Museo de las Familias

Museo de las Familias (en espagnol : musée des familles) est une publication périodique culturelle portant sur les sciences et les traditions sociales (costumbrismo) fondée à Madrid (Espagne) en 1843 par Francisco de Paula Mellado (es).

Museo de las Familias
Lecturas agradables e instructivas  
Image illustrative de l’article Museo de las Familias

Discipline Sciences, arts, littérature, mœurs
Langue Espagnol
Publication
Maison d’édition (Madrid, Espagne)
Période de publication au
Fréquence Mensuel
Indexation
ISSN 2171-1453
OCLC 1758856

Histoire modifier

Museo de las Familias est fondée, par Francisco de Paula Mellado (es), un éditeur populaire de journaux et de feuilletons, qui se chargera de son édition et de son impression[1].

En plus d'être en compétition avec Semanario Pintoresco Español[N 1] et El Museo Universal, Paula Mellado s'inspire de revues étrangères du même genre, en particulier françaises, telles que Musée des familles[1],[2].

De périodicité mensuelle, le premier numéro apparaît le , et malgré les agitations politiques[N 2], le journal s'en tiendra éloigné — se qualifiant de publication « indépendante, purement littéraire et artistique[N 3] » — se contentant de fournir, ainsi que l'indique son sous-titre, des « lectures agréables et instructives[N 4] »[1].

Paula Mellado est le directeur de la publication de 1843 à 1847 et de 1865 à 1867 ; José Muñoz Maldonado (es) assure la direction entre ces deux mandats. De 1843 à 1854, la collection regroupe en tout 12 tomes ; de 1855 à 1867, 13 autres ; de 1868 à , plusieurs numéros sont édités, accumulant 96 pages[2], avant la dernière période de la revue allant d'avril à décembre de cette même année, sous la direction de Dionisio Chaulié (es)[1].

En décembre 1869, La Ilustración Española y Americana est créée avec de nouvelles techniques de gravure et d'impression et une nouvelle structure de contenus : Museo de las Familias ne peut répondre à cette modernité et cessera de publier exactement un an plus tard[1].

Contenus modifier

La revue proposera des articles sur l'Histoire, l'histoire naturelle, la géographie, les voyages, les mœurs, les arts, des biographies d'illustres espagnols, ainsi que des légendes et anecdotes morales. Elle publie des contes, des poèmes, des romans sous forme de feuilleton et autres textes à suivre sur plusieurs numéros[1].

Cette variété de contenu fait la fierté de la revue qui se réclame un « journal-bibliothèque[N 5] » destiné à « distraire avec des lectures instructives sans aridité ; religieuses ou morales sans ennui ; amusantes sans scandale ; et populaires sans charlatanisme[N 6] » les plus de 4 000 familles qui étaient abonnées en 1855[1].

Cependant, la revue reste spécialisée sur les sujets romanesques et artistiques[3] ; par ailleurs, dans l'intention de divulguer et d'avoir une valeur pédagogique, la revue proposait surtout des récits « historico-légendaires[N 7] » ou « historico-romanesques[N 8],[4] », bien que Seoane juge ces lectures « très pauvres et insipides[N 9] » et qu'elle ne se révèlent pas si agréables et instructives que promis[1],[5].

Collaborateurs modifier

Le collaborateur le plus important de la revue est l'écrivain et juriste des Lumières José Muñoz Maldonado (es) : il participe dès le premier numéro et occupera même un poste de directeur pendant presque 20 ans, bien que partageant son activité avec Semanario Pintoresco Español, devenant le véritable artisan de cette revue[6]. Il ira jusqu'à écrire des numéros dans leur quasi-totalité, avec l'aide de Francisco Fernández Villabrille (1781-1864)[1].

La revue bénéficie par ailleurs de la collaboration de nombreux écrivains de qualité, dont Manuel Bretón de los Herreros (es), Modesto Lafuente, José Eugenio Hartzenbusch (es), Ramón de Campoamor, Antonio Ferrer del Río (es), Gregorio Romero Larrañaga (es), Antonio Pirala (es), Carolina Coronado, Gertrudis Gómez de Avellaneda et Cecilia Böhl de Faber y Larrea (« Fernán Caballero »)[1]. José Zorrilla a également participé, et a par ailleurs, se faisant passer pour un artiste italien, réalisé plusieurs illustrations[7].

Les gravures sont tantôt des originales tantôt des copies d'œuvres pittoresques provenant de France (en majeure partie), d'Angleterre ou d'Allemagne, ce qui donne un style un peu étranger à la revue, en particulier pour les couleurs des gravures françaises. Le graveur Vicente Castelló participe au lancement de la revue, et Calixto Ortega participera régulièrement[1],[4].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Aux côtés du Semanario Pintoresco Español, Museo de las Familias demeure l'un des meilleurs représentants de cette presse illustrée espagnole consacrée à la culture et aux mœurs locales, et partageant d'ailleurs souvent les mêmes illustrations et les mêmes collaborateurs[1],[2].
  2. En Espagne, cette année correspond à l'insurrection de 1843 et à la fin de la régence du général Baldomero Espartero. Isabelle II d'Espagne commence ainsi son règne.
  3. Texte original : « independiente, puramente literaria y artística ».
  4. Texte original : « lecturas agradables e instructivas ».
  5. Texte original : « periódico biblioteca ».
  6. Texte original : « distraerlas con lecturas instructivas sin aridez, religiosas o morales sin fastidio, divertidas sin escándalo y populares sin charlatanismo ».
  7. Texte original : « histórico-legendario ».
  8. Texte original : « histórico-novelesco ».
  9. Texte original : « bastante pobre e insípida ».

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k et l (es) Bibliothèque nationale d'Espagne, « Fiche et hémérothèque du Museo de las Familias », sur hemerotecadigital.bne.es (consulté le ).
  2. a b et c Simón Díaz 1960.
  3. Alonso 2013, p. 45-67.
  4. a et b Sánchez Vigil 2008.
  5. Seoane et Sáiz 1996.
  6. Gómez Aparicio 1967.
  7. (es) José Zorrilla, « Recuerdos del tiempo viejo », Círculo de Lectores, Madrid,‎ , p. 201-203.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (es) Cecilio Alonso, « Las revistas de actualidad germen de la crónica literaria. Algunas calas en la evolución de un género periodístico entre 1845 y 1868 », Anales de literatura española, Valence, UNED Alzira-Valencia, no 25,‎ , p. 45-67 (ISSN 0212-5889, lire en ligne).  
  • (en) Lou Charnon-Deutsch, Hold That Pose : Visual Culture in the Late Nineteenth-Century Spanish Periodical, Penn State Press, (ISBN 978-0-271-04714-0, lire en ligne).  
  • (es) Augusto Ferrán, « El puñal », dans María Montserrat Trancón Lagunas, El cuento español en el siglo XIX. Autores raros y olvidados, Lleida, Universitat de Lleida, (ISBN 9788484095491, lire en ligne).
  • (es) Pedro Gómez Aparicio, Historia del periodismo español, Madrid, Editora Nacional, (OCLC 1299398).  
  • (es) Manuel Ossorio y Bernard, Galería biográfica de artistas españoles del siglo XIX, vol. 1, Madrid, Imprenta de Ramón Moreno, (lire en ligne).  
  • (es) Bernardo Riego, La construcción social de la realidad a través de la fotografía y el grabado informativo en la España del siglo XIX, Ed. Universidad de Cantabria, , 425 p. (ISBN 978-84-8102-287-2, lire en ligne).  
  • (es) Juan Miguel Sánchez Vigil, Revistas ilustradas en España : del romanticismo a la guerra civil, Gijón, Trea, , 317 p. (ISBN 978-84-9704-369-4).  
  • (es) María Cruz Seoane et María Dolores Sáiz, Historia del periodismo en España, vol. 2 : El siglo XIX, Madrid, Alianza, , 297 p. (ISBN 978-84-206-8068-2).  
  • (es) José Simón Díaz, « "Museo de las Familias", Madrid, 1843-1871: introducción e índice de su contenido », Revista de Literatura, Madrid,‎ (OCLC 17093665).  

Articles connexes modifier

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