Pascal Lamy

homme politique français

Pascal Lamy
Illustration.
Pascal Lamy, en 2004.
Fonctions
5e directeur général de l'Organisation mondiale du commerce

(7 ans, 11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Supachai Panitchpakdi
Successeur Roberto Azevêdo
Commissaire européen pour le commerce

(5 ans, 2 mois et 9 jours)
Président Romano Prodi
Gouvernement Commission Prodi
Prédécesseur Leon Brittan
Successeur Peter Mandelson
Biographie
Date de naissance (77 ans)
Lieu de naissance Levallois-Perret (France)
Nationalité Française
Parti politique Parti socialiste
Diplômé de HEC Paris (1966-1969)
IEP Paris (1969-1971)
ÉNA (1973-1975)
Profession haut fonctionnaire

Pascal Lamy
Commissaires européens
Directeurs généraux de l'Organisation mondiale du commerce

Pascal Lamy, né le à Levallois-Perret (Seine), est un haut fonctionnaire et homme politique français.

Il est commissaire européen pour le commerce de 1999 à 2004 et directeur général de l'Organisation mondiale du commerce du au . Il est président de l'Institut Jacques Delors de 2004 à 2005 puis président émérite depuis 2013[1]. Il est président du Forum de Paris sur la paix depuis 2019.

Biographie modifier

Jeunesse et études modifier

Pascal Lamy effectue ses études secondaires au lycée Carnot. Il est diplômé d'HEC Paris en 1969[2]. Il reçoit le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris en 1971 (section Service Public)[3] et est titulaire d'un DES de droit. Il prépare à Sciences Po le concours de l'École nationale d'administration, où il est admis en 1973 (promotion Léon Blum, 1973-1975).

Parcours professionnel modifier

Interview de Pascal Lamy en 2017.

Il commence sa carrière dans la fonction publique à l'Inspection générale des finances (-1979) et au Trésor (1979-1981). Il est secrétaire général du Comité interministériel pour l'aménagement des structures industrielles[4] (CIASI). Après la victoire de la Gauche, il est conseiller du ministre de l'Économie et des Finances Jacques Delors (-) puis directeur-adjoint du cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy (1983-1984). Il exerce de 1985 à 1994 les fonctions de directeur de cabinet du président de la Commission européenne Jacques Delors, dont il est par ailleurs le sherpa au G7. Il est ensuite directeur général du Crédit lyonnais qu'il contribue à redresser jusqu'à sa privatisation en 1999. Il revient ensuite à Bruxelles, en 1999, pour occuper le poste de commissaire européen au Commerce sous la présidence de Romano Prodi. Il est enfin élu, le , directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Seul candidat à sa propre succession (une première dans l'histoire de l'institution créée en 1995), il a été reconduit, le , à la tête de l'organisation pour un second mandat de quatre ans à l'issue d'un vote par acclamation de ses 153 membres. Son mandat prend fin le [5]. Arancha Gonzalez, l'actuelle directrice du centre du commerce international, est sa porte-parole et cheffe de cabinet durant toute cette période[6].

Membre du Parti socialiste depuis 1969, il est secrétaire de section à Gisors (Eure) de 1978 à 1985, puis membre du comité directeur du Parti socialiste de 1985 à 1994, En 1993, il est battu dès le premier tour dans la 5e circonscription de l'Eure (15,10 %), devancé par le candidat FN, alors que le sortant était PS.

Il est, d' à , membre du bureau de la section française du Mouvement européen ; de 2002 à 2005, membre honorifique du Movimento federalista europeo ; depuis 2013, président émérite du think tank Institut Jacques Delors. Il est également président du Forum de Paris sur la Paix (2019), président du Comité mondial d’éthique du tourisme, président de la Commission de l’Oxford Martin School sur les défis du futur, membre de la Commission globale sur les océans, président du Conseil d'administration des Musiciens du Louvre de Grenoble (MDLG) (Orchestre de Marc Minkowski), membre du conseil d’administration de la Fondation nationale des Sciences politiques et de la Thomson Reuters Founders Share Company, membre du conseil consultatif de Transparency International et membre du conseil d'administration de Transparency International France et professeur affilié à HEC et à la China Europe International Business School (CEIBS - Shanghai).

En , il est chargé par le Premier ministre Manuel Valls d'organiser, en tant que délégué interministériel, la candidature de Paris pour l'exposition universelle de 2025[7]. Cependant, le , le Premier ministre Édouard Philippe annonce le retrait de la candidature de la France en raison du manque de garanties financières[8].

Parcours professoral modifier

Pascal Lamy a enseigné à l'Institut d'études politiques de Paris en tant que professeur associé[9].

Autres affiliations et travaux modifier

Membre de la direction de l’Institute for East West Studies jusqu'en 1995, dont le président d'honneur est George H. W. Bush, il est également membre du conseil d'administration de ODC (Overseas Development Council - Washington) jusqu'en [réf. nécessaire].

De 1996 à 1998 inclus, Pascal Lamy est membre de la branche Europe de la RAND Corporation (RAND Europe Advisory Board[10]).

Il a également été président de la commission Prospective du CNPF, futur MEDEF jusqu'en [11].

Il a été à plusieurs reprises membre du bureau du club Le Siècle.

Il a participé très régulièrement à la conférence de Bilderberg (en 2000, 2001, 2003 et 2005), « laboratoire d'idées » réunissant les chefs d'entreprise les plus influents de la planète[12],[13].

Il est président d'honneur de l'Institut de relations internationales et stratégiques, dont il a présidé le conseil d'administration jusqu'en [14]. De même, après avoir été président du laboratoire d'idées Notre Europe (2004-2005) nouvellement Institut Jacques Delors, il en est aujourd'hui le président d'honneur.

Depuis janvier 2020, il est, avec Geneviève Pons, vice-président d'Europe Jacques Delors, le troisième think tank de la famille Delors créé début 2020 à Bruxelles. Ils co-président la coalition Antarctica2020, projet distingué lors du premier Forum de Paris pour la Paix en novembre 2018, qui vise à protéger les vastes zones marines autour de l’Antarctique.  

D'après la liste arrêtée au , il est membre du comité d'orientation scientifique d'« À gauche en Europe », club de réflexion fondé par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn. Il est également membre du conseil d'orientation du laboratoire d'idées En temps réel[15].

Lamy est aussi membre du conseil d'administration et du présidium du laboratoire d'idées Les Amis de l'Europe, membre du comité consultatif de Transparency International, et il est membre du bureau et trésorier de l'association Transparency International France. Il en a été de nouveau élu administrateur lors de l'A.G. du .

Il est un conseiller pour le think-tank transatlantique European Horizons[16], conseiller politique de la firme Brunswick et trustee du think tank "Friends of Europe" à Bruxelles.

Selon l’hebdomadaire Marianne, l’engagement de Pascal Lamy en faveur du « libre-échangisme absolu » et des délocalisations le rapprocherait bien davantage « des thèses défendues par les gourous de Wall Sreet que de Jean Jaurès »[17].

En 2020, il fait un caméo dans son propre rôle dans la série télévisée Parlement de France Télévision.

Distinctions modifier

Décorations modifier

Doctorat honoris causa modifier

Publications modifier

Notes et références modifier

  1. « Institut Jacques Delors : Pascal Lamy et quatre experts appellent à une extraterritorialité à l’européenne », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. « LAMY Pascal », HEC Paris,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  4. « Fac-similé JO du 29/11/1974, page 11931 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  5. Dejan Nikolic, « Pascal Lamy livre son bilan de directeur aux États membres de l’OMC », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  6. Dejan Nikolic, « Arancha Gonzalez, éminence grise de l‘OMC, rejoint une agence sœur », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  7. « Exposition universelle 2025 : Pascal Lamy chargé de préparer la candidature de la France », lesechos.fr, 14 avril 2015.
  8. « La France retire sa candidature à l'Exposition universelle de 2025 », sur Francetvinfo.fr, (consulté le ).
  9. Richard Descoings, Sciences Po: de la Courneuve à Shanghai, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0990-5, OCLC ocm86113501, lire en ligne)
  10. D'après son , interview radio par Marc Fauvelle, France Inter, L'Invité du 7/9, Paris,  (consulté le ).
  11. Le Monde
  12. Bilderberg Conference 2005, 5-8 May, Rottach-Egern, Munich, Germany - and this year's Bilderberg news
  13. Parlement européen,Questions parlementaires, réponse donnée par M. Prodi au nom de la Commission, 15 mai 2003
  14. « L’IRIS / IRIS », sur iris-france.org (consulté le ).
  15. Composition du conseil d'orientation.
  16. (en) « European Horizons – A Transatlantic Think-Tank », sur europeanhorizons.org (consulté le )
  17. « Pascal Lamy, Pierre Moscovici, Jacques Attali… Les cerveaux du naufrage », sur Marianne,
  18. Décret du 13 juillet 2021 portant élévation dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
  19. Sito web del Quirinale: dettaglio decorato.

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier