Opération Steel Box

L’opération Steel Box (« boîte en acier »), également connu sous le nom d’opération Golden Python, fut une opération militaire conjointement menée par les États-Unis et l'Allemagne de l'Ouest en 1990 ayant pour but le transfert d'environ 100 000 munitions chimiques américaines de leur site de stockage allemand à l'atoll Johnston pour qu'elles soient détruites.

SS Gopher State, un des deux navires qui transportaient les armes chimiques à atoll Johnston.

Contexte modifier

Le dépôt de l'armée américaine près de Clausen en Allemagne de l'Ouest contenait près de 100 000 munitions chimiques américaines aux gaz VX et au sarin[1]. Les armes de ce dépôt devait être déplacées en raison d'un accord de 1986 entre les Ronald Reagan (États-Unis) et Helmut Kohl (Allemagne de l'Ouest).

L'opération modifier

 
SS Flickertail State, l'autre navire de transport.

L'opération Steel Box a commencé le et pris fin le [2], mais les armes ne sont parvenus à leur destination finale qu'en novembre[1],[3]. Le transfert du dépôt à une installation intermédiaire de Bruchmühlbach-Miesau fut fait grâce à vingt-huit convois de camions avant que les armes ne soient placées sur des trains[3]. L'opération nécessita des employés civils et des militaires américains et ouest-allemands[4]. Les munitions ont été transportées par train spécial de Bruchmühlbach-Miesau au port de Nordenham. Le transport ferroviaire a été très médiatisé et escorté par quatre-vingt véhicules militaires et policiers[1]. Au port, les munitions ont été embarqués sur deux navires, le SS Gopher State et le SS Flickertail State[4]. Les navires étaient gérés par le Military Sealift Command[4], et à la sortie du port de Nordenham, ils ont navigué pendant quarante-six jours consécutifs[1],[4]. Leur destination était l'atoll Johnston où se situait le Johnston Atoll Chemical Agent Disposal System pour y être ensuite détruit.

Réactions et questions modifier

 
Le Johnston Atoll Chemical Agent Disposal System (JACADS) avant sa démolition en 2000.

La sécurité et l'intervention d'urgence modifier

La sécurité et possibilité d'intervenir rapidement ont été les préoccupations principales au cours de l'opération. Outre la police et l'armée pour escorter les trains et les convois routiers, l'espace aérien au-dessus d'eux était restreint[1]. Le long de la route, des équipes d'intervention d'urgence étaient prêtes en cas de besoin[1]. Les quarante-six jours en mer ont été réalisés sans escale, avec des ravitaillements en mer le long de l'itinéraire[4]. Les navires ont également été escortés par des destroyers de l'US Navy[4]. Les navires de transport évitèrent le canal de Suez pour des raisons de sécurité[1], et ont pris la route vers du cap Horn[4]. Il n'a pas été signalé de fuite ou de violation des procédures concernant la sécurité au cours de cette phase[4].

Réaction internationale modifier

En 1990, les transferts d'agents neurotoxiques d'Allemagne vers le Pacifique ont causé une désapprobation dans plusieurs nations du Pacifique Sud[4]. Lors du Forum des îles du Pacifique de 1990 à Vanuatu, les nations insulaires du Pacifique Sud ont indiqué leur préoccupation que le Pacifique Sud devienne un lieu de stockage de déchets toxiques[5]. D'autres préoccupations ont été soulevées concernant la sécurité des convois, ravitaillé en mer et escorté par des destroyers, lorsqu'ils étaient en route vers l'atoll Johnston[4]. En Australie, le Premier ministre Bob Hawke a attiré les critiques de certaines de ces nations océaniques pour son soutien à la destruction des armes chimiques dans l'atoll Johnston[6].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g Mauroni, Albert J. Chemical Demilitarization: Public Policy Aspects, (Google Books), Greenwood Publishing Group, 2003, p. 126–28, (ISBN 027597796X).
  2. Junker, Detlef, et al. The United States and Germany in the Era of the Cold War, 1945–1990: A Handbook, (Google Books), Cambridge University Press, 2004, p. 224, ( (ISBN 052179112X)).
  3. a et b Pike, John E. "Operation Golden Python/Operation Steel Box", globalsecurity.org, accessed November 11, 2008.
  4. a b c d e f g h i et j Broadus, James M., et al. The Oceans and Environmental Security: Shared U.S. and Russian Perspectives, (Google Books), p. 103, Island Press, 1994, (ISBN 1559632356).
  5. Anderson, Ian. "Protests grow over nerve gas disposal", New Scientist, August 11, 1990, accessed November 11, 2008.
  6. Cooper, Andrew Fenton, et al. Relocating Middle Powers: Australia and Canada in a Changing World Order, (Google Books), UBC Press, 1993, p. 148, (ISBN 0774804505), accessed October 25, 2008.