de prison ou à la peine de mort les homosexuels du pays. La résolution est adoptée par 416 voix pour, 62 voix contre et 36 abstentions[34],[35],[36]

Il s'oppose en mai 2022 à l'interdiction de la pêche au chalut de fond, accusé de ravager ces fonds, dans les aires marines protégées représentant 10 % des eaux européennes, et propose un amendement, adopté, pour que seules les aires strictement protégées, couvrant 1 % de ces eaux et déjà protégées[37], soient concernées par l'interdiction[38].

Rapporteur sur la prolongation des restrictions d’accès aux eaux de l’Union, il obtient d'être mandaté pour négocier dans le cadre d'un trilogue l'interdiction de la pêche à la senne démersale dans les eaux territoriales normandes et du Nord de la France, après un vote favorable à cette interdiction au sein de la Commission Pêche du Parlement européen[39],[40]. Après l'échec de ces négociations qu'il justifie par le caractère discriminatoire selon lui de l'interdiction et un vote défavorable du Ministre de la pêche Hervé Berville, plusieurs personnes et organisations de protection des océans lui reprochent de « dézinguer » l'amendement pourtant validé par les services juridiques du Parlement européen[41],[42].

Il est trentième sur la liste Besoin d'Europe aux élections européennes de 2024.

Notes et références modifier

  1. a et b « Pierre Karleskind : l’ascension fulgurante du « monsieur pêche » à Bruxelles », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  2. a b c d et e « Pierre Karleskind au Technopôle de Brest comme un poisson dans l'eau », sur Les Echos, (consulté le ).
  3. a b et c « Technopôle Brest Iroise. Pierre Karleskind à la barre », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  4. Paul Sugy, « Portrait : Pierre Karleskind élu B-B (Breizh-Bruxelles) », La lettre du Pouvoir,‎ , p. 8 (DOI 10.4000/books.pur.39289)
  5. « Pierre Karleskind », sur Thèse.fr.
  6. Brigitte Bornemann, « Technopole Brest : Michel Gourtay et Pascal Pinot élus par le CA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur energiesdelamer.eu (consulté le ).
  7. « Ifremer. François Houllier nommé président », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Mer. Un Brestois devient conseiller maritime auprès de Richard Ferrand », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  9. Thibaud TEILLARD, « L’Académie de marine entame les célébrations de son centenaire », Le Marin,‎ (lire en ligne)
  10. « Les résultats », dans Des roses en mars, Presses universitaires du Septentrion, , 157–209 p. (ISBN 978-2-85939-589-6, lire en ligne)
  11. « Délégation Renaissance », sur La République En Marche ! (consulté le ).
  12. Christian Gouerou, « En Marche. Pierre Karleskind, « référent » Macron en Finistère », sur Ouest-France, .
  13. « Brest - Brest. Pierre Karleskind : «Au moins Macron ne baisse pas les bras» », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  14. « En Marche. Pierre Karleskind confirmé référent dans le Finistère pour trois ans », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  15. a et b « Municipales à Brest : Pierre Karleskind dernier sur la liste de Marc Coatanéa », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  16. Laurent Marchand, « Le Français Pierre Karleskind élu à la tête de la commission Pêche du Parlement européen », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  17. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections municipales 2008 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  18. « 27 avril 2010, Quartz à Brest : Forum pour l’emploi des personnes handicapées | Tugdual Ruellan » (consulté le ).
  19. Ouest-France, « François Cuillandre dévoile sa liste », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  20. « Politique - Marc Coatanéa et Pierre Karleskind déchus de leurs délégations à Brest : les réactions », sur actu.fr (consulté le ).
  21. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections régionales 2010 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  22. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections régionales 2015 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  23. Le Point magazine, « Ferrand crée un groupe de Marcheurs au conseil régional de Bretagne », sur Le Point, (consulté le ).
  24. Nous la Bretagne
  25. Ouest-France, « Pierre Karleskind, chef de file LaREM », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  26. Ouest-France, « La liste « Choisir notre Europe » », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  27. Le JDD, « Européennes : voici le profil des 30 premiers candidats de la liste En marche », sur lejdd.fr (consulté le ).
  28. « Accueil | Pierre KARLESKIND | Députés | Parlement européen », sur europarl.europa.eu (consulté le ).
  29. Guillaume Joris, « Pierre Karleskind, nouveau président de la Commission pêche », Le Marin,‎ , p. 18
  30. « "Zones sans-LGBT" en Pologne : l'eurodéputé Pierre Karleskind annonce un débat au Parlement européen - têtu· », sur tetu.com (consulté le ).
  31. « L’Union européenne devient une « zone de liberté » pour les personnes LGBT », sur nouvelobs.com (consulté le ).
  32. (en) « Bureau - The European Parliament's LGBTI Intergoup », sur The European Parliament's LGBTI Intergroup (consulté le )
  33. « Un appel à la dépénalisation universelle de… », sur Renew Europe (consulté le ).
  34. « L'Europe vote un appel à la décriminalisation universelle de l'homosexualité et de la transidentité, », sur tetu.com, .
  35. Daniel Vallot, « Le Parlement européen dénonce dans une résolution la loi contre l'homosexualité en Ouganda », sur RFI, .
  36. (en) Sarhan Basem, « European Parliament Calls for Universal Decriminalisation of Homosexuality and Transgender Identity », sur brusselsmorning.com, .
  37. « Chaluter dans les aires marines protégées, une « aberration européenne » ? », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  38. GEO/AFP, « Protection des océans : Le Parlement européen rejette l'interdiction de la pêche au chalut dans les aires marines protégées », sur Geo.fr, (consulté le ).
  39. « Stop demersal Seine », sur Fish Focus, (consulté le ).
  40. (en) editor, « 98% des pêcheurs français sont favorables à l'interdiction de la pêche à la senne démersale », sur The Fishing Daily - Irish Fishing Industry News, (consulté le ).
  41. « "C’est tout simplement honteux" : des pêcheurs révoltés face à la décision européenne de ne pas réguler une technique de pêche destructrice », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le ).
  42. Marlène Teyssedou, « Les Français à la manœuvre pour torpiller ce qu’il reste du pilier "restauration de la nature" du Green Deal européen », sur BLOOM Association, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier