Monument aux martyrs à Charleroi

mémorial aux victimes des deux guerres mondiales à Charleroi
Monument aux martyrs
Présentation
Type
Style
Architecte
Sculpteur
Matériau
Inauguration
Localisation
Adresse
Avenue de WaterlooVoir et modifier les données sur Wikidata
Charleroi, Hainaut
 Belgique
Coordonnées
Carte

Le monument aux martyrs de Charleroi est un mémorial de style néoclassique situé avenue de Waterloo à Charleroi en Belgique. Œuvre d'Émile Devreux et de Jules Lagae, inauguré en 1923, il honore la mémoire des victimes des deux guerres mondiales.

Historique modifier

 
Signature de Jules Lagae sur le côté droit de la sculpture.

Le monument est l'œuvre de l'architecte et bourgmestre Émile Devreux d'après un avant-projet de son fils, Gabriel[a], et du sculpteur Jules Lagae[1].

L'édification est décidée en par le Conseil communal pour honorer la mémoire des victimes de la Première Guerre mondiale[2]. L'emplacement initialement prévu se situait au carrefour de la rue de la Montagne et des boulevards Audent et de l'Yser. Des travaux furent entrepris pour la pose des fondations, mais le lieu ne rencontra pas l'adhésion populaire[3]. L'emplacement actuel à l'avenue de Waterloo fut adopté par le Conseil communal le à la suite de la proposition de l'échevin Édouard Falony[4].

Il est inauguré le [1],[5].

Description modifier

L'architecture du monument s'inspire du style dorique.

Il se compose d'un pilier de marbre blanc adossé à gauche et à droite d'une demi-colonne dorique, chacune surmontée d'une architrave avec tænia[b], réglet et gouttes.

Au sommet du pilier se dresse une Victoire en bronze. Au pied est assis un personnage féminin écrivant dans un livre, allégorie de l'Histoire[1],[6],[c], également en bronze.

L'ensemble est posé sur un piédestal en pierre bleue.

Inscriptions modifier

Sur le pilier modifier

Sur la face avant du pilier est gravé en lettres dorées un hommage aux victimes de la Première Guerre mondiale. La mention 1940-1945 a été ajoutée ultérieurement pour commémorer également les victimes de la Seconde Guerre mondiale.

L'arrière affiche une liste de 118 noms de soldats de Charleroi et des communes environnantes morts lors de la Première Guerre mondiale.

Texte du livre modifier

 

La figure féminine assise au pied de la colonne écrit un texte tiré des Annales de Tacite dans un livre posé sur ses genoux[1] :

« Neque enim dii sinant ut Belgarum quanquam offerentium decus istud et claritudo sit subvenisse Romano nomini, compressisse Germaniae populos ».

Traduction : « Car aux dieux ne plaise que les Belges, qui s'offrent pourtant, obtiennent la gloire éclatante d'être venus en aide au nom Romain et d'avoir arrêté les peuples de Germanie »[7].

Ce texte fait écho à la participation de la Belgique à la victoire sur l'Empire allemand en 1918[1].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Gabriel Devreux était également architecte. Engagé volontaire, il est officier du génie lorsqu'il est tué à hauteur d'Adinkerke le , âgé de 31 ans. Un avant-projet de monument fut retrouvé parmi ses papiers.
  2. En architecture, le tænia, ou plate-bande, est une fine bande horizontale séparant l'architrave de la frise dans l'entablement dorique.
  3. L'Histoire est parfois présentée sous l'apparence d'une femme couronnée de laurier et écrivant dans un livre, comme dans la fresque « Le Triomphe de l'Histoire sur le Temps » de Raphaël Mengs aux musées du Vatican ou ce bronze « L'histoire » de Georges Bareau, contemporain de Jules Lagae. Dans le monument de Charleroi, la couronne de laurier est tendue par la Victoire située au sommet du pilier.

Références modifier

  1. a b c d et e « Inauguration du Monument à nos Martyrs », Gazette de Charleroi,‎ , p. 2.
  2. Schaeffer 1995, p. 175.
  3. Everard 1959, p. 143.
  4. Schaeffer 1995, p. 182.
  5. « L'hommage suprême de Charleroi à ses martyrs de la guerre », Journal de Charleroi,‎ , p. 1-2.
  6. Gustave Vanzype, « Notice sur Jules Lagae », dans Annuaire de l'Académie, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (lire en ligne [PDF]), p. 109.
  7. Livre I, 43 - Henri Goelzer, Tacite. Annales, Livres I-III, Paris, Les Belles Lettres, coll. « CUF (Budé) », , 165 p. (OCLC 34232563).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Jean Everard, Monographie des rues de Charleroi, Charleroi, Collins, , 223 p.
  • Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3)