Pierre-Valentin Boudhors

ingénieur des ponts et chaussées, architecte, inspecteur des bâtiments de la Ville de Strasbourg
Pierre-Valentin Boudhors
Biographie
Naissance
Décès
(à 77 ans)
La WantzenauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Pierre-Valentin Boudhors est un ingénieur des ponts et chaussées et architecte français, inspecteur des bâtiments de la ville de Strasbourg, né à Strasbourg le , mort à La Wantzenau le [1].

Biographie modifier

Pierre-Valentin Boudhors est le fils de Pierre Philippe Boudhors, originaire de Saint-Michel-d'Halescourt, maître de mathématiques, inspecteur des Forêts puis inspecteur des Ponts et Chaussées à Strasbourg, marié en premières noces à Strasbourg le avec Marie Madeleine Gertrude Spitz, originaire d’Erstein.

Choiseul demande au Magistrat de Strasbourg[2] d'adopter un plan d'urbanisme pour la ville. L'architecte Jacques-François Blondel est choisi le . Il fait un plan qu'il propose au Magistrat qui donne son accord le . La construction de l'Aubette est entreprise dès le printemps 1766. Blondel s'est engagé à donner le plan d'urbanisme de Strasbourg pour le . Samuel Werner est inspecteur des bâtiments chargé des chantiers de la ville de Strasbourg, entre 1757 et 1775. Il est allé à Paris recevoir les plans de Blondel et en discuter avec lui fin avril. Mais rapidement des oppositions se sont élevées contre ce projet et il a été pratiquement abandonné à la mort de Blondel, en 1774.

Grâce à l'appui du prêteur royal baron d'Antigny[3], Pierre-Valentin Boudhors est nommé le inspecteur-adjoint de Samuel Werner sans appointements. Il est envoyé immédiatement se former à Paris où il est devenu l’élève de Jean-François Chalgrin jusqu’en 1777. Samuel Werner étant mort en 1775, son père le remplace provisoirement, et il doit revenir plusieurs fois à Strasbourg, en juin-, en mars et .

Pendant ces années de formation, il a collaboré avec Jean-Baptiste Pigalle sur l’élaboration des plans d’installation du mausolée du maréchal de Saxe[4] dans l'église protestante Saint-Thomas de Strasbourg. Il a fait quelques projets commandés, peut-être, par Baron d’Autigny, pour un vauxhall pour le parc du Contades[5] et un théâtre pour la place Broglie. Ces projets sont dessinés dans un style néo-classique, proche de celui de Chalgrin.

Il est nommé inspecteur des bâtiments de la ville de Strasbourg le , à 23 ans. Il a commencé par travailler à l’alignement du faubourg Blanc et à la place Dauphine de 1777 à 1780.

L'administration municipale a demandé à l'architecte d'étudier l'agrandissement de l'Ancienne Douane de Strasbourg en 1779. Boudhors a présenté plusieurs projets. Le quatrième projet a été approuvé. Les démolitions nécessaires ont commencé en . La construction de l'agrandissement est faite en 1781[6]. En 1780, il a dessiné des projets pour la reconstruction du château de Saverne ainsi que les plans d’une caserne d’infanterie et de cavalerie au quartier Saint-Nicolas-aux-Ondes, qui ont été réalisés. Dans le cadre d'une reprise du plan d'urbanisme de la ville, il a fait les dessins qui n'ont pas été réalisés pour un nouvel hôtel de ville[7],[8], sur l’actuelle place Gutenberg, et une halle aux blés à l’ouest de l'église Saint-Pierre-le-Jeune.

Le , son appui à Strasbourg, le baron d'Antigny, prêteur royal de Strasbourg, est remplacé par Conrad Alexandre Gérard, après son retour d'Amérique.

Il s'est heurté en 1782 aux architectes François Pinot et Pierre-Michel d'Ixnard pendant la réalisation de ce projet. Il est l'auteur de deux projets de corps de garde pour la Porte de Saverne et la Porte Blanche en 1778, ainsi que sur un projet de monument funéraire pour le maréchal du Bourg à l'église Saint-Pierre-le-Jeune détruit sous la Révolution.

Il a fait construire en 1784-1785 les écuries pour la caserne du quartier Saint-Nicolas-aux-Ondes.

En 1785, il présente plusieurs projets pour une halle aux blés, commandée par la ville de Zurich[9],[10]. En 1788, il fait construire sur ses plans la caserne des Ponts-Couverts, puis a présenté des projets, non réalisés, pour l’hôtel de la Noblesse commencé pour le Prétorat, rue Sainte Élisabeth. L'avidité de Boudhors, trafiquant de son influence, il va se discréditer. Il est démis de ses fonctions le à la suite de plusieurs irrégularités.

 
Pavillon Joséphine
 
Vue de l'arc de triomphe élevé à la gloire de Napoléon le Grand, premier empereur des Français et Roi d'Italie, lors de sa rentrée glorieuse en France le 22 janvier 1806
 
Maître-autel de la cathédrale de Strasbourg. Il manque les deux anges placés de part et d'autre prévus sur les dessins de Pierre-Valentin Boudhors.

Il est nommé ingénieur des Ponts et Chaussées pour l’arrondissement de Wissembourg en l'an VI jusqu’en 1801. À cette date il est réintégré dans ses anciennes fonctions. Il a fait plusieurs projets non retenus pour la reconstruction du théâtre, notamment dans le bâtiment de l’Aubette. À partir de 1803, il a étudié plusieurs projets pour une orangerie réalisée entre la fin de 1804 et 1807, appelé pavillon Joséphine dans le parc de l'Orangerie ou pavillon de l'Orangerie, un arc de triomphe pour l’entrée de Napoléon à Strasbourg le , une fontaine d’alliance en face du palais impérial pour la venue de l’impératrice le . Il a dirigé la reconstruction du maître-autel de la cathédrale de Strasbourg. Les dessins sont daté du . Il a signé le cahier des charges le . Le maître-autel est terminé le .

Il est destitué le . Il a fait une tentative pour la réintégration ans son ancienne fonction en 1815.

Famille modifier

  • Pierre Philippe Boudhors (1703-1787) a servi dans l'artillerie près le maréchal de Berwick, retiré du service en 1731, marié à Marie Madeleine Gertrude Spitz
    • Pierre-Valentin Boudhors marié en 1777 avec Gertrude Meng, fille d'André Meng et de Germaine Muets qui possède le moulin de La Wantzenau[11],
      • François André Boudhors (1778-1843), ingénieur en chef du génie, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d'honneur[12], marié à Delphine Rose Marquette Richard ( -1863),
        • Charles Eugène Boudhors (1827-1911), marié à Céline Coquereau ( -1910), professeur au lycée Louis-le-Grand, à Paris, officier de la Légion d'honneur[13],[14],
          • Charles Henri Boudhors (1862- ) professeur au lycée Henri IV, à Paris, chevalier de la Légion d'honneur[15]
          • François Alexandre Boudhors (1864-1956), dit Franz Boud'hors, général de brigade, lieutenant-colonel, il est le commandant du 33e régiment d'infanterie et le supérieur hiérarchique du capitaine Charles de Gaulle pendant la Première guerre mondiale[16], marié à Marie Mélanie Thomas (1870-1956) fille d'Émile Thomas (1839-1916), banquier, et d'Éloyse Crespy (1845-1928)[17] commandeur de la Légion d'honneur[18]
            • Jean Boud'hors (1892-1990), directeur de l'Union des mines de la métallurgie du bassin de Longwy, marié à Georgette Garcin
            • Jacques Marie Nicolas Boud'hors (1894-1972), inspecteur des finances, marié à Suzanne Martin[19]
            • Pierre Boud'hors (1895-1972) marié à Hélène Richardière
            • André Boud'hors (1897-1899)
            • Colette Boud'hors (1899-1976) mariée à "Jacques" Michel Joseph Louis Nénert
            • Marc Boud'hors (1902-1962) marié à Yvonne Dupont
            • François Boud'hors (1907-1991) marié à Marthe Sandoz
      • Pierre Alexandre Boudhors (1780-1849), ingénieur des ponts et chaussées, Polytechnicien, décédé le à Paris, marié à Benoite Guillaume, ils sont inhumés au cimetière Montmartre, (32e division, 2e ligne, no 41, chemin Guersant)
      • Pierre Charles Louis Boudhors (1787-1856), colonel, a été commandant de la place de Strasbourg de 1846 à sa retraite en 1852, commandeur de la Légion d'honneur[20].

Notes et références modifier

  1. Archives du Bas-Rhin, acte no 39, vue 14/31
  2. Le Magistrat est chargé de diriger la ville. Il réunit le petit et le grand sénat. Le grand sénat comprend 20 bourgeois et 6 nobles. Le bourgeois est coopté parmi le conseil des échevins de chacune des 20 tribus qui sont des organisations professionnelles. La charge de prêteur royal est créée en 1685. Le prêteur royal est le représentant du roi auprès du Magistrat.
  3. Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace : Baron (d'Autigny) François
  4. Tombeau de Monseigneur le Maréchal du Bourg érigé à Strasbourg dessiné par Pierre-Valentin Boudhors
  5. Association Archi-wiki : Parc de Contades (Strasbourg)
  6. Robert Will, L’Ancienne Douane de Strasbourg. Construction primitive et transformations successives (1358-1897). Agrandissement de 1781, p. 348-356
  7. Alsace culture : Archi classique ! dessins d'architecture 1780-1810
  8. Jörg Garms, Le plan d’urbanisme de Strasbourg dressé par Jacques François Blondel en 1764-1769, p. 113
  9. Graphikportal : Façade d'une halle a bled projetté pour la ville de Zurich du côté du Schönenhoff
  10. Graphikportal : Coupe d'une halle a bled projetté pour la ville de Zurich
  11. Moulin de La Wantzenau : historique du moulin
  12. « Boudhors, François André », notice no LH/308/86, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. « Boudhors, Charles Eugène », notice no LH/308/85, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. Charles Boudhors, professeur honoraire du lycée Louis-le-Grand : (7 janvier 1827-2 décembre 1911)
  15. « Boudhors, Charles Henri », notice no 19800035/455/60824, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  16. Archives gaullisme : Charles de Gaulle pendant la Grande Guerre
  17. Généalogie de la famille Thomas, dans sous la direction de Michel Lescure et Alain Plessis, Michel Lescure, Banques locales et banques régionales en France au XIXe siècle, Albin Michel, Paris, 1999, p. 130-131, (ISBN 2-226-10883-1).
  18. « Boudhors, François Alexandre », notice no 19800035/166/21386, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  19. Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009
  20. « Boudhors, Pierre Charles Louis », notice no LH/308/87, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Y. Picard, Nouveaux documents relatifs à l'histoire architecturale du monument du maréchal de Saxe, dans Archives alsaciennes d'histoire de l'art, tome XI, 1932, p. 145-164 (Compte-rendu dans Bibliographie alsacienne, tome V, 1931-1933, p. 373)
  • Élisabeth Will, Pierre-Valentin Boudhors, inspecteur des bâtiments de la Ville de Strasbourg de 1777 à 1789, dans Archives alsaciennes d'histoire de l'art, tome XI, 1932, p. 164-206 (Compte-rendu dans Bibliographie alsacienne, tome V, 1931-1933, p. 69, 372)
  • Élisabeth Will, La modernisation de Strasbourg sous Louis XVI, dans Archives alsaciennes d’histoire de l’art, tome XII, 1933, p. 129-152
  • G. Levallet-Haug, Histoire architecturale du théâtre de Strasbourg, dans , Archives alsaciennes d’histoire de l’art, tome XIV, 1935, p. 257-312
  • Georges Livet, Urbanisme et vie militaire. Note concernant la construction des casernes à Strasbourg sous l’Ancien Régime, dans Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1967, p. 179-190 (lire en ligne)
  • Robert Will, L’Ancienne Douane de Strasbourg. Construction primitive et transformations successives (1358-1897). Agrandissement de 1781, dans Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1967, p. 348-356 (lire en ligne)
  • Françoise Levy-Coblentz, Documents inédits concernant le maître-autel de la cathédrale de Strasbourg, dans Bulletin de la cathédrale de Strasbourg, 1978, p. 57-68 (lire en ligne)
  • Jörg Garms, Le plan d’urbanisme de Strasbourg dressé par Jacques François Blondel en 1764-1769, dans Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1978, p. 348-356 (lire en ligne)
  • Jean-Daniel Ludmann, Contribution à l'étude du mobilier du chœur de la Cathédrale, dans Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1983, p. 151-157 (lire en ligne)
  • Lilians Châtelet-Lange, Une salle néo-gothique de 1779 à l'Hôtel de Ville (Neue Bau) de Strasbourg, dans Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, 1992, p. 168-170 (lire en ligne)
  • Jean-Daniel Ludmann, Le pavillon Joséphine de l’Orangerie de Strasbourg, dans Archives alsaciennes d’histoire de l’art, tome XXII, 1979, p. 143-154
  • Véronique Umbrecht, Pierre Valentin Boudhors (1754-1831), un architecte singulier au service de la ville de Strasbourg, dans Cahiers Alsaciens d’Archéologie, d’Art et d’Histoire, no 56, 2013, p. 221-235.
  • Véronique Umbrecht, Pierre Valentin Boudhors (1754-1831), initiateur du néo-classicisme en Alsace, dans sous la direction de Anne-Marie Châtelet et Franck Storne, Des Beaux-Arts à l’Université. Enseigner l’architecture à Strasbourg, Éditions Recherches-École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg, 2013, p. 136-143, (ISBN 978-2-86222087-1)

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