Pestalotiopsis microspora

espèce de champignons endophytes
Pestalotiopsis microspora
Description de cette image, également commentée ci-après
Spores de Pestalotiopsis microspora vues au microscope optique.
Classification MycoBank
Règne Fungi
Sous-règne Dikarya
Division Ascomycota
Sous-division Pezizomycotina
Classe Sordariomycetes
Sous-classe Xylariomycetidae
Ordre Amphisphaeriales
Famille Sporocadaceae
Genre Pestalotiopsis

Espèce

Pestalotiopsis microspora
(Speg.) G.C.Zhao & N.Li, 1995[1]

Synonymes

  • Pestalotia dichaeta Speg.[2]
  • Pestalotia micheneri Guba[2]
  • Pestalotia microspora Speg.[2]
  • Pestalotiopsis dichaeta (Speg.) Steyaert[2]

Pestalotiopsis microspora est une espèce de champignons endophytes de la famille des Sporocadaceae, capable de décomposer et digérer le polyuréthane[3] dans un milieu anaérobie.

Répartition modifier

Identifié à l’origine dans les feuilles tombées au sol d’un lierre commun (Hedera helix) dans la région de Buenos Aires[4], il serait aussi la cause de taches foliaires dans les Millepertuis ou Hypericum 'Hidcote' (Hypericum patulum), un arbrisseau du Japon[5].

Propriétés modifier

Sa capacité de dégradation du polyuréthane fut découverte dans deux espèces distinctes de P. microspora au niveau de prélèvements de tiges de la plante au parc national Yasuni dans la partie ouest de la forêt amazonienne humide au niveau du territoire de l’Équateur, par un groupe d’étudiants chercheurs, conduit par le professeur en biochimie moléculaire : Scott Strobel dans le cadre de l’Expédition annuelle dans la forêt humide de l’université Yale et en particulier de son laboratoire. C’est la première espèce de champignon trouvée, qui soit capable de dégrader le polyuréthane en conditions d’anaérobie. Cela fait de ce champignon un candidat potentiel pour un projet de bioremédiation impliquant de grandes quantités de matière plastique[6].

Description modifier

Pestalotiopsis microspora fut initialement une espèce décrite en Argentine en par le mycologiste Carlo Luigi Spegazzini, qui la nomma Pestalotia microspora[7].

En , Julie C. Lee, le premier, isola l’acide torreyanique (en), une quinone de forme dimérique, à partir de P. microspora. Il nota de plus que l’espèce était probablement la cause du déclin de Florida torreya ouTorreya taxifolia, une espèce en danger de disparition, qui est pourtant en rapport avec la production par l'If de l'Ouest ou Taxus brevifolia du paclitaxel ou taxol (utilisé en cancérologie)[8].

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. Catalogue of Life Checklist, consulté le 3 août 2019
  2. a b c et d BioLib, consulté le 3 août 2019
  3. (en) Jonathan R. Russell, Jeffrey Huang, Pria Anand, Kaury Kucera, Amanda G. Sandoval, Kathleen W. Dantzler, DaShawn Hickman, Justin Jee, Farrah M. Kimovec, David Koppstein, Daniel H. Marks, Paul A. Mittermiller, Salvador Joel Núñez, Marina Santiago, Maria A. Townes, Michael Vishnevetsky, Neely E. Williams, Mario Percy Núñez Vargas, Lori-Ann Boulanger, Carol Bascom-Slack, and Scott A. Strobel, « Biodegradation of Polyester Polyurethane by Endophytic Fungi », Applied and Environmental Microbiology, Washington, DC, American Society for Microbiology, vol. 77, no 17,‎ , p. 6076-6084 (ISSN 1098-5336, PMID 21764951, lire en ligne, consulté le )
  4. (la) Saccardo, Pier Andrea, Sylloge fungorum omnium hucusque cognitorum, vol. 3, Patavii, sumptibus auctoris, 1882-1931 (lire en ligne), p. 789
  5. M. Zhang, « First Report of Pestalotiopsis microspora Causing Leaf Spot of Hidcote (Hypericum patulum) in Japan », Plant Disease, vol. 94, no 8,‎ , p. 1064 (DOI 10.1094/PDIS-94-8-1064B)
  6. Stacey Anderson, « The Plastic-Eating Fungi That Could Solve Our Garbage Problem », sur Newsweek, (consulté le )
  7. (la) C.L. Spegazzini, « Fungi argentini. Pugillus secundus (Continuacion). », Anales de la Sociedad Científica Argentina, vol. 10,‎ , p. 5–33 (lire en ligne)
  8. Lee, Julie C., « Torreyanic Acid: A Selectively Cytotoxic Quinone Dimer from the Endophytic Fungus Pestalotiopsis microspora. », The Journal of Organic Chemistry, vol. 61, no 10,‎ , p. 3232–3233 (DOI 10.1021/jo960471x)

Références taxinomiques modifier

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