Le panhellénisme est une doctrine politique qui vise à réunir tous les Grecs au sein d'un même ensemble politique.

Concept modifier

Antiquité modifier

Le courant du panhellénisme tire principalement son origine des guerres médiques, au cours desquelles les Grecs des différentes cités-États s'allient pour lutter contre l'empire perse[1]. Isocrate considère le panhellénisme comme la seule voie vers la paix entre les Grecs. Platon soutient lui-même dans la République que les guerres entre Grecs sont fratricides[2].

En réalité, les grandes cités-États jugent souvent que l'alliance des Grecs doit se réaliser sous leur propre bannière. Ainsi du panhellénisme soutenu par Athènes au Ve siècle av. J.-C.[3] Nicole Loraux écrit par exemple que « il est de l'essence même du panhellénisme de chercher à greffer l'union des Grecs sur l'hégémonie d'une cité »[4].

Le panhellénisme sous-tend souvent une conception aristocratique en soutenant l'alliance des meilleures cités grecques[pas clair],[5].

Époque contemporaine modifier

À l'époque moderne et contemporaine, le panhellénisme se confond avec la Grande Idée[réf. nécessaire], une théorie soutenue par le nationalisme grec du XIXe siècle visant à réunir tous les Grecs dans un État-nation unique qui aurait pour capitale Constantinople. Mais cette théorie s'est heurtée au panturquisme, et ces deux conceptions se sont révélées incompatibles, puisque toutes deux prétendent à la possession du même sol[6].

Notes et références modifier

  1. Nicole Loraux, « "Marathon" ou l'histoire idéologique. À propos des paragraphes 20 à 26 de l'oraison funèbre en l'honneur des soldats qui allèrent au secours des Corinthiens (attribuée à Lysias) », Revue des Études Anciennes, vol. 75, nos 1-2,‎ , p. 13-42 (v. p. 15; 17; 27) (lire en ligne)
  2. Claude Mossé, Les Grecs inventent la politique, Bruxelles, Complexe, , 157 p. (ISBN 978-2-870-27996-0, lire en ligne)
  3. Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle. De Clisthène à Socrate, Paris, Seuil, coll. « Points », (ISBN 978-2-7578-4495-3, lire en ligne)
  4. Nicole Loraux, L’invention d’Athènes: Histoire de l’oraison funèbre dans la »cité classique«, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, (ISBN 978-3-11-081408-8, lire en ligne)
  5. Vincent Azoulay, Xénophon et les grâces du pouvoir: De la charis au charisme, Paris, Éditions de la Sorbonne, (1re éd. 2004), 502 p. (ISBN 979-1-035-10199-2, lire en ligne), v. § 16
  6. Melvüt Bozdemir, La marche turque vers l'Europe, Paris, Karthala, , 296 p. (ISBN 978-2-845-86587-7, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier