Le Peganum harmala, aussi appelé harmal, rue de Syrie[1] ou rue sauvage[2],[3] est une espèce de plantes vivaces de la famille des Nitrariaceae (d'après la Classification APG III de 2009), à fleurs blanc-jaunâtre, utilisée comme plante médicinale.

Peganum harmala - Muséum de Toulouse

Description modifier

Le harmal est une plante vivace, de souche ligneuse, de 40 cm de haut. Les feuilles alternes vert glauque, sont divisées en lanières étroites. Elles émettent une odeur désagréable quand on les froisse. Les fleurs de 2 cm possèdent 5 pétales blanc-jaunâtre, 10 à 15 étamines à filets très élargis à la base. Les 5 sépales étroits sont persistants. Ils entourent une capsule sphérique à 3 loges contenant de nombreuses graines anguleuses noires[4],[5].

Utilisation modifier

Parmi les différentes espèces du genre Peganum, l'harmal est plantée dans les jardins et a divers effets médicinaux : elle est réputée arrêter la diarrhée, purifier le sang et guérir les maladies des articulations (rhumatismes)[6],[7] ; son utilisation est mentionnée au moins dès le Ier siècle, par Dioscoride[8]. Divers traités anciens signalent son usage, notamment dans le traitement de la mélancolie ou pour ses propriétés émétiques. Une étude récente a aussi montré qu'elle avait un effet dans la lutte contre la theilériose bovine[9].

Les graines renferment 3-4 % d'alcaloïdes psychotropes (harmine, harmol, harmaline et dérivés voisins). Les graines de Peganum harmala, la plante entière et les substances qu'elle renferme, c'est-à-dire l'harmine et l'harmaline sont classées comme stupéfiants par l'arrêté du (J.O. du )[10].

Son nom en persan adrasman (ادرسمان) a donné naissance en 1941 à la ville d'Adrasman au Tadjikistan soviétique.

Dans le traité d'agriculture Kitabb al fallah - le livre de l'agriculteur écrit par Ibn al-Awam[11] au XIIe siècle, l'auteur recommande, dans le cadre de la panification, une fumigation de soufre ou de rue sauvage (Peganum harmala) dans la pièce ou la pâte ensemencée se trouve afin de favoriser la fermentation et d'améliorer le goût en enlevant l’acidité.

Les linguistes David Flattery et Martin Schwartz ont suggéré que le Peganum harmala serait la plante sacrée des anciens Iraniens nommée en avestique haoma, qui correspond au Soma (mythologie) des Indiens[12].

Références modifier

  1. « Pégane », nature.jardin.free
  2. Voir l'article "Rue" de l'Encyclopédie sur Wikisource s:FR:L’Encyclopédie/1re édition/RUE
  3. Voir la définition de l'inspection canadienne des aliments
  4. Ozenda P., 1991. Flore et végétation du Sahara. Paris, CNRS Editions, 660 p.
  5. Pottier-Alapetite G., 1979. Flore de la Tunisie. Angiospermes-Dicotylédones. Apétales-Dialypétales. Imprimerie officielle, Tunis, 1-651.
  6. mafatih al jinan
  7. « Peganum harmala », Sahara-nature
  8. Dans De Materia Medica, Les six livres de Pedacion Dioscoride, traduction française de 1553
  9. (en) Derakhshanfar A, Mirzaei M, « Effect of Peganum harmala (wild rue) extract on experimental ovine malignant theileriosis: pathological and parasitological findings », Onderstepoort J Vet Res., vol. 75, no 1,‎ , p. 67–72 (PMID 18575066)
  10. Bruneton J., 2009. Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales. 4e édition, Lavoisier, Paris, 1269 p.
  11. Ibn al-Awam, Kitabb al fallah - le livre de l'Agriculture, vol. 1, Paris, A. Franck, , 773 p. (lire en ligne).
  12. Flattery, David Stophlet; Schwarz, Martin (1989). Haoma and Harmaline: The Botanical Identity of the Indo-Iranian Sacred Hallucinogen "Soma" and its Legacy in Religion, Language, and Middle Eastern Folklore. University of California Publications Near Eastern Studies. 21. Berkeley: University of California Press.

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