Perroquet
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Perroquet » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration représentant un « perroquet »

Taxons concernés

Dans l'ordre des Psittaciformes

Le terme perroquet (/pɛ.ʁɔ.kɛ/) est un terme du vocabulaire courant qui désigne plusieurs espèces d'oiseaux psittaciformes ayant généralement un gros bec crochu, une taille importante, des couleurs vives et qui sont doués pour l'imitation des sons ou de la parole. Ce nom ne correspond pas à un niveau précis de classification scientifique des espèces. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un nom vernaculaire dont le sens est ambigu en biologie car utilisé pour désigner une partie seulement des espèces d'oiseaux classées dans l'ordre des Psittaciformes.

Les perroquets sont en effet répartis dans deux familles différentes. La plupart sont des Psittacidés qui, en plus des perroquets, incluent des perruches, palettes, touisetc. tandis que le Perroquet-hibou est classé avec les nestors, dans la famille des Strigopidae.

Ces oiseaux sont surtout connus du grand public pour leur faculté d'imitation de la voix humaine, très développée chez certains spécimens. C'est l'une des raisons qui expliquent leur adoption depuis des siècles comme animal de compagnie. Ce succès a eu des conséquences désastreuses pour de nombreux Psittacidés qui sont devenus rares à l'état sauvage. Des espèces désormais protégées sont encore victimes de captures illégales ou de trafics d'œufs, malgré les campagnes d'information auprès du public européen.

Sur la zoologie de ces espèces, voir Psittaciformes et Psittacidae.

Dénominations modifier

Étymologie modifier

« Perroquet » se dit en latin psittacus, nom qui vient lui-même du grec ancien ψιττακός / psittakós, « perroquet »[1].

Le terme est attesté depuis le XIVe siècle sous la forme de paroquet[2]. Ce terme a évincé ceux de papegai et papegault[2].

Définition des scientifiques modifier

En fonction des époques ou des auteurs, les perroquets constituent différents groupes d'oiseaux pour les scientifiques :

Au sens large, tous les oiseaux de l'ordre des Psittaciformes sont des « perroquets ». C'est l'acception du terme parrot faite par les anglophones, incluant donc les cacatoès, lorisetc.

Au sens strict, les « perroquets vrais » se réduisent à la famille des Psittacidés, ce qui exclut les Strigopidés (nestors et Perroquet-hibou) en plus des cacatoès et loris[3],[4].

Parmi les Psittacidés, les perroquets dans la classification de Howard et Moore font plus précisément partie de la tribu des Psittacini qui rassemble les perroquets de la zone afrotropicale ou « perroquets de l'Ancien Monde », ou bien de celle des Arini ou Arinae qui contient les perroquets américains ou « perroquets du Nouveau Monde ».

Toujours parmi les Psittacidés, la Commission internationale des noms français des oiseaux (CINFO) retient dans son choix des noms normalisés admettant le terme « perroquet » uniquement les oiseaux des genres Poicephalus, Psittacus et Coracopsis. Les autres Psittacidés sont nommés de préférence perruches, aras, conures, inséparables, touïs, etc.

Noms normalisés en français modifier

Liste des noms normalisés (exclusivement) CINFO (révisés 2009 et complément 2013 d'aou.org), en regard du nom scientifique valide reconnu par la classification de référence (version 3.5, ) du Congrès ornithologique international.

Définition dans le langage commun modifier

 
L'une des caractéristiques des perroquets est leur gros bec, puissant et coupant comme un sécateur (ici celui d'un Perroquet vaza)

En français, les éditions anciennes du Dictionnaire de l'Académie française expliquent qu'un perroquet est une sorte d'oiseau exotique capable d'imiter la voix humaine, puis il est précisé qu'il a un gros bec et vient des pays chauds. Ce n'est que dans sa 9e édition que la définition précise qu'il s'agit d'un oiseau « grimpeur et subtropical » qui fait partie des Psittacidés[2].

Noms usuels en français modifier

Liste alphabétique de noms vernaculaires ou de noms vulgaires, non retenus par la CINFO, dont l’usage est attesté[5].
Note : Cette liste est variable selon les usages et certaines espèces ont parfois d'autres noms encore. Les classifications évoluant encore, les noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.

Physiologie, comportement et écologie modifier

Hormis le Perroquet-hibou, les caractéristiques biologiques des perroquets sont celles des Psittaciformes. Il y a bien entendu des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.

Caractéristiques générales modifier

Dans l'ordre des Psittaciformes on appelle généralement « perroquets » les grandes espèces trapues et à queue courte et « perruches » les plus petites à queue effilées. Pourtant, parmi les oiseaux considérés comme étant des perroquets, les grands perroquets Aras, ont une queue effilée démesurée et les perroquets Inséparables, trapus et à queue courte, sont très petits.

Le perroquet comme animal de compagnie modifier

Historique modifier

Ces oiseaux sont connus et fascinent les hommes par leurs couleurs, leur intelligence et leur aptitude à parler depuis des siècles[11]. Du symbole religieux amérindien à la représentation de la condition humaine dans la littérature médiévale européenne, ces oiseaux ont toujours laissé des traces dans la culture humaine. La culture Moche vénérait ces oiseaux et créait de nombreux artefacts à leur effigie[12].

Aujourd’hui, ils sont bien évidemment présents dans les magazines ornithologiques et d’amateurs d’animaux domestiques, mais ils sont aussi utilisés comme mascottes ou logos.

Même s'ils le consommaient également, le Perroquet-hibou était souvent considéré par les Maoris comme étant aussi un compagnon affectueux. Au XIXe siècle, George Grey alors colon européen en Nouvelle-Zélande, a écrit dans une lettre que cet oiseau avait envers lui et ses amis un comportement « plus proche de celui d'un chien que d'un oiseau »[13].

Les perroquets arrivent en Europe dans les bagages des explorateurs, puis des corsaires ou des pirates[14]. Sur le vieux continent, il est de bon ton, durant plusieurs siècles, d'avoir dans son salon cet acrobate bavard au plumage souvent spectaculaire, précieux témoignage d'exotisme[15].

Perroquet parleur modifier

Les perroquets parleurs appartiennent à des espèces capables d'apprendre, de construire et de transmettre un vrai langage pour communiquer au sein d'un groupe, associant des sons avec des objets ou certaines situations. Ainsi les perroquets ne sont pas les seuls Psittacidés capables de bien parler. Certaines perruches comme la Perruche à collier ou la Perruche ondulée peuvent formuler elles aussi des phrases, pour peu qu'on pense à les y entrainer[16].

Bien qu'un grand nombre de ces oiseaux soit ainsi capables d'imiter des sons, avec des dons variables selon les individus, certaines espèces de perroquets sont plus réputées que d'autres pour leur facilité à apprendre le langage des humains : le Perroquet jaco, le Grand Éclectus et les perroquets amazones, notamment l'Amazone à nuque jaune, l'Amazone à front jaune et l'Amazone à front bleu[16].

Célèbres parleurs :

  • Alex était un perroquet jaco étudié pendant plus de 20 ans par la psychologue animalière Irene Pepperberg. Il disposait d'un vocabulaire d’environ 150 mots et il semblait comprendre ce qu'il disait. De plus, il avait appris l'alphabet, était capable de compter des objets et de reconnaître 7 couleurs différentes. Il semblait en outre capable de comprendre la notion de zéro.
  • Charlie était le perroquet de Winston Churchill ; son illustre propriétaire lui a appris des insultes anti-nazi.
  • Le marquis de Viéville, sa famille et ses domestiques auraient été guillotinés par les révolutionnaires car son perroquet aurait crié « Vive le roi[17] ! »

Préservation des populations sauvages modifier

 
La forte demande européenne a conduit à décimer des populations de perroquets indigènes.

La forte demande européenne a fini par avoir un impact négatif sur les populations de perroquets indigènes. La capture des oiseaux sauvages, la récolte de leurs œufs ou le simple dérangement des nids sont devenus illégaux la plupart du temps, sous peine d'emprisonnement, de même que leur importation. En effet, le piégeage des adultes et la perturbation des lieux de ponte occasionnent des pertes et perturbe la reproduction, pratiques dénoncées par les associations de protection de ces oiseaux[18].

Par exemple, le Gris du Gabon a été progressivement décimé en Afrique à cause de la déforestation, mais surtout des importations massives vers l'Europe. Il est classé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) comme espèce menacée de niveau vulnérable (VU) sur sa liste rouge. Il est toutefois largement élevé dans le monde et, à condition de ne pas avoir été capturé dans la nature, c'est un perroquet dont la détention en petit nombre est généralement tolérée dans le cadre familial. Des trafiquants d'oiseaux n'hésitent pourtant pas à poursuivre les captures illégales dans son habitat d'origine, même quand des villageois paient de leur vie la défense de ces oiseaux[19].

De son côté, le Perroquet-hibou, très abondant à l'origine en Nouvelle-Zélande, a été abondamment chassé par les colons successifs, maoris puis européens, que ce soit pour sa chair, ses plumes, pour être naturalisé ou bien capturé comme animal de compagnie. Au XXIe siècle, il est en danger critique d'extinction (CR) car il n'en reste qu'un peu plus d'une centaine d'individus malgré les efforts de préservation initiés dès la fin du XIXe siècle[20].

Législation modifier

Comme tous les animaux, les perroquets sont concernés par certaines conventions internationales relatives à la protection de l'animal.

En France, en ce qui concerne la législation sur l'animal domestique en droit français, seules certaines espèces de Psittaciformes bénéficient de ce statut : des variétés bien précises d'inséparables (variétés domestiques des espèces Agapornis roseicollis, Agapornis fischeri et Agapornis personatus, variété lutino de Agapornis lilianae et variétés foncée, bleue et violet de Agapornis nigrigenis) ainsi que les variétés bleue et cinnamon du Conure de Molina. Le reste de la liste concerne des perruches[21].
Ce qui signifie que les autres espèces de Psittaciformes sont considérées comme étant des animaux sauvages, nécessitant un Certificat de capacité pour l'entretien d'animaux d'espèces non domestiques pour leur détention. Il y a toutefois une tolérance concernant les élevages d'agrément[22], donc chez un particulier et pour un effectif limité (généralement 6 individus) à condition que l'espèce ne soit pas protégée par la Convention de Washington (CITES), un règlement européen ou, en France, l'arrêté ministériel du listant les espèces d'oiseaux protégées de Guyane, qui inclut les Ara de ce département[23]. Même l'adoption d'un seul individu est considérée comme une élevage. Si l'espèce figure en annexe 1 de l’arrêté ministériel du [24], il faudra faire une demande d'autorisation pour élevage d'agrément auprès de la préfecture de son département[25], avec la mise place d'une marque inamovible permettant d'identifier la provenance des individus. En revanche, si l'espèce figure dans l'annexe 2 du même arrêté[26], l'élevage d'agrément n'est plus possible et l'obtention du certificat est nécessaire[27].
En cas de cession d’un animal figurant en annexe 1 ou 2 de l’arrêté ministériel du , que ce soit à titre gracieux ou onéreux, le cédant et le cessionnaire doivent de plus établir une attestation de cession en deux exemplaires, dont le contenu précis est signé par les deux parties[28].

Maintenance en captivité modifier

Exigences générales modifier

Leur prix de vente souvent élevé, leurs cris puissants, leur activité salissante, leur longévité, l'attention et l'espace vital dont ils ont besoin, sans oublier le puissant sécateur qui leur sert de bec et les griffes de leurs serres puissantes, en font des animaux dont l'adoption doit être murement réfléchie. Trop de maîtres finissent par s'en séparer après quelque temps, prétextant une allergie au plumage[29].

Dans la nature, ce sont des oiseaux qui vivent en colonies, mais sans soumission à une hiérarchie. Ce qui se traduit en captivité par des facilités pour communiquer avec son entourage, mais aussi la nécessité d'avoir de la compagnie et peu de dispositions pour l'obéissance imposée. Il modèrera son comportement naturel d'oiseau volontiers bruyant, destructeur, voleur et batailleur uniquement pour éviter de se faire rejeter du groupe[30].

Longtemps conservés dans de petites cages rondes ou enchaînés à un perchoir, les perroquets sont de grands oiseaux qui nécessitent cependant une volière pour respecter leur bien-être élémentaire. Dans une cage plus petite, ils auront besoin d'effectuer des sorties fréquentes ou bien de bénéficier d'une semi-liberté pour pouvoir s'ébattre et voler.

Élevage à la main modifier

 
Petite fille au perroquet par Antonio María Esquivel, 1842

Le perroquet élevé à la main (EAM) est un oiseau qui a volontairement été isolé de la nichée au stade de l'oisillon pour être nourri périodiquement par un éleveur à l'aide d'une seringue sans aiguille, remplie d'une bouillie nutritive. C'est théoriquement un animal plus apprivoisé car il n'a aucune crainte d'être manipulé par les humains. Des éthologues dénoncent toutefois cette pratique qui conduirait au contraire ces oiseaux à développer un comportement plus agressif. En effet, l'expérience montre que la majorité des oisillons ainsi « imprégnés à l'humain », privés de socialisation avec leurs congénères et de toute stimulation entre deux nourrissages, ont par la suite un comportement anormal qui se traduit par de l'anxiété permanente et de l'agressivité incontrôlée. On parle de « syndrome d'isolement » ou de « dyssocialisation primaire ». Cela se manifeste généralement à la puberté, quand l'oiseau cherche à s'apparier, ne tolérant aucun intrus dans sa relation d'exclusivité avec son maître. Souvent revendus ou abandonnés, ces oiseaux sont très difficiles à rééduquer, ayant à la longue acquis une méfiance vis-à-vis des humains, assortie d'un refus d'attachement[31],[29].

Aliments à éviter modifier

On parle souvent du persil comme étant un poison pour les perroquets. Ce n'est pourtant pas l'aliment le plus dangereux, car s'il est vrai qu'il contient des psoralènes entraînant une sensibilisation au Soleil, le persil peut être une source de vitamine A occasionnelle. C'est surtout l'avocat qui est dangereux, car la pepsine de l'écorce provoque une diminution de l'absorption des protéines et génère des œdèmes graves. De même que la rhubarbe, dont les oxalates provoqueraient des gastro-entérites mortelles[32].

Si on ne veut pas voir survenir d'importants troubles digestifs, il convient surtout d'éviter de donner des restes de table à son perroquet[32].

En ce qui concerne les aliments autorisés, la ration alimentaire idéale est variable selon les espèces (voir les articles détaillés).

Zoonoses modifier

La « psittacose » est une ornithose qui touche plus particulièrement les Psittacidés. Ces formes de chlamydioses aviaires sont des infections dues à Chlamydophila psittaci, une bactérie de la famille des Chlamydiaceae. Il s'agit de zoonoses potentiellement graves, répandues dans le monde entier[33].

Exigences de chaque espèce modifier

Chaque espèce ayant des caractéristiques et des besoins particuliers, voir les articles détaillés pour en savoir plus.

Perroquets dans la culture modifier

Iconographie et symbolique modifier

Dans l'art chrétien occidental du Moyen Âge, le perroquet peut être associé à la Vierge Marie, principalement dans des sujets représentant la Vierge à l'Enfant, ou l'Annonciation :

Perroquet de Humboldt modifier

Le naturaliste allemand Alexander von Humboldt (1769-1859), lors d'un voyage aux cataractes de l'Orénoque en Amérique du Sud, a rencontré dans la région de Maypures des sépultures et objets anciens appartenant à une tribu indienne disparue, les Atures ; les Indiens Guareca de la région lui montrèrent un vieux perroquet apprivoisé qui répétait quelques mots d'une langue incompréhensible qui, disaient-ils, était la langue de cette tribu éteinte[34].

Publicité modifier

  • La marque de boissons Tropico, créée en 1982, utilise un perroquet pour vendre une boisson au nectar de fruits.

Prénom commun modifier

Le prénom Polly est couramment employé pour un perroquet, ce qui fait de lui un symbole du polyamour[35],[36],[37] en dépit du vrai comportement monogame des perroquets. Le symbole original a été créé en 1998 par Ray Dillinger et est déposé dans le domaine public[38],[39]

Perroquets de fiction modifier

Perroquets conteurs d'Asie modifier

En Asie, le perroquet peut jouer le rôle d'un conteur dans les recueils de contes comme le Choukasaptati sanskrit, d'où est dérivé le Touti-Nameh persan.

 
Pirate accompagné d'un perroquet, image inspirée du roman L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson. Timbre des Îles Vierges, 1969

Perroquet de Flaubert modifier

Gustave Flaubert, dans la nouvelle Un Cœur simple, parue dans le recueil Trois contes en 1877, raconte la vie de la pauvre servante Félicité qui, devenue vieille, a perdu tous ses proches et reporte toute son affection sur le perroquet Loulou ; mourante, elle prend l'oiseau pour le Saint-Esprit. Flaubert s'est défendu d'avoir voulu se moquer de cette femme simple et dit avoir voulu écrire quelque chose de « très sérieux et très triste ». Pour écrire ce conte, il s'est documenté auprès du Muséum d'histoire naturelle de Rouen sur le mode de vie et les maladies des perroquets et y a emprunté un perroquet amazone[40]. Cet épisode de la vie de l'écrivain sert de fil conducteur au roman Le Perroquet de Flaubert du Britannique Julian Barnes (1984).

Perroquet de Stevenson modifier

Dans le roman L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson (1883), le pirate Long John Silver est accompagné d'un perroquet appelé Cap'tain Flint, d'après le nom de son ancien maître. L'oiseau répète des bribes de phrases comme « Pièce de huit » (ancienne monnaie coloniale). Le pirate met en confiance le jeune héros Jim Hawkins en lui racontant des histoires fabuleuses sur ce perroquet[41]. Du XVIe au XVIIIe siècle, les pirates des Caraïbes faisaient souvent escale sur des rivages riches en oiseaux comme ceux de Belize et en ramenaient des perroquets pour leur amusement ou pour les offrir comme pot-de-vin à des officiels[42].

Perroquets d'Hergé modifier

En bande dessinée, le perroquet apparaît de façon récurrente dans plusieurs albums de la série Les Aventures de Tintin par Hergé. Il est souvent opposé au chien Milou, compagnon du héros Tintin, car Milou, chien pensant, est exaspéré par le bavardage vide de sens de l'oiseau : « Moi, je ne supporte pas ces bêtes qui parlent » (Les Bijoux de la Castafiore). Dans L'Oreille cassée, un perroquet est volé par des malfaiteurs qui veulent lui faire répéter les dernières paroles de son maître défunt . Dans Le Trésor de Rackham le Rouge, Tintin et son ami le capitaine Haddock rencontrent sur une île tropicale une volée de perroquets qui profèrent des bordées de jurons : ils se sont répétés de génération en génération depuis trois siècles les cris d'un naufragé européen, ancêtre de Haddock. Dans des lectures psychanalytiques de l'œuvre d'Hergé, les morsures de perroquet sont parfois interprétées comme un symbole de castration. Les policiers Dupond et Dupont, dont chacun répète mécaniquement les propos de l'autre, peuvent aussi être considérés comme un exemple de psittacisme[43].

Autres perroquets de fiction modifier

Expressions modifier

 
« La liberté d'expression ne signifie pas dire n'importe quoi » : mise en garde contre les propos inconsidérés en temps de guerre. Affiche américaine du War Production Board, 1942.

Selon Jacques Collin de Plancy (1794-1881), rêver d'un perroquet signifie « indiscrétion, secret révélé »[46].

« Faire le perroquet » : se dit d'une personne répétant les mots de quelqu'un d'autre, comme le ferait l'oiseau.

« Étrangler un perroquet » : étrangler, étouffer ou plumer un perroquet signifie, en langage argotique, boire un verre d’absinthe. Publié une première fois en 1859, le recueil Les Excentricités de la langue française de Lorédan Larchey[47] mentionne cette locution, qui était utilisée dans le jargon des cochers parisiens[48], ainsi que des typographes[49]. Il s’agirait d’une allusion au « verre à patte »[50], dont la main du buveur semble en effet étrangler le cou[51], ou plutôt à un rapprochement entre la couleur même de l’absinthe et celle du perroquet[2].

Un « perroquet » est un cocktail alcoolisé à base de sirop de menthe.

Références modifier

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « Psittacidés » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. a b c et d Informations lexicographiques et étymologiques de « perroquet » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at
  4. Voir définition donnée par le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française.
  5. Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
  6. a b c et d Perroquet dans le site Avibase, consulté le 05 février 2014
  7. a b c d e f g et h Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  8. a et b Voir cette espèce sur le site idRef
  9. a et b Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000. Lire en ligne.
  10. a et b Voir cette espèce sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  11. (en) Bruce Thomas Boehrer, Parrot Culture : Our 2500-Year-Long Fascination with the World’s Most Talkative Bird, , 224 p. (ISBN 978-0-8122-3793-1, présentation en ligne)
  12. (en) Berrin, Katherine & Larco Museum, The Spirit of Ancient Peru : Treasures from the Museo Arqueológico Rafael Larco Herrera, New York, Thames and Hudson,
  13. (en) Murdoch Riley, Maori Bird Lore; An introduction, Viking Sevenseas NZ LTD,
  14. « Perruches, les dessous d’une invasion », Le Temps,‎ publié vendredi 21 octobre 2016 à 12:39 (lire en ligne, consulté le )
  15. « Les perroquets des oiseaux exotiques », sur www.bestioles.ca (consulté le )
  16. a et b Johanne Vaillancourt, Un perroquet qui parle…, sur le site du Centre aviaire Johanne Vaillancourt (CAJV), consulté le 3 février 2014
  17. La Voix du Nord, « <cci:p xmlns:cci="urn:schemas-ccieurope.com" xmlns:xsi="http://www.w3.org/2001/XMLSchema-instance" xmlns:ccix= », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Non au commerce des perroquets sauvages », sur www.asap-perroquet.fr/, (consulté le )
  19. Sam Olukoya, L'enfer au "paradis des perroquets", dans Courrier international, no 463, 16 septembre 1999
  20. (en) Référence UICN : espèce Strigops habroptila Gray, 1845 (consulté le )
  21. mise à jour en 2006
  22. Condensé de l’arrêté du 10 août 2004 sur le site Nos volières, consulté le 6 février 2014.
  23. Les espèces protégées, publié le 3 juin 2013 sur le site de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) Guyane, consulté le 10 février 2014
  24. Annexe 1
  25. Formulaire en ligne : Demande d'autorisation de detention d'animaux d'especes non domestiques
  26. Annexe 2
  27. La faune sauvage captive sur le site du Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, consulté le 6 février 2014.
  28. Modèle de certificat de cession pour perruche ou perroquet sur le site Perruches et perroquets consulté le 6 février 2014
  29. a et b La détention de perroquets sur le site Spectacle de perroquets consulté le 6 février 2014
  30. Johanne Vaillancourt L’inné, l’acquis… et le perroquet, sur le site du Centre aviaire Johanne Vaillancourt, consulté le 7 février 2014.
  31. Johanne Vaillancourt (éthologue) Le perroquet EAM et le trouble de l'imprégnation, sur le site du Centre aviaire Johanne Vaillancourt, consulté le 4 février 2014.
  32. a et b Le perroquet sur le site Vétérinaire pour animaux de compagnie, consulté le 5 février 2014.
  33. « Chlamydiose », sur www.labofarm.com (consulté le )
  34. Œuvres d'Alexandre de Humboldt, Tableaux de la nature, Volume 5, p.286-287.
  35. Helen Echlin, « When two just won't do », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Today America has more than 100 poly email lists and support groups. Their emblem, which marks the table when they meet in restaurants, is the parrot (because of their nickname Polly). »

  36. Christophe Bourseiller, Les Forcenés du Désir, Denoël Impacts, 288 p. (lire en ligne) :

    « Les « pratiquants » se reconnaissent par un colifichet discret : ils arborent à la boutonnière un petit perroquet »

    .
  37. Mystic Life (December 2003) in "Spiritual Polyamory" (ISBN 978-0-595-30541-4).
  38. Alex West, « Une liste des symboles poly… avec un peu de leur histoire » (consulté le ).
  39. Ray Dillinger, « page d'accueil de alt.polyamory », (consulté le ) : « Parrot graphic by Ray Dillinger, placed in the public domain for use as a poly mascot. ».
  40. Herbert Lottmann, Gustave Flaubert, Fayard, 1989, p. 420-423.
  41. Children's Litterature Review, vol. 107, 2005, p. 128 [1].
  42. David Feldman, Why Do Pirates Love Parrots?, An Imponderables (R) Book, 2009, p. 1-2 [2].
  43. Albert Algoud, Dictionnaire amoureux de Tintin, Plon, 2016, p. 497-502.
  44. (en) John Thomas Gillespie et Corinne J. Naden, The Newbery Companion : Booktalk and Related Materials for Newbery Medal and Honor Books, , 2e éd., 7 p. (ISBN 978-1-56308-813-1, lire en ligne)
  45. « Espiègle Lili (L') » in BDM Trésors de la bande dessinée, 2004, p. 233.
  46. Jacques Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1826, p. 290
  47. Dictionnaire historique d'argot - excentricités du langage, Paris 1860, p. 162, 275.
  48. « étrangler un perroquet, comme ils disent dans leur argot, c’est-à-dire pour boire un verre d’absinthe… », Maxime Du Camp, Les voitures publiques de Paris, Revue des Deux Mondes, tome 69, 1867, Wikisource
  49. Eugène Boutmy, Lexique de l'argot des imprimeurs et des typographes, Paris, 1883, Wikisource
  50. On dit plutôt aujourd'hui un verre à pied. La patte désigne le pied d’un verre, d’une coupe ou d’autres objets semblables. Dictionnaire de L'Académie française, 8e édition, 1932-5, portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p. 14:47./var/artfla/dicos/...
  51. Argot français de 1827 à 1907 : article « perroquet »

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :