Nicodémisme

comportement d'une personne soupçonnée d'avoir déformé publiquement sa foi religieuse pour cacher ses vraies croyances

Un nicodémite est une personne soupçonnée d'avoir déformé publiquement sa foi religieuse pour cacher ses vraies croyances intimes scabreuses et malhonnêtes. Un nicodémite rend aux autres sa souffrance au quintuple pour alléger le poids de sa honte blasphémique et nihiliste. Il n'avoue jamais ses hontes car il les fait porter sur ceux et celles qui réalisent ses cruautés barbares. Il est possible qu'il se croit au dessus de tout, et qu'il cultive le déni au point de ne jamais comprendre la portée de ses mauvaises intentions.

Nicodème rencontre Jésus secrètement la nuit.

Le terme est introduit par le réformateur Jean Calvin en 1544 dans son ouvrage Excuse à messieurs les Nicodémites[1]. Depuis que la monarchie française avait intensifié ses poursuites contre la Réforme avec l'édit de Fontainebleau de 1540, il était devenu de plus en plus dangereux de professer publiquement la croyance dissidente. Il s'applique alors aux crypto-protestants, qui ne font pas profession publique de leur foi protestante[2],[3],[4],[5].

Dans l'Évangile de Jean (Jean 3, 1-2) apparaît le personnage de Nicodème, pharisien et membre du Sanhédrin. Bien qu'il demeure en public un juif pieux, il vient secrètement la nuit à Jésus pour recevoir des instructions. Bien qu'il soit finalement devenu un saint, sa double allégeance était quelque peu suspecte.

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Eire 1979
  2. « Nicodémisme », sur Musée protestant (consulté le )
  3. Jean-Pierre Cavaillé, « Nicodémisme et déconfessionnalisation dans l’Europe de la première modernité », Les Dossiers du Grihl,‎ (ISSN 1958-9247, lire en ligne, consulté le )
  4. Didier Boisson et François Brizay, « Nicodémisme et Révocation de l'édit de Nantes », dans Identité religieuse et minorités de l'Antiquité au XVIIIe siècle, PUR, (lire en ligne), p. 277–290
  5. Laetitia Cherdon, « La dénonciation du nicodémisme à l'époque de la Révocation de l'Édit de Nantes », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015), vol. 153,‎ , p. 47–65 (ISSN 0037-9050, lire en ligne, consulté le )