Pôle (mathématiques)

En analyse complexe, un pôle d'une fonction holomorphe est un certain type de singularité isolée qui se comporte comme la singularité en z = 0 de la fonction , où n est un entier naturel non nul.

Représentation de la fonction f : z 1 / (1 + z²) avec deux pôles d'ordre 1, en z = i et z = -i.

Une fonction holomorphe n'ayant que des singularités isolées qui sont des pôles est appelée une fonction méromorphe.

Définition et propriétés modifier

Soient U un ouvert du plan complexe ℂ, a un élément de U et   une fonction holomorphe. On dit que a est un pôle de f (ou que f admet un pôle en a) s'il existe une fonction g holomorphe sur un voisinage VU de a telle que   et un entier n ≥ 1 tels que pour tout z dans V\{a} on ait

 .

Une telle écriture est alors unique et l'entier n est appelé l'ordre du pôle. Un pôle d'ordre 1 est appelé parfois pôle simple.

Un pôle de f est un point en lequel |f| tend vers l'infini.

Le point a est un pôle de f si (et seulement si) au voisinage de a, f n'est pas bornée et 1/f est bornée.

Exemples et contre-exemples modifier

  • La fonction
 
a un pôle d'ordre 1 (ou pôle simple) en  .
  • La fonction
 
a un pôle d'ordre 2 en   et un pôle d'ordre 3 en  .
  • La fonction
 
a un pôle d'ordre 2 en  , car   est équivalent à   au voisinage de   (cela se montre par exemple en utilisant la série de Taylor de la fonction sinus à l'origine).
  • Contrairement aux apparences, la fonction
 
n'admet pas un pôle en  , car en raison de l'équivalent évoqué à l'exemple précédent,   est équivalent à 1 au voisinage de  . En particulier,   reste bornée au voisinage de l'origine, donc   n'est pas un pôle de  . On peut alors prolonger   en une fonction holomorphe sur   tout entier. On dit que   est une singularité effaçable de  .
  • La fonction
 
n'admet pas un pôle en  . En effet   et   sont toutes les deux non bornées au voisinage de  . On parle alors de singularité essentielle et non plus de pôle.

Voir aussi modifier