Philippe Meusnier

peintre français
Philippe Meusnier
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Philippe Meusnier est un peintre en architecture français né à Paris en 1656[1], et mort à Paris le et inhumé le lendemain.

Biographie modifier

Il est le fils de Jean Meusnier, marchand et bourgeois de Paris, et de Michelle Simon, d'après son contrat de mariage dressé chez le notaire Guillaume Lévesque, le [2]. Il est probablement né dans une famille protestante vivant rue Montmartre, à Paris.

Son père a placé Philippe Meusnier dans l'atelier du peintre Jacques Rousseau comme il le déclare à l'Académie royale de peinture et de sculpture : « Du premier jour d’ - Monsieur Rousseau a certifié à l’Académie que Philippe Meunier, natif de Paris, luy est obligé depuis le mois d’Aoust dernier présédent, et a requis qu’il fust enregistré pour jouir des privilèges portez par les Ordonnances, et a payé l’echu d’ort[3] ». Dezallier d'Argenville a remarqué que son maître avait remarqué qu'il avait un goût pour l'architecture l'a formé à la représentation de l'espace, de la profondeur et de l'architecture. Jacques Rousseau qui avait fait le voyage de Rome a conseillé à son élève d'y aller se perfectionner en se confrontant aux grands modèles antiques et modernes. Aucun document ne donne les dates de son voyage. Dezallier d'Argenville indique qu'il y a passé huit années. Il est de retour à Paris avant son mariage, en 1683.

Il s'est marié le , à l'âge de 26 ans, avec Eugénie Malvillain (vers 1656-Tours, [4]), âgée de 17 ans.

De retour à Paris, Jacques Rousseau le fait travailler sur les décors extérieurs du château de Marly. La lutte contre les Protestants par le roi Louis XIV a conduit à l'exclusion de Jacques Rousseau de l'Académie en 1681. Néanmoins, il continue à peindre à fresque les murs extérieurs du château de Marly jusqu'à ce qu'il quitte la France pour l'Angleterre, vers 1687. Philippe Meusnier prend alors la suite de son maître à Marly, jusqu'en 1691 qui marque la fin de sa première intervention à Marly[5]. Cette situation est étonnante s'il est toujours Protestant. Louis XIV étant content de son travail, lui confie la réalisation des feux et des réjouissances faits à Marly pour la naissance du duc de Bourgogne.

Le roi lui a confié en 1700 la réalisation des peintures d'architecture de la voûte de la chapelle royale de Versailles, la partie centrale de la voûte étant confiée à Antoine Coypel. Ces travaux ont été réalisés à partir de 1708. Le duc d'Orléans a choisi les deux peintres pour exécuter le décor du plafond de la galerie d'Énée du Palais-Royal, entre 1702 et 1705, aujourd'hui détruit[6].

Dezallier d'Argenville écrit qu'ayant été critiqué par des contrôleurs des bâtiments du roi qui voulaient lui associer un autre peintre à Marly, il a décidé de quitter la France pour aller à Munich où il a été reçu par l'électeur de Bavière, Maximilien-Emmanuel de Bavière[7]. Par ailleurs, la mort de Jules Hardouin-Mansart, en 1708, lui a retiré un appui. Maud Guichané pense que cette date est trop tardive et qu'il faut placer ce voyage à Munich après la fin de ses premiers travaux à Marly et sa réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture, en 1700. Selon Dezallier d’Argenville, Monsieur de Torcy, secrétaire d'État des affaires étrangères, est chargé par le roi d’envoyer un passeport à Meusnier afin de le faire revenir en France. Maud Guichané suppose qu'il a dû abjurer pour pouvoir revenir en France. Pierre-Marcel Lévi (Pierre Marcel) indique qu'il s'est converti en 1688[8]

Cas très rare, il est agréé et reçu par l'Académie royale de peinture et de sculpture le [9]. Il est nommé dans la classe des Conseillers de l'Académie le .

Entre 1705 et 1712, il intervient pour la deuxième phase de décoration du château de Marly, après la destruction de la Perspective de Jacques Rousseau[10].

Philippe Meusnier intervient de nouveau pour le duc d'Orléans. En 1708, il réalise avec Jean Lemoyne de Paris (1638-1713) les peintures du plafond de l'hôtel d'Argenton construit à partir de 1704, pour Mademoiselle de Séry, comtesse d'Argenton, maîtresse du duc d'Orléans[11]. Entre 1714 et 1718, il peint le décor des murs de la galerie d'Énée au Palais-Royal[12].

En 1708, il commence la réalisation des peintures de la voûte de la chapelle royale de Versailles. La réalisation des peintures du programme iconographique est partagée entre trois peintres. Antoine Coypel se voit confier la partie centrale de la nef. Jean Jouvenet devant peindre le plafond surplombant la tribune dédié à la Pentecôte, et Charles de La Fosse, le cul-de-four, l'Ascension. Philippe Meusnier a réalisé « toute la partie décorative, des guirlandes, des caissons, des rosaces dorées, et qui traça une sorte de cadre où pût s’inscrire la composition principale[13],[14],[15] ». Cependant, l'« Estat général des dépenses faite pour la chapelle » semble limiter le travail de Philippe Meusnier à la préparation de la voûte avant l'intervention des peintres.

En 1709, il obtient un brevet de logement sous la galerie du Louvre dans le logement qui était attribué à Jean Lemoyne, dit le Lorrain, décédé. Ce logement a été attribué en 1735 à Claude Langlois, faiseur d'instruments de mathématiques[16].

Antoine Joseph Dezallier d'Argenville indique qu'il a travaillé au décor du théâtre de Bruxelles[17].

Antoine Watteau a travaillé pour Philippe Meusnier comme l'écrit, en 1715, Carl Gustaf Tessin[18] : il « emploie Watho pour peindre des figures » dans ses tableaux. Ce n'est pas la seule citation indiquant que Meusnier emploie d'autre peintres pour peindre des figures dans ses tableaux.

Il est mort en 1734 d'une maladie à la suite d'une chute[19].

De son mariage il a eu quatre enfants :

  • X. Meusnier, peintre, élève de Largillière, il est ensuite passé en Angleterre où il est mort[19] ;
  • Marie Meusnier, mariée à Jean Paradis, en 1711[20],
  • Pierre Meusnier (1711-1781), architecte, ingénieur du roi, inspecteur des levées et turcies de la Loire, échevin de la ville de Tours (1770-1779), mort à Tours,
  • Eugénie Meusnier, fille cadette.

Notes et références modifier

  1. Antoine Joseph Dezallier d’Argenville dans son Abrégé de la vie des peintres donne l'année 1755, mais cette année ne correspond pas avec son âge donné dans les documents rédigés pour son mariage et son décès.
  2. D'après La France protestante des frères Haag, il serait le fils de Philippe Meusnier, peintre, et de Marie Latrice, sans que des preuves soient apportées.
  3. Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie Royale de peinture et de sculpture, t. 2 1673-1688, Paris, J. Baur libraire, (lire en ligne), p. 208
  4. Guichané tome I, p. 47
  5. Guichané tome II, p. 7
  6. Guichané tome II, p. 17-19
  7. Marcel 1905, p. 149
  8. [Marcel 1905] Pierre-Marcel Lévi, La peinture française de la mort de Le Brun à la mort de Watteau (1690-1721), thèse de doctorat, Paris, Ancienne maison Quantin, (lire en ligne), p. 18 note 7
  9. Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie Royale de peinture et de sculpture, t. 3 1689-1704 passage=298, Paris, J. Baur libraire, (lire en ligne)
  10. Guichané tome II, p. 22
  11. Guichané tome II, p. 23-26
  12. Guichané tome II, p. 17
  13. Guichané tome II, p. 29
  14. Pierre Marcel, « Les peintures décoratives de l'église des Invalides et de la chapelle de Versailles », Gazette des beaux-arts, 47e année,‎ , p. 279 (lire en ligne)
  15. Marcel 1905, p. 176
  16. « Brevets de logement dans la galerie du Louvre », Nouvelles archives de l'art français, 1873, p. 82, 88 (lire en ligne)
  17. Dezallier d'Argenville tome IV, 1762, p. 292.
  18. Christian Michel, Le « célèbre Watteau », Librairie Droz, Genève, 2008, p. 143 (lire en ligne)
  19. a et b Dezallier d'Argenville tome IV, 1762, p. 293.
  20. Guichané tome I, p. 46

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, « Philippe Meusnier », dans Abrégé de la vie des plus fameux peintres, t. IV, Paris, Chez De Bure l'Aîné, (lire en ligne), p. 287-294
  • Émile et Eugène Haag, « Meusnier (Philippe) », dans La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale, t. 7 L'Escale-Mutonis, Paris, Joël Cherbuliez libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 409-410
  • [Siret 1874] Adolphe Siret, « Meusnier (Philippe) », dans Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles depuis l'origine de la peinture jusqu'à nos jours, Paris, Paul Daffis libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 598
  • Maud Guichané, Philippe Meusnier (1656 - 1734) : Peindre l’architecture sous l’Ancien Régime (mémoire de recherche), Paris, École du Louvre, Tome 1 - Essai (lire en ligne) Tome II - Catalogue et annexes (lire en ligne)

Articles connexes modifier

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