Pierre II de Nice

évêque catholique
Pierre II de Nice
Fonction
Évêque de Vaison
-
Biographie
Décès
Activité
Père
Fratrie
Bertrand-Raimbaud d'Orange (frère consanguin)Voir et modifier les données sur Wikidata

Pierre de Nice, mort en 1103, est un prélat de la seconde moitié du XIe siècle, évêque de Vaison (v. 1059-1103), sous le nom de Pierre II ou Pierre III.

Dit de Mirabel, il ne doit pas être confondu avec son grand-oncle, Pierre de Mirabel, qui fut évêque de Vaison quelques décennies auparavant[1].

Biographie modifier

Origines modifier

La date de naissance de Pierre est inconnue. Il est le fils de Raimbaud, coseigneur de Nice, petit-fils d'Odile et Laugier[1],[2],[3]. Sa mère est Acelène[3] (Acelena/Accelena), dite [de Fréjus][4] ou encore [d'Apt][5].

Pierre est le neveu, par son père de Pierre Ier, évêque de Sisteron, et de Pons II, évêque de Nice[2].

Carrière épiscopale modifier

Placement sur le siège de Sisteron modifier

Son père, Raimbaud, le place, alors qu'il est encore très jeune, sur le siège de Sisteron, après s'en être emparé, vers 1043, vraisemblablement avec l'aide de son demi-frère, Miron II, vicomte de Sisteron (1042-1067)[1],[2]. Un acte de 1066[6] mentionne — sans que l'on ne sache qui sont les vendeurs — l'achat (qui emit episcopatum pro filio suo) de l'évêché[2]. Il est alors qualifié dinfans[3]. En raison de son jeune âge, il ne peut monter obtenir la charge d'évêque[2]. L'auteur de la Gallia christiana novissima (GCN) considérait qu'il n'était que prétendant[7].

Son père, Raimbaud, entretient dès lors la vacance du diocèse qu'il contrôle[8],[3],[9],[10]. Raimbaud et ses hommes abusent des biens de l'évêché qu'ils vendent et achètent[11],[2],[8].

Le concile d'Avignon de 1060 aboutit notamment à l'excommunication de Raimbaud, accusé d'avoir appauvri l'évêché, et la nomination Gérard Chevrier envoyer pour réformer ce dernier[2],[12].

Évêque de Vaison modifier

L'intérêt de Raimbaud se porte alors sur l'évêché de Vaison qu'il achète également[2], avant l'année 1059[1]. Pierre en devient l'évêque[1],[2]. Son grand-oncle, saint Pierre de Mirabel, avait occupé le siège vers 1010-1030.

La Gallia christiana novissima le nomme Pierre II[7]. Marie-Pierre Estienne (2004) le désigne sous les noms de Pierre II et de Pierre III[1]. Les historiens Jean-Hervé Foulon et Mariacristina Varano (2013) le nomme Pierre III[3].

Pierre de Nice, évêque de Vaison cède, en 1073, à Dieu, à N. S. Jésus-Christ, à la Sainte-Mère Marie toujours Vierge et à l'église de Nice, l'héritage paternel, c'est-à-dire, le château de Drap avec ce qui lui appartient. Si quelqu'un, si moi-même, si l'un de mes héritiers ou tout autre ose vous troubler dans cette donation, que la colère de Dieu tombe sur lui ; qu'il soit excommunié et interdit. Nous le séparons de l'église et nous lui interdisons la porte de la maison de Dieu ; qu'il s'en aille avec le traître Judas et que ses mauvais affidés ou conseillers soient précipités dans les enfers avec Béelzébuds, prince des démons. Aux calendes de mai[13].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f Marie-Pierre Estienne, Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe – XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 287 p. (ISBN 978-2-82182-761-5, lire en ligne), p. 40, 43-44. ([PDF] lire en ligne).
  2. a b c d e f g h et i Mariacristina Varano, « Institution épiscopale et autorité comtale dans le diocèse de Sisteron », Rives nord-méditerranéennes (en ligne), Aix-en-Provence, UMR TELEMME, no 28,‎ (lire en ligne, consulté en ).
  3. a b c d et e Jean-Hervé Foulon, Mariacristina Varano, « Réforme et épiscopat en Provence. Étude comparée des cas de Gap et de Sisteron au milieu du XIe siècle », Cahiers de Fanjeaux, no 48,‎ , p. 311-342, dont page 319 (lire en ligne).
  4. Alain Venturini, « Chapitre V - Le temps des Reillane-Vence », dans Georges Castellan (sous la dir.), Histoire de Vence et du Pays Vençois, Aix-en-Provence, (lire en ligne), p. 41 et suiv.
  5. Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe – début XIVe siècle, Paris, éditions du CTHS, (ISBN 2-7355-0503-0), p. 231.
  6. Didier, 1954, p. 181-184, n°1
  7. a et b GCN, p. 691-692 (lire en ligne sur Gallica).
  8. a et b Varano, 2011, p. 236.
  9. Eliana Magnani (Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter), Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, Lit Verlag, (lire en ligne), chap. 10, pp. 75-76.
  10. Varano, 2011, p. 225.
  11. Mireille Fontana 1957, p. 37
  12. Varano, 2011, p. 252-254.
  13. Eugène François Tisserand 1862, p. 127  [lire en ligne]

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Joseph-Hyacinthe Albanès, complété, annoté et publié par le chanoine Ulysse Chevalier, Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France d'après les documents authentiques recueillis dans les registres du Vatican et les archives locales — Tome premier : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron, Montbéliard, 1899-1920 (lire en ligne), p. 691-692.
  • Noël Didier, Les églises de Sisteron et de Forcalquier du XIe siècle à la Révolution : le problème de la « concathédralité », Libr. Dalloz, .
  • Mireille Fontana, La réforme grégorienne en Provence orientale, Aix-en-Provence, La pensée universitaire, , 153 p..
  • François de Ripert-Monclar (éditeur scientifique), Cartulaire de la Commanderie de Richerenches de l'Ordre du Temple (1136-1214), Paris et Avignon, F. Seguin (Avignon) et H. Champion (Paris), coll. « Mémoires de l'Académie de Vaucluse », (lire en ligne).
  • Eugène François Tisserand, Chronique de Provence : histoire civile et religieuse de la cité de Nice et du Département des Alpes-Maritimes, vol. premier, Nice, Visconti et Delbecchi, (lire en ligne).
  • Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, Aix-en-Provence, Université Aix-Marseille I – Université de Provence Département d’Histoire de l’Art et Archéologie (UFR Civilisations et Humanités), , 1139 p. (lire en ligne).

Liens externes modifier