Noli me tangere

thème artistique
Noli me tangere
Dimensions (H × L)
130 × 103 cmVoir et modifier les données sur Wikidata

Noli me tangere (« Ne me touche pas ») est la traduction latine par saint Jérôme de l'adresse Μή μου ἅπτου (Mê mou haptou) dans l'Évangile selon Jean (Jn 20,17). L’adresse est faite par Jésus ressuscité à Marie-Madeleine (Marie de Magdala).

Par Sandro Botticelli, Philadelphia Museum of Art.
Par Hans Holbein le Jeune (1532-1533), château de Hampton Court.
Par Fra Angelico, couvent San Marco.
Par Duccio, Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo de Sienne.
Par Giotto, Cappella Scrovegni, Padoue.
Par Hans Baldung, Hessisches Landesmuseum, Darmstadt.
Par Martin Schongauer (1473), musée d'Unterlinden.

Le texte biblique dans la traduction de saint Jérôme modifier

  1. «  Maria autem stabat ad monumentum foris, plorans. Dum ergo fleret, inclinavit se, et prospexit in monumentum » :
    Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l'intérieur du tombeau
  2. «  et vidit duos angelos in albis sedentes, unum ad caput, et unum ad pedes, ubi positum fuerat corpus Jesu. » :
    et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds.
  3. «  Dicunt ei illi : Mulier, quid ploras ? Dicit eis : Quia tulerunt Dominum meum : et nescio ubi posuerunt eum. » :
    Ceux-ci lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur dit : « Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a mis. »
  4. «  Hæc cum dixisset, conversa est retrorsum, et vidit Jesum stantem : et non sciebat quia Jesus est. » :
    Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
  5. «  Dicit ei Jesus : Mulier, quid ploras ? quem quæris ? Illa existimans quia hortulanus esset, dicit ei : Domine, si tu sustulisti eum, dicito mihi ubi posuisti eum, et ego eum tollam." :
    Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je l'enlèverai. »
  6. «  Dicit ei Jesus : Maria. Conversa illa, dicit ei : Rabboni (quod dicitur Magister). » :
    Jésus lui dit : « Marie ! » Se retournant, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » - ce qui veut dire : « Maître ».
  7. «  Dicit ei Jesus : Noli me tangere, nondum enim ascendi ad Patrem meum : vade autem ad fratres meos, et dic eis : Ascendo ad Patrem meum, et Patrem vestrum, Deum meum, et Deum vestrum. » :
    Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : “Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.” »
  8. «  Venit Maria Magdalene annuntians discipulis : Quia vidi Dominum, et hæc dixit mihi. » :
    Vient Marie de Magdala, qui annonce aux disciples : « J'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit. »

Interprétation modifier

Selon certains auteurs tel Maurice Zundel, en demandant à Marie Madeleine de ne pas le toucher, Jésus indique qu'une fois la résurrection accomplie, le lien entre l'humanité et sa divine personne n'est plus physique, mais passe désormais par le lien de cœur et la communion eucharistique. « Il faut qu'Il établisse cet écart, il faut qu'elle comprenne (et toute l'humanité) que la seule voie possible, c'est la Foi, que les mains ne peuvent atteindre la personne et que c'est du dedans, du dedans seulement, que l'on peut s'approcher de Lui[1]. »

De même, plus tard, lorsque l'apôtre Thomas tiendra à toucher les plaies de Jésus (et il lui permettra de le faire à cause de son incrédulité première), il lui déclarera néanmoins : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », car « Il sait que cela ne sert de rien[1] ».

Dans l'art modifier

Noli me tangere est donné comme titre à de nombreux tableaux illustrant cette scène. Ils sont également nommés :

  • l'Apparition à Marie-Madeleine
  • l'Apparition au tombeau
  • le Christ jardinier, le Christ à la bêche

Iconographie modifier

De nombreux détails iconographiques font comprendre comment Marie-Madeleine reconnaît finalement le Jésus qu'elle connaissait (mais ces détails ne correspondent pas au texte de l’Évangile où elle ne reconnaît Jésus que quand il l'appelle par son nom. Voir Jean 20,16)

  • à son attitude
  • à ses attributs vestimentaires (linceul ou manteau brodé ou de couleur rouge)
  • au fait qu'il porte une croix en haut de son bâton
  • au nimbe ou au halo qui l'enveloppe
  • au lieu, en plein air
  • aux personnages accessoires

Quelques peintres et sculpteurs ayant traité ce sujet modifier

Dans la philosophie, la littérature, le théâtre, le cinéma et la critique modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Maurice Zundel, Silence, parole de vie, transcription d'une retraite donnée en 1959, Anne Sigier, , p. 129.
  2. Samuel Douhaire, « “Out 1”, de Jacques Rivette : quand la Nouvelle vague était en roue libre », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie modifier

  • L'Apparition à Marie-Madeleine, 3 textes par Marianne Alphant essayiste, Guy Lafon théologien et Daniel Arasse historien d'art, Ed. Desclée de Brouwer, 2001 (ISBN 2-220-04988-4)
  • Bernard Legras, Les Noli Me Tangere Dans la Peinture, Independently Published, - 130 pages.

Voir également modifier

Liens externes modifier

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