Mokoch, ou Mokocha (en russe : Мокошь, en polonais : Mokosz) était la déesse de la terre mère et nourricière dans la mythologie slave. Selon certains chercheurs (Łowmiański, Borovskij), qui ont essayé de rapprocher son nom de la racine slave mok- (mouillé, humide), elle représentait la déesse de la pluie et de la tempête[1].

Broderie du Nord de la Russie, parfois interprétée comme une représentation de la Déesse mère (XIXe siècle).

Le prince Vladimir lui avait érigé une statue à Kiev en compagnie de celles d'autres dieux, avant sa conversion au christianisme[2]. C'est la seule divinité féminine slave généralement reconnue.

Elle est souvent représentée avec une large tête et de longs bras : ceci provient d'une assimilation avec une créature féminine légendaire du nord de la Russie, appelée mokocha, toute relation directe entre cette créature et Mokoch restant toutefois hypothétique[3]. Elle est associée à la terre arable et fertile, protectrice de la divination et de la magie, ainsi qu'aux métiers de filage et de tissage. Elle aide les femmes à l'accouchement. On a envisagé qu'elle ait été l'épouse de Svarog, formant ainsi un couple Ciel / Terre, ou encore de Péroun. Elle était particulièrement honorée par les Slaves, au point que le simple crachat à terre était considéré comme un crime.

Le jour du vendredi lui était consacré.

Après la christianisation des pays slaves, son culte a été remplacé par celui de la Vierge Marie et de Sainte Parascève d'Iconium (en russe : Святая Параскева-Пятница)[4].

En dehors de la Russie, on ne dispose que d'indices ténus d'un culte possible de Mokoch, notamment par la toponymie : il existe une commune tchèque nommée Mokošín ; les noms des anciens villages de Muuks, en Poméranie occidentale, et de Moggast, en Haute-Franconie, ont aussi été envisagés comme étant en relation avec celui de Mokoch.

Notes et références modifier

  1. On la rapproche parfois de l'expression récurrente dans les contes populaires russes, « la terre humide » (сырая земля).
  2. Louis Léger (voir Bibliographie) mentionne la Chronique de Nestor, dans laquelle il est dit que vers 980, le prince Vladimir établit sur une éminence à Kiev plusieurs idoles en bois : autour de Péroun, on trouvait Khors, Dajbog, Stribog, Simargl et Mokoch.
  3. Elizabeth Warner (voir Bibliographie).
  4. Viatcheslav Vsevolodovitch Ivanov, Vladimir Toporov, Mokoš. / В. В. Иванов, В. Н. Топоров - Мокош. Мифы народов мира, т. II. М.:Российская энциклопедия, 1994.

Bibliographie modifier

  • (fr) Louis Léger, La Mythologie slave, Éd. E.Leroux, Paris, 1901
  • (fr) Elizabeth Warner, Mythes russes, Seuils / Points, 2005 (ISBN 978-2-02-064016-9)

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