Mortinatalité

expulsion d'un fœtus mort après 22 semaines de gestation

La mortinatalité est l'expulsion d'un fœtus mort après 22 semaines de gestation. Lorsque le fœtus est mort ou expulsé avant 22 semaines de gestation, il ne s'agit pas d'une mortinaissance, mais d'un avortement ou d'une fausse couche au sens épidémiologique et non pas médical.

Le calcul du taux de mortinatalité se fait en comptant le nombre de mortinaissances enregistrées durant une période donnée (en général l’année civile) pour mille naissances vivantes et mortinaissances enregistrées durant la même période.

Définition modifier

Dans la littérature épidémiologique, de nombreuses définitions différentes sont utilisées pour définir une mortinaissance. Traditionnellement, et selon les recommandations reprises dans la CIM10 de l'Organisation mondiale de la santé[1], une mortinaissance est une naissance d'un fœtus mort de plus de 500 grammes ou si le poids est inconnu de plus de 22 semaines de gestation. Le rapport Euro-Peristat 2010 considère d'abord les naissances de plus de 22 semaines de gestation et si cette donnée est manquante un poids de 500 grammes[2]. Aux États-Unis, bien que les pratiques diffèrent d'un État à l'autre, le National Vital Statistics System, organe fédéral chargé de la surveillance des décès, inclut les mortinaissances dès 20 semaines de gestation[3]. Selon les pays, les interruptions de la grossesse pour raison médicale peuvent être incluses ou pas dans les données. La définition adoptée varie en fonction des objectifs et des capacités administratives et techniques des institutions chargées de la surveillance.

Causes modifier

Elle n'est pas déterminée dans un peu moins d'un quart des cas. Les principales causes, par ordre décroissant, sont les causes obstétricales, les anomalies du placenta, les malformations fœtales et les infections[4].

Enregistrement à l'état civil modifier

En France, selon l’article 79-1 du Code civil, lorsqu’un enfant est décédé avant que sa naissance soit déclarée à l'état civil, l'officier de l’état civil établit un acte de naissance et un acte de décès sur production d’un certificat médical attestant que l’enfant est né vivant et viable, et précisant les jours et heures de sa naissance et de son décès. Si l'enfant est né vivant mais non viable ou lorsque l'enfant est mort-né après un terme de 22 semaines d'aménorrhée ou ayant un poids de 500 g, l'officier de l'état civil établit un acte d'enfant sans vie[5]. Depuis un arrêt de la Cour de cassation en 2008, il n'existe théoriquement plus de seuil de poids ou de durée de la grossesse s'opposant à la déclaration d'un enfant sans vie, ce qui permet aux parents d'inscrire l'enfant sur leur livret d'état-civil, et d'organiser des funérailles. Les fœtus issus de fausses-couches précoces, ou d'IVG ne sont toutefois pas concernés[6],[7].

En Belgique, l’Arrêté royal du définit la mortinaissance comme « toute mort fœtale dont le poids de naissance est égal ou supérieur à 500 grammes ou, si le poids de naissance n’est pas connu, ayant l’âge gestationnel correspondant (22 semaines) ou la taille correspondante (25 centimètres du vortex au talon) ». Une circulaire du Ministère de la justice du relative à l’acte de déclaration d’un enfant sans vie précise que l’acte de déclaration d’un enfant sans vie n’est dressé que si la naissance a eu lieu plus de six mois après la conception. Une circulaire du Ministère des affaires sociales, de la santé publique et de l’environnement du précise que l’allocation de naissance peut être accordée pour un enfant mort-né pour autant que la durée de grossesse soit au minimum de 180 jours[8]. L'inhumation des fœtus mort-nés est une compétence régionale et selon les régions elle est possible dès 12 ou 15 semaines de gestation[9]

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Organisation Mondiale de la Santé. Classification Internationale des Maladies, 10e édition, (vol. 2, p. 134-138)
  2. Euro-Peristat Project with SCPE and EUROCAT. European Perinatal Health Report. The health and care of pregnant women and babies in Europe in 2010. May 2013.
  3. MacDorman, M., Kirmeyer, S., Wilson, E., 2012. Fetal and perinatal mortality, United States, 2006. (No. vol 60 no 8), National vital statistics reports. National Center for Health Statistics, Hyattsville, MD. Accessible: https://www.cdc.gov/nchs/data/nvsr/nvsr60/nvsr60_08.pdf, accédé le 14/08/2013
  4. The Stillbirth Collaborative Research Network Writing Group, Causes of death among stillbirths, JAMA, 2011;306:2459-2468.
  5. Ministère de l’emploi et de la solidarité – Ministère de la justice – Ministère de l’intérieur CIRCULAIRE DHOS/DGS/DACS/DGCL n° 2001/576 du 30 novembre 2001 relative à l’enregistrement à l'état civil et à la prise en charge des corps des enfants décédés avant la déclaration de naissance.
  6. C. Manaouil, M. Decourcelle, M. Gignon, D. Chatelain, O. Jardé Décès périnatal: réglementation actuelle, inscription à l'état civil et devenir du corps, Obstétrique & Fertilité, 2009 - Elsevier présentation en ligne
  7. Arrêté du 20 août 2008 relatif au modèle de certificat médical d’accouchement en vue d’une demande d’établissement d’un acte d’enfant sans vie, Journal officiel
  8. Observatoire de la santé et du social de la Région bruxelloise. 2008. Les indicateurs de santé périnatale en Région de Bruxelles-Capitale. p 18. Les dossiers de l'observatoire. Bruxelles: Commission communautaire commune. Accessible: http://www.observatbru.be/documents/graphics/dossiers/dossier-2008-indicateurs-de-sante-perinatale-1998-2004.pdf, accédé le 14/08/2013
  9. Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale, Définir une naissance, Les notes de l'Observatoire, 2. Commission communautaire commune, Bruxelles, juin 2014 Accessible: http://www.observatbru.be/documents/publications/les-notes-de-lobservatoire/201402-definir-naissance-geboorte-definieren.xml