Naufrage du SS Tanaïs

Le SS Tanaïs (grec moderne : Τάναϊς), parfois appelé par erreur Danae or Danais (Δανάη / Δαναΐς), est un bateau cargo grec, construit en Grande-Bretagne. Après la défaite de la Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale, le navire est réquisitionné par les forces de l'Axe qui occupent le pays. En 1944, un sous-marin de la Royal Navy coule le cargo au large d'Héraklion, en Crète, causant la mort de plusieurs centaines de passagers en cours de déportation : juifs et non-Juifs de Crète ainsi que des civils et prisonniers de guerre italiens. Les sources ne s'accordent pas sur le nombre de victimes et les estimations varient de 425 à 1 000 morts[1].

Naufrage du SS Tanaïs
Date
Lieu 35° 35′ N, 25° 11′ E
Victimes juifs et chrétiens de Crète déportés ; civils et prisonniers de guerre italiens
Type naufrage du bateau cargo SS Tanaïs
Morts entre 425 et 1 000
Survivants entre 14 et 41
Auteurs sous-marin HMS Vivid de la Royal Navy
Guerre Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 35° 35′ nord, 25° 11′ est

Le navire modifier

John Blumer and Co Ltd de Sunderland, en Angleterre, construisent le bateau sous le nom de Holywood à la demande de William France, Fenwick and Company of London. Le bâtiment est achevé en janvier 1907[2]. Il s'agit d'un navire cargo à vapeur et ses propriétaires l'exploitent pour le tramping.

Stefanos Synodinos, propriétaire grec de navires, achète le bateau en 1935 ; il le rebaptise Tanaïs[3], du nom de la cité antique de Tanaïs, dans le delta du Don, et l'enregistre auprès du port autonome du Pirée.

Le , pendant la bataille de Crète, la Luftwaffe coule le Tanaïs dans la baie de Souda. Le bâtiment est renfloué, réparé et réquisitionné par Mittelmeer-Reederei (de) (MMR), société sous le contrôle du Troisième Reich, qui exploite des navires cargo sur le front méditerranéen pendant la guerre. MMR utilise le Tanaïs pour transporter des passagers entre les îles Égéennes et la Grèce continentale[4],[5].

Naufrage modifier

Entre le 8 et le , le Tanaïs, escorté par l'UJ 2142 (chasseur de sous-marins) et les navires de garde GK 05 and GK 06, vogue depuis Héraklion vers le port du Pirée[6]. Il transporte dans ses cales trois groupes de prisonniers : 265 juifs déportés de La Canée à l'issue d'une rafle menée les jours précédents, jusqu'à 400 non-Juifs de la résistance crétoise et entre 100 et 300 prisonniers de guerre italiens favorables à Pietro Badoglio, arrêtés après l'armistice de Cassibile[1]. Les sources varient sur le nombre de prisonniers crétois et italiens.

Le matin du 9 juin, le sous-marin HMS Vivid repère le Tanaïs à 14 milles marins (26 km) au Nord-Ouest de l'île de Dia, aux coordonnées 35° 35′ N, 25° 11′ E. Le Vivid tire une rafale de quatre torpilles à une distance de 2 200 mètres. Deux d'entre elles touchent le Tanaïs, qui sombre en 12 secondes[6],[7],[8]. Le nombre de victimes est inconnu, même s'il est présumé que la majorité des personnes à bord du navire ont péri. Selon une source, seules 14 personnes ont survécu[4] mais une autre estime qu'il y eut 41 survivants[6].

Références modifier

  1. a et b Shmuel Spector, The Encyclopedia of Jewish Life Before and During the Holocaust, vol. I: A–J, Yad Vashem; New York University Press, (ISBN 0814793762, lire en ligne), p. 282
  2. « Holywood », sur Sunderland Built Ships, North East Maritime Forum (consulté le )
  3. Lloyd's Register, vol. II, London, Lloyd's Register, (lire en ligne), « Steamers & Motorships »
  4. a et b (de) « Tanais », sur Griechische Schiffsverluste, Das Historische Marinearchiv
  5. (de) « Deutsche Mittelmeer-Reederei 1943–1944, Schiffe über 1000 BRT », sur Mittelmeer-Reederei, Württembergische Landesbibliothek,
  6. a b et c Guðmundur Helgason, « HMS Vivid (P 77) », sur Uboat.net
  7. VE Tarrant, The Last Year of the Kriegsmarine: May 1944 – May 1945, Annapolis, MD, Naval Institute Press, (ISBN 1557505101), p. 117
  8. Jan Lettens, « SS Tanais (Vivid) (+1944) », (consulté le )