Pierre Falké

humoriste, dessinateur et illustrateur

Pierre André Michel Falké est un dessinateur de presse, illustrateur et humoriste français né le à Paris et mort le à Coutevroult (Seine-et-Marne).

Pierre Falké
Naissance
Décès
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Coutevroult
Nationalité
Activités

Biographie modifier

Pierre Falké, s’il est né en France, grandit en Nouvelle-Calédonie avant de découvrir l’Australie et les Indes[1].

Ce dessinateur et caricaturiste a notamment travaillé pour les journaux Le Rire, Le Bon Vivant et Le Crapouillot[2].

Le peintre Louis Morin dit de lui : « Ils sont nombreux les humoristes militaires qui portent crânement la capote bleue couleur de ciel, et auxquels leur périlleux devoir ne fait pas oublier l'Humour ! J'aurais plaisir à les citer tous pour leur dire la reconnaissance des humoristes civils. Voici quelques glorieux blessés : Formisyn, Jean Droit, Boutet de Monvel, Devambez, Jean Villemot, Jean Falké, Grand'aigle, Lortac, Le Petit. »[3]

Après avoir fait de nombreux voyages, il se spécialise surtout dans les vues maritimes. Falké a illustré plus de soixante livres et pratiqué la gravure sur bois.

Pierre Falké décède en 1947 dans les bras de Gus Bofa[1]. En 1950, ses amis auteurs et illustrateurs lui rendent hommage à titre posthume en publiant un livre illustré orné de compositions de Gus Bofa et Dunoyer de Segonzac, Pierre Falké notre ami.

Engagement dans la Première Guerre Mondiale modifier

 
Le Joyeux blessé, reproduction d'une caricature de Pierre Falké publié dans Le Rire du 15 mai 1915

Si l’on en croit la signature d’un dessin publié dans le journal Le Rire du 15 mai 1915[1], Pierre Falké aurait été sapeur au 10e régiment du génie durant la Première Guerre Mondiale. Cet engagement lors du conflit reste peu connu en détail, mais il a donné lieu à une production artistique importante. Pierre Falké n'a que rarement partagé ces œuvres de son vivant. Peut-être était-ce dû au mépris que lui et son groupe d'artistes partageaient contre ceux qui instrumentalisaient la guerre et la misère des poilus à des fins de propagande, parfois sans avoir connu le front[4].

A travers de nombreux dessins, conservés pour la plupart sur le site de La Contemporaine à Nanterre, on découvre la richesse du regard de l’artiste sur cette guerre. La caricature et l’humour tiennent une place importante dans son travail. Plusieurs images plus ou moins satiriques tentent ainsi de dédramatiser la violence de la guerre, ou au contraire d’exacerber le décalage entre la vie militaire et civile.

 
Le Grenadier, dessin de Pierre Falké vendu aux enchères en 1920

Néanmoins, les dessins de Pierre Falké constituent aussi un témoignage réaliste et fidèle, parfois tragique, du premier conflit mondial. Lorsqu’il est mobilisé pour la Bataille de la Somme en 1916, l’artiste croque ainsi la mort et le quotidien des tranchées. C’est le cas du Grenadier, œuvre dont l’artiste était visiblement fier puisqu’elle est proposée à l’achat lors d’une vente aux enchères à Drouot en 1920[5]. Enfin, comme beaucoup d’artistes ayant connu le front de 1914, il est intrigué par les soldats africains venus des colonies françaises, dont il représente les traits et la tenue.

 
Dessin humoristique montrant la réaction d'un vétéran face à l'accoutrement militaire porté par sa femme
 
Soldat africain portant son barda sur la tête, dessin de Pierre Falké

Cercle artistique : Le Salon de l'Araignée modifier

Après la guerre, Pierre Falké contribue à la création du Salon de l’Araignée avec un groupe d’artistes satiriques et anticonformistes sous l’influence de Gus Bofa. Le salon se réunit plusieurs fois entre 1920 et 1930 à Paris, et expose les peintures, sculptures, gravures et dessins de ses membres[6],[7]. C’est dans ce contexte d’émulation artistique et intellectuelle que Pierre Falké se lie d’amitié avec les écrivains Chas Laborde et Louis Chadourne. Il illustre notamment trois textes de ce dernier, à savoir Le Pot au noir en 1922, Terre de Chanaan et Le Maître du navire en 1925[4].

Sélections d'ouvrages illustrés modifier

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c Caroline BONGARD, 14 18, La guerre et après : Otto Dix et ses contemporains, Chambéry, Musée des Beaux-Arts de Chambéry, , 79 p., p. 77
  2. Osterwalder Marcus, Dictionnaire des illustrateurs 1890-1945 : XXe siècle, première génération : illustrateurs du monde entier nés avant 1885 (artistes du livre, dessinateurs de la presse et de la mode, caricaturistes, bédéistes et affichistes), Neuchâtel, Ides et Calendes, , 1384 p. (ISBN 2-8258-0039-2), p. 380-381
  3. L. Morin, « Les Humoristes de la guerre », dans Je sais tout, no 123, mars 1916.
  4. a et b Emmanuel POLLAUD-DULIAN, Le Salon de l’Araignée et les aventuriers du livre illustré, 1920-1930, Paris, M. Lagarde, , 235 p., p. 29-30
  5. André DESVOUGES, Catalogue des tableaux, dessins et gravures provenant du salon de l’Araignée, par Henri Avelot, Marcel Capy, Jules Depaquit, André Devambez, Abel Faivre, Pierre Falké, Forain, Audré Foy, Jean Galtier-Boissière, Charles Genty, Sacha Guitry, Gus Bofa, Joseph Hémard, Charles Laborde, Lucien Laforge, Lucien Laforge, Charles Martin, Georges Pavis, Paul Reboux, André Réalier-Dumas, Roubille, Sem, Jean Véber, André Warnod : vente, Paris, Hôtel Drouot, salle 9, le 1er avril 1920, Paris, Drouot, , 8 p. (lire en ligne), p. 4
  6. Comité des directeurs du Salon de l'Araignée, Septième Salon de l’araignée : Galerie Devambez, Paris, Galerie Devambez,
  7. Comité des directeurs du Salon de l'Araignée, Huitième Salon de l’Araignée : Galerie Devambez du 16 avril au 9 mai 1926, Paris, Galerie Devambez,

Annexes modifier

Bibliographies modifier

Liens externes modifier

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