Nicholas Onuf (né en 1941) est un universitaire américain. Onuf est actuellement professeur émérite de relations internationales à l'Université internationale de Floride et fait partie des comités de rédaction de International Political Sociology, Cooperation and Conflict et Contexto Internacional. C'est un penseur constructiviste des relations internationales[1]. On lui attribue l'invention du terme « constructivisme »[2].

Nicholas Onuf
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Biographie modifier

Onuf est un universitaire spécialisé dans les relations internationales. Il est essentiellement connu pour la rédaction en 1989 de l'ouvrage Wolrd of our Making.

Influences modifier

Dans l'introduction de World of our Making, ouvrage majeur d'Onuf, publié en 1989, l'auteur reconnaît l'influence de la philosophie sur son œuvre[3]. Il reconnaît s'inspirer fortement des travaux de Nelson Goodman. Il reconnaitra aussi l'influence des poststructuralistes, en reconnaissant qu'ils ont « essentiellement raison de mettre l’accent sur le contenu logocentrique des nombreuses dualités qui dominent la pensée occidentale »[4],[3]. Onuf se différencie cependant d'eux en refusant une déconstruction totale, qui est selon lui entreprise vaine et vide de sens, Onuf préférant tenter de construire une représentation du monde en prenant en compte ces biais identifiés[3].

Pensée modifier

Onuf est un penseur constructiviste, c'est-à-dire partisan d'une théorie des relations internationales qui mette l'accent sur l'intersubjectivité et sur la place des idées dans le système international. Dans son ouvrage World of our Making, Onuf fait le postulat suivant, qui est que tout ce que l'homme peut faire est de « construire des mondes que nous connaissons dans un monde que nous ne connaissons pas ». Le monde des hommes est donc un monde essentiellement construit par le jeu des normes, des habitus, des pratiques et par l'évolution des relations entre acteurs. Ce monde construit est donc celui qu'Onuf essaie de décrypter[3]. Par conséquent, il est logique qu'Onuf conçoive le constructivisme comme une méthode, une façon d'appréhender les rapports humains, plus que comme une véritable théorie[5],[3].

Onuf perçoit les être humains non comme des êtres pleinement rationnels mais comme des être sociaux[6]. C'est donc logiquement qu'il mets en avant une interdépendance entre acteurs et structures, les deux s'influençant et se modelant l'un et l'autre[6].

Notes et références modifier

  1. Robert Jackson and Georg Sørensen, Introduction to International Relations: Theories and Approaches, 4th Edition, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-954884-2), p. 166 :

    « Constructivism was introduced to IR by Nicholas Onuf (1989) who coined the term »

  2. Martha Finnemore, National Interests in International Society, Cornell University Press, , 4 p. (DOI 10.7591/j.ctt1rv61rh, lire en ligne) :

    « The term "constructivism" comes from Nicholas Onuf »

  3. a b c d et e Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, Théories des relations internationales, Paris, Presses universitaires de France, , 126 p. (lire en ligne), p. 86
  4. (en) Nicholas Greenwood Onuf, World of our making: rules and rule in social theory and international relations, Routledge, coll. « The new international relations », , 352 p. (ISBN 978-0-415-63039-9), p. 38
  5. (en) P. Kowert (dir.), V. Kubalkova et N.Onuf, International Relations in a Constructed World, Londres, M.E. Sharpe, (lire en ligne), « Constructivism : A User’s Manual », p. 58
  6. a et b D.Battistela, Théorie des relations internationales, Paris, Presses de Sciences Po, (lire en ligne), p. 329-357

Liens externes modifier