Opération PX

attaque planifiée japonaise avec des armes biologiques contre les USA
Opération PX

Informations générales
Date
Lieu Japon
Issue Annulation
Belligérants
Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon Drapeau des États-Unis États-Unis

Seconde Guerre mondiale

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L'opération PX, également connue sous le nom d'operation Cherry Blossoms at Night (en anglais) et operation Yozakura en japonais, est une attaque militaire japonaise planifiée conçue pendant la Seconde Guerre mondiale contre des civils aux États-Unis à l'aide d'armes biologiques. Selon ce plan, les sous-marins de la marine impériale japonaise doivent lancer des hydravions pour répandre les bacilles de la peste bubonique contenus dans des armes développées par l'unité 731 de l'armée impériale japonaise, sur la côte ouest des États-Unis. L'opération est abandonnée peu de temps après la finalisation de sa planification en mars 1945 en raison de la forte opposition du général Yoshijirō Umezu, chef d'état-major de l'armée.

Aperçu modifier

 
Shiro Hishii

L'opération PX a été proposée en par l'état-major de la marine japonaise, dirigé par le vice-amiral Jisaburō Ozawa. Le nom de l'opération vient de l'utilisation japonaise du nom de code PX pour les puces infectées par le bacille de la peste. Lors de la planification de l'opération, la marine s'est associée au lieutenant-général Shirō Ishii de l'unité 731, qui avait une vaste expérience de la militarisation des Bactéries pathogènes et de la vulnérabilité humaine à la guerre biologique et chimique[1].

Le plan d'attaque impliquait des avions Seiran lancés par des sous-marins de la Classe I-400 sur la côte ouest des États-Unis, en particulier les villes de San Diego, Los Angeles et San Francisco. Les avions propageraient la peste bubonique, le choléra, le typhus, la dengue et d'autres agents pathogènes dans une attaque terroriste biologique contre la population. Les équipages de sous-marins s'infecteraient et courraient à terre dans une mission suicide[2],[3],[4],[5].

La planification de l'opération PX a été finalisée le 26 mars 1945, mais abandonnée peu de temps après en raison de la forte opposition du chef d'état-major général Yoshijirō Umezu. Umezu a expliqué plus tard sa décision ainsi: « Si une guerre bactériologique est menée, elle passera de la dimension de la guerre entre le Japon et l'Amérique à une bataille sans fin de l'humanité contre les bactéries. Le Japon gagnera la dérision du monde. »[6].

Une dernière utilisation planifiée des armes biologiques est intervenue juste après la capitulation du Japon, alors que Shirō Ishii prévoyait d'organiser des attaques suicides avec des germes contre les troupes d'occupation américaines au Japon. Cette attaque planifiée n'a jamais eu lieu non plus, en raison de l'opposition de Yoshijirō Umezu et Torashirō Kawabe, qui ne voulaient pas qu'Ishii meure dans un attentat suicide, et lui ont plutôt demandé "d'attendre [la] prochaine opportunité calmement"[7].

Après la guerre, l'opération PX a été discutée pour la première fois dans une interview de l'ancien capitaine Eno Yoshio, qui était fortement impliqué dans la planification de l'attaque, dans une interview avec Sankei le . Selon Yoshio, "C'est la première fois que j'ai dit quoi que ce soit à propos de l'opération PX, parce qu'elle impliquait les règles de la guerre et le droit international. Le plan n'a pas été mis en œuvre, mais j'ai senti que le simple fait qu'il ait été formulé causerait [sic] un malentendu international. Je n'ai même jamais divulgué rien au personnel des archives d'histoire de la guerre à l'Agence de défense japonaise, et je ne me sens pas à l'aise d'en parler même maintenant. Mais à l'époque, le Japon perdait beaucoup, et tout moyen de gagner aurait été acceptable[8].

Références modifier

  1. (en) Russell Working, « The trial of Unit 731 », Japan Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Garrett et Hart 2017, p. 159.
  3. (en) John Geoghegan, Operation Storm: Japan's Top Secret Submarines and Its Plan to Change the Course of World War II, p. 189–191
  4. Gold 2004, p. 89-92.
  5. (en) Nicholas D. Kristoff, « Unmasking Horror -- A special report.; Japan Confronting Gruesome War Atrocity », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Mark Felton, The Devil's Doctors: Japanese Human Experiments on Allied Prisoners of War, « Chapter 10 »
  7. (en) « Unit 731 planned germ warfare against U.S. forces after end of war. », Asian Political News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  8. Gold 2004, p. 89.

Bibliographie modifier

  • (en) Benjamin C. Garrett et John Hart, Historical Dictionary of Nuclear, Biological, and Chemical Warfare, Rowman & Littlefield Publishers, , 410 p. (ISBN 9781538106846), « Operation PX »
  • (en) Hal Gold, Unit 731 Testimony: Japan's Wartime Human Experimentation Program, Tuttle Publishing, , 256 p. (ISBN 978-0804835657), p. 89–92

Liens externes modifier