Parti authenticité et modernité

parti politique marocain

Parti authenticité et modernité
(ar)حزب الأصالة والمعاصرة
(ber) ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ
Image illustrative de l’article Parti authenticité et modernité
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire Général Fatima Ezzahra El Mansouri
(depuis février 2024)
Siège 33, Av. Mohammed VI, Rabat
Symbole Tracteur[1]
Positionnement Centre gauche[2],[3],[4]
Idéologie Social-libéralisme[4]
Réformisme
Royalisme[5]
Couleurs Bleu
Site web pam.ma
Représentation
Représentants
88  /  395
Conseillers
19  /  120
Présidents des conseils régionaux
5  /  12

Le Parti authenticité et modernité (en berbère : ⴰⵎⵓⵍⵍⵉ ⵏ ⵜⵣⵖⵕⵜ ⴷ ⵜⵎⴰⵜⵔⴰⵔⵜ et en arabe : حزب الأصالة والمعاصرة, abrégé en PAM) est un parti politique marocain de centre gauche[2],[3],[4], créé le par Fouad Ali El Himma. Composé à l'origine de certains proches du roi[6],[7], le but du PAM était de dynamiser la vie politique marocaine et d’être une alternative à la montée en puissance des Islamistes du PJD[6].

Ce positionnement politique a été révisé après l'arrivée au secrétariat général d'Abdellatif Ouahbi, ex-militant de gauche, qui a affiché sa prise de distance avec l'Administration et initié un rapprochement avec le PJD[8].

Il est dirigé depuis 2024, par Fatima Ezzahra El Mansouri, coordinatrice de la présidence collégiale tricéphale[9],[10],[11].

Histoire modifier

Origines modifier

Ce parti a été initié par le groupe parlementaire indépendant « Authenticité et modernité », dont les membres avaient été élus lors des élections législatives marocaines du 7 septembre 2007 dans la province de Rehamna (Fouad Ali El Himma, Hamid Narjis et Fatiha Layadi).

Il est le fruit de la fusion de cinq partis politiques marocains[12], à savoir: le Parti national-démocrate, devenu le Parti démocrate-national ;le Parti Al Ahd, devenu le Parti Al Ahd Addimocrat ; le Parti de l'environnement et du développement, devenu le Parti de l'environnement et du développement durable ; l'Alliance des libertés ; l'Initiative citoyenne pour le développement.

Le PAM était considéré comme le « parti du roi » face aux islamistes du PJD, plus réformistes. Fondé par Fouad Ali El-Himma, le conseiller le plus proche de Mohammed VI, le parti regroupe essentiellement des notables aisés capables de financer une campagne électorale, dont notamment le milliardaire Faouzi Chaabi (deuxième plus grosse fortune du Maroc après le roi)[13].

La création de ce parti intervient aussi dans le cadre d'une initiative politique baptisée « Mouvement pour tous les démocrates » lancée par plusieurs personnalités politiques, parmi lesquels Khadija Rouissi, Ilyas Elomari et Fouad Ali El Himma, qui était notamment ancien ministre marocain délégué à l'Intérieur.

Le PAM réunit également quelques anciens prisonniers politiques et opposants du roi Hassan II[6].

En , le PAM élit un nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, figure de proue d'un courant réformiste au sein du parti, dénommé le « courant de l’avenir », qui défend une prise de distance avec l’État, l'ouverture à toutes les alliances possibles (notamment avec le PJD) et davantage de démocratie en interne[14].

Communales de 2009 modifier

Lors des élections communales du 1er juin 2009 le parti a remporté 6 015 sièges sur 27 795 circonscriptions électorales (21,7 % des voix[6]) le plaçant ainsi en première place devant le Parti de l'Istiqlal (droite conservatrice, 19,1 % des voix) et du Rassemblement national des indépendants (14,8 % des voix), qui font tous deux partie de la majorité gouvernementale[15].

Législatives de 2011 modifier

Les élections législatives de 2011 au Maroc ont lieu le , à la suite d'un référendum constitutionnel le 1er juillet de la même année qui a débouché sur une réforme de la Constitution.

Le Parti de la justice et du développement les a remportées avec 27,08 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'avoir 107 sièges sur 395 au parlement.

Le Parti Authenticité et Modernité arrive quatrième, il obtient 11,90 % des suffrages exprimés ce qui lui permet d'avoir 47 sièges au parlement.

Communales de 2015 modifier

Le PAM arrive premier en nombre de sièges aux élections communales de 2015 avec 21 % des sièges, suivi de l'Istiqlal (16,2 %) puis du PJD (15,9 %). Cependant le PAM obtient de faibles scores en ville et obtient la plupart de ses voix dans les campagnes grâce aux notables ruraux. Le PJD remporte ainsi les grandes métropoles du pays comme Rabat, Salé, Tanger, Kénitra, Meknès, Marrakech, Agadir et Fès. La plupart des commentateurs marocains et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces élections est le PJD [16],[17],[18],[19], surtout si l'on se réfère au nombre de voix obtenues [20] et sa progression urbaine[17],[19].

Organisation du parti modifier

Composition du bureau politique en février 2024 modifier

Congrès de 2018 modifier

Lors du congrès, Hakim Benchamach est élu secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité[21].

Congrès 2016 modifier

Lors du Congrès 2016, Ilyas El Omari est élu secrétaire général du parti [22],[23],[24]. Il est le seul candidat [22].

Composition du premier bureau politique modifier

  • Mustapha Bakkoury : ex-secrétaire général.
  • Ilyas El Omari : ex-vice-secrétaire général.
  • Hakim Benchamach : ex-président du Conseil national.
  • Khadija Rouissi, membre du bureau politique.
  • Souhaila Rikki, membre du bureau politique.
  • Aziz Benazouz, membre du bureau politique.
  • Fatima-Zahra Mansouri : membre du bureau politique.
  • Nadia Elaloui, membre du bureau politique.
  • Fatiha Elayadi, membre du bureau politique.
  • Milouda Hazib, membre du bureau politique.
  • Maria Sedrati, membre du bureau politique.
  • Rajaa Azami, membre du bureau politique.
  • Hayat Bouffarrachen, membre du bureau politique.
  • Ahmed Etouhami, membre du bureau politique.
  • Elarbi Elmaharchi, membre du bureau politique.
  • Mohammed Ghiat, membre du bureau politique.
  • Mohammed Boudra, membre du bureau politique.
  • Mouhammed Maazouz, membre du bureau politique.
  • Fouad El Omari, membre du bureau politique.
  • Abdrahim Atmoun, membre du bureau politique.
  • Salaheddine Abou-Elghali, membre du bureau politique.
  • Ali Belhaj, membre du bureau politique.
  • Mohammed Benhammou, membre du bureau politique.
  • Mohammed Elasri, membre du bureau politique.
  • Ahmed Makhechani, membre du bureau politique.
  • Rachid Tamek, membre du bureau politique.
  • Nezha Elkoddachy[25] membre du conseil national -2016

Crises, dissensions et exclusions modifier

Dissensions et exclusions modifier

Crise de 2019 modifier

En 2019 le parti traverse une crise[26]. En effet le secretaire général Hakim Benchamach expulse plusieurs cadres. Il a ainsi expulsé neuf des douze coordinateurs et secrétaires généraux régionaux dont Aziz Benazzouz, et prend plusieurs décisions contestées au sein du parti.

En , Abdellatif Ouahbi, membre du Bureau politique, crée le groupe « l’appel pour l’avenir » qui veut réunir les « jeunes » de la formation politique[27],[28]. En , ce groupe saisit la justice pour faire appel aux décisions prises par le secretaire général du parti, et, le , a déposé une plainte auprès du tribunal de première instance de Rabat[29]. Le groupe souhaite également soumettre une demande d’organisation d’une session extraordinaire du conseil à Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM. Une session voulue alors par 33 des 64 membres du Bureau fédéral[30].

Affaire Bioui-Naciri modifier

En décembre 2023, deux membres du parti sont impliqués dans une affaire de trafic international de drogue. Il s'agit du président du Wydad de Casablanca, Saïd Naciri, et le président du Conseil de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui. Il sont inculpés et placé en détention sur ordre du juge d’instruction auprès de la cour d’appel de Casablanca[31].

Résultats électoraux modifier

Élections législatives modifier

Année Résultat Rang[32] Sièges Gouvernement
Voix %
2011 524 386 11,90 4e
47  /  395
Opposition
2016 1 216 552 25,82 2e
102  /  395
Opposition
2021 2e
87  /  395
Akhannouch

Élections régionales modifier

Année Résultat Rang[32] Conseillers Présidents
Voix %
2015 1 318 700 19,91 2e
135  /  678
5  /  12

Élections communales modifier

Année Résultat Rang[32] Conseillers
Voix %
2009 21,64 1re
6015  /  27795
2015 1 333 546 21,16 1re
6662  /  31482

Représentation au sein du gouvernement marocain modifier

Dans le gouvernement Akhannouch (depuis 2021):

Ministre Portefeuille
  Abdellatif Ouahbi Ministre de la Justice
  Fatima-Zahra Mansouri Ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville
  Younes Sekkouri Ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences
  Abdellatif Miraoui Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation
  Leila Benali Ministre de la Transition énergétique et du Développement durable
  Mohamed Mehdi Bensaid Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication
  Ghita Mezzour Ministre déléguée auprès du chef du gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative

Notes et références modifier

  1. « Arrêté du ministre de l'Intérieur no 2914-11 du 30 kaada 1432 (28 octobre 2011) fixant les symboles attribués aux listes de candidatures ou aux candidats appartenant aux partis politiques », Bulletin officiel du royaume du Maroc, no 5992,‎ , p. 2386-2387 (lire en ligne [PDF]).
  2. a et b « Le PAM se positionne au «centre gauche» », sur Le Matin (consulté le ).
  3. a et b « Législatives au Maroc : « Il n'y a pas d'islamistes modérés » », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  4. a b et c « Maroc : aux urnes, citoyens ! – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  5. (la) « Our Campaigns - Political Party - Authenticity and Modernity (PAM) », sur www.ourcampaigns.com (consulté le ).
  6. a b c et d Amel Boubekeur, « Mohammed VI : dix ans de règne, toujours pas d'équilibre des pouvoirs », sur Rue89, .
  7. « Au Maroc, une bipolarisation sous contrôle du Palais », sur Orient XXI, .
  8. « La nouvelle naissance du PAM qui s'est débarrassé du legs d’Ilyas El Omari », sur Medias24, (consulté le )
  9. « Le 5ème congrès du PAM adopte une présidence collégiale avec un trio dirigé par Fatima Ezzahra El Mansouri », sur Le 360 Français (consulté le )
  10. « 5e Congrès national du PAM : fin du mandat d’Ouahbi, El Mansouri, Bensaid et Aboulghali prennent le relais », sur Telquel.ma (consulté le )
  11. « El Mansouri, Bensaid et Abou El Ghali pour assurer la direction collégiale du PAM », sur Le Desk, (consulté le )
  12. « Maroc: Naissance du parti "Authenticité et modernité" », sur Maghress (consulté le )
  13. Omar Brouksy, « Au Maroc, le « parti du roi » en campagne contre le « parti de Dieu » », sur Orient XXI,
  14. « Maroc : Abdellatif Ouahbi, nouvel homme fort du PAM – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  15. « Victoire du PAM aux élections municipales », sur maroc212.com.
  16. « Élections locales : percée du parti islamiste marocain PJD », sur france24.com.
  17. a et b « Pour la presse nationale, le PJD grand vainqueur du scrutin », sur telquel.ma, .
  18. Charlotte Bozonnet, « Maroc : « La progression des islamistes est un sérieux problème pour la monarchie » », sur Le Monde, publié le 06.09.2015. mis à jour le 07.09.2015.
  19. a et b « Élections. Les premiers enseignements du srutin. », sur Médias24.com, .
  20. « Benkirane: "Le PJD est arrivé premier en nombre de voix" », sur Medias24 - Site d'information (consulté le ).
  21. « Dix choses à savoir sur Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM au Maroc », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  22. a et b « Maroc : le sacre d’Ilyas El Omari à la tête du PAM », sur Jeune Afrique, .
  23. « Maroc: Qui est Ilyas El Omari, le nouveau patron du PAM? », sur Huffington Post Maghreb, .
  24. « El Omari succède à Bakkoury », sur Le Matin, .
  25. « Facebook », sur www.facebook.com (consulté le ).
  26. « La semaine mouvementée de Hakim Benchamach », sur Telquel.ma (consulté le ).
  27. « PAM: La jeunesse du parti lance un "appel pour l'avenir" », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  28. « Parti authenticité et modernité: vers une sortie de crise? », sur fr.le360.ma (consulté le ).
  29. « Crise au PAM: les refuzniks de Benchamach recourent à la justice pour le contrer », sur Le Desk, (consulté le ).
  30. « Crise au PAM: Le groupe "l'appel pour l'avenir" saisit la justice pour contrer Benchamach », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  31. LE MATIN, « Ce que l’on sait sur l’arrestation de Naciri et Bioui dans l'affaire du trafic international de drogue », sur Le Matin.ma, (consulté le )
  32. a b et c En nombre de voix.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Lien externe modifier