Ouvrage du Mont-des-Welches

Ouvrage du Mont-des-Welches
Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Boulay
└─ sous-secteur de Hombourg-Budange
Numéro d'ouvrage A 21
Année de construction 1930-
Régiment 164e RIF et 153e RAP
Nombre de blocs 7
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)
Effectifs 506 hommes et 18 officiers
Coordonnées 49° 19′ 05″ nord, 6° 24′ 30″ est
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

L'ouvrage du Mont-des-Welches est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Kemplich, dans le département de la Moselle.

C'est un ouvrage d'artillerie, comptant sept blocs. Construit à partir de 1930, il a été épargné par les combats de

Position sur la ligne modifier

Faisant partie du sous-secteur de Hombourg-Budange dans le secteur fortifié de Boulay, l'ouvrage du Mont-des-Welches, portant l'indicatif A 21, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre le blockhaus RFM[1] Sud de Passerfeld (Bb 45) et la casemate CORF d'intervalle de Menskirch (C 57), à portée de tir des canons des gros ouvrages d'une part du Hackenberg (A 19) plus au nord-ouest et d'autre part du Michelsberg (A 22) plus au sud-est[2].

L'ouvrage est installé sur la cote 287, appelée le Welschenberg, surplombant la vallée de l'Anzeling (Anzelingerbach, un affluent de la Nied) et le village de Menskirch.

Description modifier

[[]] L'ouvrage est composé en surface de cinq blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, des magasins à munitions (plusieurs M 2) et une usine électrique, le tout relié par des galeries profondément enterrées. Ces galeries sont construites au minimum à 30 mètres de profondeur pour les protéger des bombardements. L'énergie est fournie par quatre groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 33 (fournissant 120 chevaux à 500 tr/min)[3] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[4] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Le bloc 1 est un bloc d'artillerie, avec une tourelle de 81 mm et deux cloche GFM (guetteur fusil mitrailleur).

Le bloc 2 est un bloc mixte d'artillerie et d'infanterie (casemate flanquant vers le sud), avec une tourelle de 75 mm R modèle 1932, un créneau mixte pour JM/AC 37 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 37 mm), un autre créneau pour JM et deux cloches GFM (dont une sert d'observatoire avec un périscope, indicatif O 7).

Le bloc 3 sert de bloc d'infanterie, avec une tourelle de mitrailleuses.

Le bloc 4 est un bloc mixte d'artillerie et d'infanterie (casemate flanquant vers le nord), avec une tourelle de 75 mm R modèle 1932, deux créneaux pour mortier de 81 mm, un créneau mixte pour JM/AC 37, un autre créneau pour JM et deux cloches GFM.

Le bloc 5 est un observatoire, équipé avec une cloche VDP (vue directe et périscopique, indicatif O 3) et une cloche GFM.

L'entrée des hommes est de type réduit, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 37, une cloche GFM et une cloche LG (lance-grenades).

L'entrée des munitions est de type B en plan incliné descendant, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 37 et deux cloches GFM[5].

Histoire modifier

Remarquablement intégré au terrain et d'une grande puissance de feu dans un plan de masse compact, il fut un lieu privilégié lors des visites diplomatiques avant guerre.

Toujours situé en terrain militaire, il est désormais désaffecté.

Notes et références modifier

  1. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 99.
  3. La SGCM, Société générale de constructions mécaniques, construisait des moteurs de marine à La Courneuve sous licence MAN. Les moteurs SGCM GVU 33 du Billig ont quatre cylindres, chacun avec 6 600 cm3 de cylindrée (un alésage à 200 mm et une course de 330 mm).
  4. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 102-103.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
  • Jean-Bernard Wahl, Jours tranquilles et bruits de guerre au Mont des Welches : août 1939-juillet 1940 : petite histoire, la Drôle de guerre sur la ligne Maginot, Huningue, J.-B. Wahl, , 45 p. (ISBN 978-2-9507681-2-4 et 2-9507681-2-1).

Liens externes modifier

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Descriptions et photos modifier

Articles connexes modifier