Ordre de Saint Augustin

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Ordre de Saint Augustin
Image illustrative de l’article Ordre de Saint Augustin
Devise : Anima una et cor unum in Deum.
Ordre religieux
Institut Ordre mendiant
Type Contemplatif et apostolique
Spiritualité Augustinienne
Règle de saint Augustin
But paroisses, enseignement, apostolat social, missions.
Structure et histoire
Fondation 16 décembre 1243
Rome
Fondateur Innocent IV
Abréviation O.S.A (auparavant O.E.S.A)
Patron Notre-Dame de la Consolation, saint Augustin
Branche(s) Augustins récollets, Augustins déchaux.
Site web Site officiel (en + es + it)
Liste des ordres religieux

L'ordre de Saint Augustin (en latin Ordo Fratrum Sancti Augustini) dont l'ancien nom était ermites de Saint Augustin (en latin : Ordo Fratrum Eremitarum Sancti Augustini) forment un ordre mendiant de droit pontifical, qui se réfère à la règle de saint Augustin depuis sa fondation au XIIIe siècle.

Historique modifier

Naissance et développement modifier

La naissance de l'ordre de Saint Augustin remonte à 1243 lorsque quatre ermites (Étienne de Cataste, Hugo de Corbaria, Gui de Rosia et Pierre de Lupocavo) représentant des groupes d'anachorètes situés dans la Tuscie, dans le Latium et les environs de l'Ombrie demandent audience au pape Innocent IV pour obtenir une règle commune et un prieur général dans le but d'unifier les communautés.

Après cette entrevue, dans la première année de son pontificat, le pape Innocent IV organise la fondation d'un nouvel ordre mendiant (le troisième après les franciscains et les dominicains). Les bulles Incumbit nobis et Præsentium vobis en date du jettent les bases juridiques de l'érection canonique de l'ordre de Saint Augustin. La bulle Incumbit nobis ordonne aux ermites de Tuscia (sauf pour les frères de Saint-Guillaume) d'envoyer un ou deux représentants de chaque maison pour le premier Chapitre général, de professer la règle de saint Augustin, de rédiger leurs constitutions et d'élire un prieur général ; le processus étant sous la direction du cardinal Riccardo Annibaldi par la bulle Vovis de Præsentium. La réunion a lieu en mars 1244 à Rome (dans un endroit maintenant inconnu) dans ce qu'on appelle aujourd'hui la petite union. À la suite de cette fusion, l'ordre prend le nom d'ermites de Saint Augustin.

La bulle Licet Ecclesiæ Catholicæ marque une deuxième phase dans le développement initial de l'ordre, connu sous le nom de grande union, elle a lieu le dans une ancienne église romaine (aujourd'hui église Santa Maria del Popolo). Ce jour marque l'annexion d'autres ordres ermites situés dans les régions du centre et du nord de l'Italie, tels que Juan Bueno, les ermites de Sainte-Marie de Cesena, les ermites de Brettino, les ermites de Monte Favale et les guillemites qui professaient la règle de saint Benoît (ces deux dernières communautés retourneront plus tard à leurs anciennes règles). Lanfranco Septala de Milan, ancien supérieur des ermites de Juan Bueno, est élu premier prieur de l'ordre.

Après 1256, le prêtre Clément d'Osimo en fut le réformateur principal en préparant les Constitutions, les premières de l'Ordre (...) ; en appelant avec insistance l'attention sur la pauvreté comme base de la vie communautaire, il est à l’origine de la fondation des monastères féminins, et promulgua l'Ordinarium cérémonial. Clément d’Osimo sera d’ailleurs canonisé par le pape Clément XIII.

Avant la fin du XIIIe siècle, cet ordre est déjà répandu dans toute l’Europe. La plupart de ses maisons sont en ville, de sorte que le nom d’Ermites, qui fait référence à ses origines, et que l’ordre n’a abandonné qu’en 1969, ne correspond déjà plus à aucune réalité. L’ordre est organisé sur le modèle des Dominicains : les couvents, dirigés par un prieur nommé par le provincial, sont regroupés en provinces, dont chacune a son prieur provincial et tient chapitre tous les ans (depuis 1453 tous les trois ans), l’ensemble étant supervisé par un chapitre général (tous les trois, puis quatre ans) et un prieur général confirmé par le pape. Chaque couvent a une école, et chaque province, pour la formation supérieure de ses religieux, un studium generale[1].

Déclin relatif depuis la fin du Moyen-Âge modifier

Les XIVe et XVe siècles sont pour l’ordre une période de relatif déclin, lié à la crise générale de l’Église et marqué par une certaine baisse du recrutement et du niveau intellectuel et par des abus, en rapport notamment avec l’introduction, comme dans les autres ordres, de formes de propriété individuelle. En réaction, comme dans les autres ordres, se fait jour un mouvement de retour à l’observance (comme à Mulhouse, à partir de 1421)[1].

La Réforme luthérienne, qui démarre en 1517, emporte dans certaines régions, un grands nombreux d’établissements augustins. En effet, Luther est lui-même un ancien augustin. Ne subsistent, par exemple, en Alsace que deux couvents : ceux de Colmar et de Haguenau[1].

Privilèges papaux modifier

L'ordre de Saint Augustin reçoit certains privilèges au cours de son histoire. En effet, si les Franciscains sont l’ordre mendiant le plus populaire, et les Dominicains le plus intellectuel, les Augustins sont bien l’ordre le plus attaché à saint Augustin et à la papauté[1].

Le pape Alexandre IV libère l'ordre de la compétence des évêques et Innocent VIII, en 1490, accorde à toutes les églises de l'ordre des indulgences similaires au pèlerinage de Rome.

Depuis la fin du XIIIe siècle, le sacristain du palais pontifical est toujours un augustin, ce privilège est ratifié par le pape Alexandre VI et accordé à l'ordre à jamais par une bulle émise en 1497. Parmi ces sacristains, on peut citer Angelo Rocca qui fonde grâce à l'approbation du Pape Paul V , la bibliothèque Angelica, première bibliothèque publique de Rome. En 1929, le pape Pie XI établit la paroisse pontificale de l'église Sant'Anna dei Palafrenieri qu'il confie aux augustins. La même année, la paroisse Saint-Thomas-de-Villeneuve de Castel Gandolfo qui était sous la responsabilité des augustins, est transférée aux salésiens.

Jusqu'en 1929, la cure du palais apostolique était occupée par le sacristain pontifical, le pape Pie XI décide que ce sacristain soit également nommé vicaire général de la Cité du Vatican « avec les pouvoirs nécessaires, même en temps de Sede vacante ». Enfin, en 1991, le Pape Jean-Paul II confie la charge pastorale du Vatican au cardinal archiprêtre de la basilique Saint-Pierre de Rome. Les augustins sont encore responsables de la sacristie de la basilique Saint-Pierre.

Activités et diffusion modifier

Les augustins se dévouent aux soins des paroisses, à l'enseignement, à l'apostolat social et aux missions.

En 2013, l'ordre comptait 2 818 religieux répartis dans 50 pays et 435 paroisses responsables.

Congrégations agrégées modifier

 
Costumes d'un augustin (1811).

Plusieurs instituts religieux masculins et féminins ont demandé d'être agrégé à l'ordre[3],[4]:

Instituts masculins modifier

Instituts féminins modifier

Instituts féminins qui ont fusionné avec une autre congrégation modifier

Augustins célèbres modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d « Ermites de Saint-Augustin — DHIALSACE », sur dhialsace.bnu.fr (consulté le )
  2. « Eglise catholique | Ordre de Saint Augustin en Afrique de l'Ouest Fran », sur osawestaf.org (consulté le ).
  3. (it) Guerrino Pelliccia et Giancarlo Rocca, Dizionario degli Istituti di Perfezione, vol. I, Milan, Edizione Paoline, 1974-2003, p. 375-378.
  4. (es) « La familia agustiniana en latinoamerica », sur oalagustinos.org (consulté le ).
  5. « Augustines du Saint Coeur de Marie de Paris », sur congregation.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

Couvents historiques modifier

Liens externes modifier