Le nanpa (ナンパ?), aussi écrit nampa, est, dans la culture japonaise, un type de flirt et de séduction chez les adolescents et les personnes dans la vingtaine et la trentaine. Il se réfère le plus souvent à la « chasse aux filles » et a une forte connotation négative associée. Certaines zones hautement fréquentées affichent par exemple des panneaux d'interdiction du nanpa.

Lorsque les femmes japonaises accostent les hommes d'une manière similaire au nanpa, cela est appelé gyakunan (ギャクナン, « inverse »?)[1].

Étymologie modifier

« Nanpa » est un nouveau mot apparu durant l'ère Meiji avec un sens opposé à « kouha (en) ». Il s'écrit à l'origine avec les kanji 軟派| (lit. « école douce »). La signification du nanpa a constamment évolué et était différente de ce qu'elle signifie aujourd'hui. Initialement, le mot était un terme politique qui désignait les « partis ayant une opinion et des propositions molles » ou des « personnes étant incapables de revendiquer une opinion forte » (1892), puis il se référait aux « départements ou journalistes responsables des articles de sujets prestigieux comme le social ou le littéraire dans les journaux et magazines » (1901), et finalement, cela a fini par désigner une « partie de la jeunesse recherchant des membres du sexe opposé et de beaux vêtements » (1909)[2]. En général, cela signifie que les gens sont plus intéressés par le plaisir et l'indulgence que par des activités « difficiles » comme la politique, le milieu universitaire ou l'athlétisme.

Le mot pour la chasse au petit ami par les femmes, gyakunan, est un mélange de gyaku (?, lit. « inverse »), et de la première partie du mot « nanpa »[1].

Description modifier

Le nanpa est pratiqué le plus souvent chez les jeunes hommes âgés de la fin de l'adolescence à la mi-vingtaine. Des groupes de « garçons nanpa » se rassemblent autour de lieux où abondent les piétonnes féminines (ponts, stations de métro, centres commerciaux, etc.) et les approchent dans l'espoir d'obtenir un rendez-vous. Les groupes de nanpa portent généralement des vêtements de haute couture avec de beaux costumes, des chaussures chères, et des coiffures extravagantes. En raison de leur style vestimentaire, les garçons nanpa sont parfois considérés par les gaijin (« étrangers ») comme des employés de bars à garçons, qui parcourent également ces zones en abordant diverses femmes.

En raison du nombre croissant de participants au nanpa et des plaintes croissantes, de nombreuses régions japonaises réagissent plus durement à cette pratique. Par exemple, de nombreux lieux de rencontre pour jeunes, tels que les salles d'arcades, affichent des panneaux No Nanpa, et la police dans les villes japonaises très peuplées applique ces règles. Cela peut être en réaction à la peur croissante chez les jeunes femmes japonaises d'enlèvement ou de viol. Le district de Shibuya est particulièrement sévère envers les garçons qui font du nanpa à la suite de l'enlèvement de quatre jeunes filles par un homme d'âge moyen en [3].

Le nanpa homosexuel modifier

Le Japon a aussi une culture du nanpa homosexuel, en particulier dans le quartier de divertissement gay de Shinjuku ni-chōme.

Le nanpa durant l'ère Meiji modifier

Le nanpa chez les étudiants de l'ère Meiji faisait référence une partie de jeunes aimant poursuivre les filles et s'habillant de façon élégante, dans un style européen, en opposition aux kouha (en) qui préféraient le style traditionnel japonais et s’engageaient souvent dans des relations homosexuelles[4].

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Botting, Geoff. "Japanese women on top." The Japan Times, April 8, 2001. Reprinted from Spa!, April 4, 2001. Reviewed November 1, 2010
  2. Nihon Kokugo Daijiten 2nd edition, Tokyo, Shogakukan, (ISBN 4-09-521010-9)
  3. Norimitsu Onishi, « Tokyo Journal; A Flashy Teenage Trend Capital, and Its Dark Side », sur NYTimes.com,
  4. Ogai Mori, Vita Sexualis : The Novel, Tuttle Publication, , 160 p. (ISBN 978-1-4629-0221-7 et 1-4629-0221-9, lire en ligne)

Liens externes modifier