Un peigne en corne est un peigne fabriqué dans de la corne d'ovin ou de bovin. Avec le bois, la corne constitue l'un des premiers matériaux avec lequel les peignes ont été fabriqués, avant l'avènement des matières plastiques. Plusieurs territoires dans le monde font valoir une production significative de peignes en corne.

Peignes de Changzhou, peignes en cornes de Chine.

Industrie française du peigne en corne modifier

La confection des peignes de toilette en corne naturelle dans le pays d'Olmes, situé dans l'est du département de l'Ariège et dans l'ouest de celui de l'Aude, est une pratique reconnue par le ministère de la Culture et inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2019[1].

Dans les Pyrénées, les peignes sont à l'origine fabriqués en bois. Le travail de la corne y est introduit au XVIIIe siècle par des réfugiés protestants qui l'ont appris en Suisse[réf. nécessaire]. La production de peignes en corne supplante celle de peignes en bois durant le second Empire[réf. nécessaire]. Il est même nécessaire d'importer la matière première d'Argentine ou d'Australie, la production locale étant insuffisante. Dans le pays d'Olmes, en Ariège, et principalement dans la haute vallée de l'Hers (Bélesta, L'Aiguillon, Lesparrou, La Bastide-sur-l'Hers), cette industrie est intimement liée à celle du jais[2]. La production de peignes en corne atteint son apogée à la fin des années 1920[3], avec trente millions de peignes et 1 500 ouvriers. Après la Seconde Guerre mondiale, la production ariégeoise de peignes en corne est fortement concurrencée par celle d'autre lieux (notamment Oyonnax dans l'Ain), qui utilisent des matières plastiques[4]. En 1950, le pays d'Olmes fabrique encore 80 % des peignes en corne français[5],[6]. En 2021, il n'existe plus qu'une entreprise qui produise encore des peignes en corne en Ariège[7]. Les étapes de fabrication ont peu évolué depuis l'origine[8].

Notes et références modifier

  1. « La fabrication de peignes de toilette en corne naturelle en Pays d'Olmes (Ariège) », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  2. Bruno Evans, Entrepreneurs et esprit d’entreprise en Ariège, milieu XVIIIe – debut XXe siècle. Mémoire de DEA.
  3. Bruno Evans, « L’énergie hydraulique... et le développement d’un territoire industriel », dans Face à la puissance, La Découverte, (lire en ligne), p. 171–182
  4. Bruno Evans, « Du jais au peigne : culture technique, esprit d'entreprise et industrie en pays d'Olmes », Archives ariégeoises, no 1,‎ , p. 159-186.
  5. Michel Chevalier, La vie humaine dans les Pyrénées ariégeoises, .
  6. Collectif, Histoire et patrimoine en pays de Mirepoix, Communauté de communes du pays de Mirepoix et Communauté de communes de la Vallée moyenne de l'Hers, , p. 96
  7. Correspondant, « Ce patrimoine ne peut pas tomber dans l’oubli », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  8. J. Bonhôte, « Peigne en corne » dans Le Dictionnaire des Pyrénées, Toulouse, Privat, , 923 p. (ISBN 2708968165)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier