La néoménie est le jour de la nouvelle lune et premier jour du mois dans certains calendriers luni-solaires. C'était un jour de fête, célébré dans l'antiquité en Égypte, en Grèce, à Rome, mais aussi en Judée. Le judaïsme a gardé vive cette tradition, dans le calendrier hébraïque encore utilisé aujourd'hui pour déterminer les jours de fête liturgique.

Égypte antique modifier

En Égypte, on conduisait solennellement l'animal auquel le mois était consacré[1].

Grèce antique modifier

Les mots grecs ὁ μήν (le mois) et ἡ μήνη (la lune) se construisent tous deux sur la racine Μα signifiant mesurer[2]. Dans certains calendriers anciens, le nouveau mois (ὁ νέος μήν) commençait à la nouvelle lune (ἡ νέα μήνη)[3], expressions qui donnent l'étymologie du terme néoménie (ou nouménie) en français, signifiant simultanément le jour de la nouvelle lune et premier jour du mois.

Dans l'antiquité grecque, des confréries de néoméniastes (ou nouméniastes) fêtaient chaque néoménie par des prières publiques, sur l'Acropole d'Athènes, au cours desquelles les statues d'Hermès[4] et d'Hécate[5] étaient enguirlandées de plantes et de fleurs. Apollon[6] néoménien présidait aux cérémonies de ce jour de fête. Les affaires publiques étaient mises en congé à chaque néoménie, et les confrères néoméniastes participaient à d'imposants banquets festifs, les syssities.

Rome antique modifier

Chez les Romains « envoyer aux calendes grecques » est une expression humoristique car le mois grec commence par une néoménie lunaire, mais ignore les calendes d'une année solaire.

Judaïsme ancien et contemporain modifier

Le calendrier hébraïque utilisé par les Juifs comprend douze ou treize mois lunaires commençant chacun précisément à la nouvelle lune. Ce jour de néoménie, appelé en hébreu Roch Hodech, est célébré par des prières rituelles.

Notes et références modifier

  1. François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, p. 101, 1783 (disponible sur Google books).
  2. M. A. Bailly Abrégé du dictionnaire grec-français, p. 571, Paris, 1901.
  3. L'adjectif grec νέος, νέα, νέον signifie nouveau, nouvelle, voir M. A. Bailly, Abrégé du dictionnaire grec-français, p. 588, Paris, 1901.
  4. Dieu grec des marchands et des voleurs et, plus généralement, de tous les voyageurs. Assimilé au dieu romain Mercure, Hermès était le messager des dieux et la statuaire le représente souvent coiffé d'un casque ailé.
  5. Cette déesse titanide (générée par les Titans), infernale et grande magicienne, était aussi déesse de la lune qu'il fallait apaiser par des offrandes les jours de néoménie.
  6. Dieu solaire grec, maître de la lumière et de la beauté, il présidait à la divination mais aussi aux arts de la Cité.