Napoléon Gobert

philanthrope français (1807-1833), fondateur du prix académique Grand prix Gobert

Le baron Napoléon Gobert est un philanthrope français né le à Metz[1],[2] et mort au Caire le .

Napoléon Gobert
Titre de noblesse
Baron de l'Empire (d)
Biographie
Naissance
Décès
(à 25 ans)
Le CaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père

Biographie modifier

Napoléon Jacques Gobert, fils du général Jacques Nicolas Gobert, baron d'empire, et d'Olive Agathe Berthois[3], a pour parrain l’empereur Napoléon Ier, qui donna son nom le même jour à douze enfants de maréchaux et de généraux, baptisés à la cathédrale Notre-Dame de Paris avec Napoléon-Charles Bonaparte, fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande[4]. Son père meurt alors qu'il a cinq ans.

Le jeune Gobert suit les cours de l’École de droit à Paris ; en 1826 il est signataire avec 165 de ses condisciples d'une pétition hostile au projet de Joseph de Villèle de rétablissement d'un droit d'aînesse[2]. Sa mère meurt alors qu'il vient d'atteindre sa majorité.

Il participe aux journées de la révolution de 1830 dans les rangs des insurgés, est nommé attaché à l'ambassade de France en Angleterre[2]. Il effectue en 1833 un voyage en Égypte, où il succombe à un accès de fièvre le [5]. Il est enterré dans le cimetière du Caire[6].

Possesseur d’une grande fortune mais de santé fragile, il rédige son testament en avril-[4] ; il déshérite sa famille, et consacre ses biens à des actions philanthropiques[n 1]. En premier lieu, le baron Gobert fait don à ses fermiers et métayers de Bretagne des biens fonds qu’ils détenaient de lui à loyer, sous la seule obligation de faire apprendre à lire et à écrire à leurs enfants[n 2]. Par ailleurs, il consacre 200 000 francs pour l’érection d’un monument funéraire pour son père, dans le cimetière du Père-Lachaise[5].

Il lègue enfin le reste de sa fortune à deux des Académies de l’Institut de France, ce capital étant destiné à constituer à chacune une rente annuelle pour attribuer un prix à des historiens : le Prix Gobert pour l'Académie des inscriptions et belles-lettres à l’auteur du « travail le plus savant ou le plus profond sur l’histoire de France ou les études gui s’y rattachent » ; le Grand prix Gobert pour l’Académie française, au « morceau le plus éloquent d’histoire de France »

La famille du baron Gobert attaqua ce testament ; mais elle perdit son procès. L’Institut composa avec elle, et les legs qui lui avaient été faits furent réduits ensemble à 20 000 francs de rente.

L'Académie française entretient la tombe de Napoléon Gobert au Caire[6]. Les deux Académies ont élevé la tombe du général Gobert au cimetière du Père-Lachaise, réalisée par David d'Angers[7].

Hommages modifier

Le rue Gobert ouverte à Paris en 1870 dans le 11e arrondissement porte son nom ; la ville de Metz a nommé en 1956 une rue Napoléon-Gobert.

Notes et références modifier

Notes
  1. « J’aurais voulu rendre ma vie utile à mon pays : j’ai fait des projets, et le courage ne m’aurait pas manqué ; mais la santé n'allume pas le flambeau de mon intelligence, et toutes mes facultés, grandes peut-être, languissent éteintes. L’étude est une lutte qui m’épuise et où je succombe. Que ma mort, du moins, soit utile à ma patrie, et puisse-je faire avec mes biens ce que je n’ai pu faire avec mon esprit ! » (préambule de son testament)
  2. Il est ainsi en accord avec l'opposition qu'il a manifesté en 1826 au rétablissement du droit d'aînesse, qui signifie la conservation des biens dans les familles
Références
  1. Acte de naissance à Metz, vues 73-74/192.
  2. a b et c Romuald Szramkiewicz, « Autour d'une pétition d'étudiants de la Faculté de droit de Paris contre le projet Villèle de retour au droit d'aînesse en 1826 », Revue d'histoire des Facultés de droit et de la science juridique, no 14,‎ , p. 93-136 (lire en ligne).
  3. Maurice Déchéry, « Benjamin Constant aux Herbages », dans Annales Benjamin Constant, vol. 10, 1989, p. 171-183.
  4. a et b Philippe Le Bas, « GOBERT (Napoléon », dans France. Dictionnaire encyclopédique, Paris, Firmin-Didot, (lire en ligne), tome VIII, p. 840-841.
  5. a et b Douglas Keister, Stories in Stone Paris: A Field Guide to Paris Cemeteries & Their Residents, 2013 Lire en ligne.
  6. a et b Henry Bordeaux, Quarante ans chez les quarante, Paris, Arthème Fayard, 1959 Lire en ligne.
  7. Didier Muller, « GOBERT Jacques Nicolas (1770-1808) », sur Amis et passionnés du Père-Lachaise, (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier