Pierre Jacques Dherbez-Latour

personnalité politique française

Pierre Jacques Dherbez-Latour, parfois orthographié D'Herbez-Latour, né le à Barcelonnette[1] et mort le à Turin dans le Piémont italien) est un homme politique français, député à la Législative puis à la Convention en .

Pierre Jacques Dherbez-Latour
Fonctions
Député des Basses-Alpes

(1 an et 16 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(3 ans, 1 mois et 22 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Barcelonnette, France
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Turin (Italie)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Gauche
Profession Avocat
députés des Basses-Alpes

Biographie modifier

Né à Barcelonnette ou dans les environs (vallée de l'Ubaye), il poursuit une carrière juridique qui débouche sur une carrière politique peu avant la Révolution française : avocat, puis juge (1767), et enfin premier consul de Barcelonnette (1787).

En 1791, alors qu'il est administrateur des Basses-Alpes, il est élu député du département, le sixième et dernier, à l'Assemblée nationale législative[2]. Il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[3], et en faveur de la mise en accusation du marquis de Lafayette[4].

Le 10 août 1792, l'insurrection des sections parisiennes et des bataillons de volontaires met fin à la monarchie. En septembre, Dherbez-Latour est réélu député des Basses-Alpes, le troisième sur six, à la Convention nationale[5]. Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis. Il rejette la mise en accusation de Jean-Paul Marat, jugeant qu'il l'a « toujours reconnu » comme « un intrépide défenseur de la liberté et de l'égalité »[6]. Il se prononce également contre le rétablissement de la Commission des Douze[7].

Envoyé comme représentant en mission, il est arrêté et emprisonné à Lyon en juin et , et n’arrive à Barcelonnette qu’en août, peu après la reprise de Marseille aux fédéralistes. Pendant l’hiver, il mène une campagne de déchristianisation dans tout le département. Rappelé à Paris en prairial, il doit rester à Barcelonnette car malade. Son congé officiel dure jusqu’en Thermidor, et il évite ainsi d’être entraîné dans la chute de Robespierre. Il prolonge cependant son séjour jusqu’à l’automne prudemment, évitant la poursuite des robespierristes menée par Gauthier de l’Ain dans le sud-est.

Sous le Directoire, il est nommé commissaire du pouvoir exécutif auprès de l’administration des Basses-Alpes (), quand la menace contre-révolutionnaire se fait plus précise. Il doit faire face cependant à l’hostilité du département, majoritairement modéré, et notamment des deux députés Bovis et Pailher. Il réprime des émeutes à Oraison en prairial an IV avec le général Peyron. Cependant, les plaintes des administrateurs du département, portées par le député aux Cinq-Cents Mieulle, provoquent sa révocation (), alors que Peyron est arrêté.

La réaction républicaine qui se manifeste par le coup d’État de Fructidor () lui permet de revenir au premier plan. Le 22 vendémiaire an VI, il est nommé parmi les cinq administrateurs du département, ce qui lui permet d’épurer activement les municipalités pendant l’hiver. Au printemps suivant, il se retire en Ubaye, impuissant devant l’agitation persistante ; cette retraite est considérée comme une absence illégale, et il est déclaré démissionnaire.

Références modifier

  1. Le Dictionnaire des parlementaires donne Uvernet, qui faisait partie de Barcelonnette à l’époque
  2. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 26.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 493.
  4. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 582.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 34.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 47.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 535.

Sources modifier

Liens externes modifier