Nicolas Bazire

homme d'affaires français
Nicolas Bazire
Nicolas Bazire en 2009.
Fonctions
Directeur de cabinet du Premier ministre
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Marc-Antoine Autheman (d)
Patrick Suet (d)
Conseiller référendaire à la Cour des comptes
-
Auditeur à la Cour des comptes
-
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Distinctions

Nicolas Bazire, né le à Fort-de-France, est un haut fonctionnaire et homme d'affaires français. Dans le cadre de l'affaire Karachi, il est condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis en 2020.

Biographie modifier

Nicolas Bazire est le fils de Nicolette Barroux et d’Albert Bazire (homme de radio, directeur de Radio Brazzaville de 1952 à 1963, puis directeur de l'ORTF à Fort-de-France), et le frère de Benoît Bazire, PDG d'Areva TA depuis , et d’Arnaud Bazire, PDG de la société d'administration de biens Lamy (détenue à plus de 95% par le promoteur immobilier Nexity[1]).

Nicolas Bazire suit sa scolarité au lycée Corneille à Rouen, puis devient diplômé de l’École navale (1978-1980) et de l’Institut d’études politiques de Paris (1984)[2].

Ancien élève de l’ENA (1985-1987 ; promotion Fernand-Braudel), il devient auditeur à la Cour des comptes en 1987, puis conseiller référendaire en 1991 et chargé de mission auprès du secrétaire général du groupe Thomson[3]. À partir de l'été 1988, il devient collaborateur d'Édouard Balladur. Le lundi 29 mars 1993, il est appelé par celui-ci comme Directeur du cabinet, chargé de mission auprès du Premier Ministre[4].

Il est depuis 1993 un proche de Nicolas Sarkozy , alors Ministre du Budget et porte-parole du Gouvernement Édouard Balladur et un de ses conseillers personnels. Il a été son témoin lors de son mariage avec Carla Bruni le [3].

Il est Young Leader[5] (1998) de la French-American Foundation.

Parcours politique modifier

Pendant la deuxième cohabitation, il est le directeur de cabinet du Premier ministre Édouard Balladur, entre mars 1993 et janvier 1995. Il prend la présidence de l’Association pour la réforme, une association créée par Édouard Balladur après l’élection présidentielle de 1995[6]. Auprès d’Édouard Balladur, il supervise la privatisation d'entreprises publiques, choisissant les principaux actionnaires qui contrôleraient le capital des sociétés privatisées[7].

Il est élu conseiller municipal au premier tour dans la commune de Bourville (Seine-Maritime), en , mais battu par le maire sortant dont il briguait le mandat.

Il est l’auteur d'un livre : Journal de Matignon, paru chez Plon en 1996. Il a participé à la conférence Bilderberg de 2011[8]. Il a pris la direction de la Fondation pour l'innovation politique, « cercle de réflexion » de l'UMP chargé d'anticiper l'élection présidentielle de 2012[3].

Carrière dans les affaires modifier

Fin 1995, il est nommé associé-gérant de la banque Rothschild & Cie, chargé des fusions-acquisitions et membre du Conseil de surveillance. Membre du Conseil de surveillance de cette banque en 1999, il devient alors directeur général du Groupe Arnault, fondé par Bernard Arnault, ainsi que du pôle presse de LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton, DI Group (La Tribune, Investir, etc.), et directeur du développement et des acquisitions de LVMH[3].

Depuis , il dirige aussi le fonds d’investissement, doté de 3 à 4 milliards d’euros, créé par Albert Frère et Bernard Arnault, le Groupe Arnault. Le , il rejoint le conseil de surveillance de Carrefour[réf. nécessaire].

Il est également membre du conseil d’administration et directeur délégué de Montaigne Participations et Gestion, membre du conseil d'administration des compagnies DI Group, Europ@web (holding Internet de Bernard Arnault), et Ipsos.

Il est vice-président et membre du conseil de surveillance de Tajan, président de GA Investissements, MPG Investissements, de Gasa Développement et de Financière Saint Nivard, directeur de Bourville Immobilier, membre du comité de direction des Paul Doumer Automobiles.

Il est membre du conseil d’administration d’Atos depuis [9]. Il est aussi membre du Conseil d'Administration de Carrefour et de Suez.

Le groupe LVMH annonce, en , qu'il renonce à ses rémunérations d'avril et de mai 2020 ainsi qu'à « qu'à toute rémunération variable au titre de l'année 2020 » du fait des conséquences de la pandémie de coronavirus sur l'activité du groupe[10]. Vers le mois de mai, c'est lui qui organise l'entrée du Groupe Arnault dans LC&M, le holding de tête d'Arnaud Lagardère[11].

Affaire judiciaire modifier

Le , il est mis en garde à vue, en même temps que Thierry Gaubert, par le juge Renaud Van Ruymbeke, à l'époque conseiller du ministre de la Défense François Léotard, dans le cadre de l’enquête sur de possibles rétrocommissions en marge de contrats de ventes d’armes au Pakistan et en Arabie Saoudite – « Affaire Karachi »[12]. – précédant l'élection présidentielle de 1995, à l'époque où Nicolas Bazire était un collaborateur clé d'Édouard Balladur[13]. Il est mis en examen le lendemain pour complicité d’abus de biens sociaux[14] et d'avoir participé au financement caché de sa campagne[15]. Son procès s'est ouvert en [16]. Le , le tribunal correctionnel de Paris le condamne à cinq ans de prison dont deux avec sursis et à 300 000 euros d'amende[17]. Il annonce son intention de faire appel de cette décision.

Poursuivi depuis pour « détournements de fonds publics », il est convoqué avec Pierre Mongin par la Justice le et mis en examen. Cette mise en examen est annulée le [18].

En janvier 2021, il refuse de se rendre devant la Cour de justice de la République pour témoigner lors du procès d'Edouard Balladur[19].

Distinction modifier

Il est officier dans l'ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d'honneur[2],[20].

Notes et références modifier

  1. « En deux ans, Lamy a perdu la gestion de 45.000 copropriétés », sur latribune.fr, (consulté le )
  2. a et b « Nicolas Bazire », sur lvmh.fr
  3. a b c et d Raphaëlle Bacqué, « Bazire, l'autre Nicolas », Le Monde, no 20737,‎ , p. 10
  4. « Campagne d'Edouard Balladur : Nicolas Bazire mis en examen », sur Le Monde, (consulté le )
  5. « Annuaire des Young Leaders - French-American Foundation France » (consulté le )
  6. « D'importantes sommes en liquide dans le coffre de l'association de Balladur », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne)
  7. « De Pepy à Veolia-Suez, de Mitterrand à Macron : voyage au cœur de la "Mafia d'Etat" », sur LExpress.fr,
  8. (en) « Bilderberg Meetings, Final List of Participants », bilderbergmeetings.org, (consulté le )
  9. Conseil d’administration sur le site d'Atos
  10. « Coronavirus : Bernard Arnault rogne sur son salaire de PDG de LVMH », sur Challenges (consulté le )
  11. Gilles Fontaine, « Jeux de pouvoir chez Lagardère », Challenges, no 662,‎ , p. 108 à 112 (ISSN 0751-4417)
  12. « JUGEMENT KARACHI : LES MÉDIAS LVMH OUBLIENT LE CONDAMNÉ LVMH », sur Arrêt sur Image,
  13. Laurent Valdiguié, « Affaire Takieddine : Bazire en garde à vue », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne)
  14. AFP et Reuters, « Campagne d'Edouard Balladur : Nicolas Bazire mis en examen », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  15. David Bensoussan, « Procès Karachi: Nicolas Bazire, un ponte de LVMH dans la tourmente », sur Challenges, (consulté le )
  16. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, « Affaire de Karachi : un procès et deux grands absents », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. Le Monde avec AFP, « Affaire Karachi : prison ferme pour six prévenus, dont des proches d’Edouard Balladur, dans le volet financier », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  18. Campagne de Balladur : Pierre Mongin, le PDG de la RATP, mis en examen, article du 12 septembre 2013, sur francetvinfo.fr, consulté le 12 septembre 2013.
  19. Karl Laske, « Karachi: le bras droit de Balladur, Nicolas Bazire, fait défection au procès », sur Mediapart (consulté le )
  20. « Nicolas Bazire : Directeur général de groupe Arnault et membre du conseil d’administration et du comité exécutif du groupe LVMH », sur www.lsa-conso.fr (consulté le )

Sources modifier

Liens externes modifier