Modibo Diarra

astrophysicien et homme politique malien

Modibo Diarra
Illustration.
Modibo Diarra, en 2010.
Fonctions
Premier ministre du Mali
(transition)

(7 mois et 24 jours)
Président Dioncounda Traoré (intérim)
Gouvernement Modibo Diarra I et II
Prédécesseur Cissé Mariam Kaïdama Sidibé (indirectement)
Successeur Diango Cissoko (transition)
Biographie
Nom de naissance Cheick Modibo Diarra
Date de naissance (71 ans)
Lieu de naissance Ségou (AOF)
Nationalité malienne
américaine[1]
Entourage Moussa Traoré (beau-père)
Diplômé de Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris (France)
Profession Astrophysicien

Modibo Diarra
Premiers ministres du Mali

Cheick Modibo Diarra, né en 1952 à Nioro-du-Sahel[1], au Mali, est un astrophysicien et homme d'État malien, Premier ministre du 17 avril au . Il est également citoyen américain[1]. Il est président de Microsoft Afrique depuis [2].

Études modifier

Modibo Diarra est le fils d'un commis de l’administration coloniale ; ce dernier a quatre femmes et trois enfants. Après l'indépendance du Mali, il est déporté pour des motifs politiques. Le jeune Modibo grandit donc sans son père, où il alterne ses études à l'école et les travaux des champs[3]. Il exerce plusieurs « petits métiers », comme vendeur de colliers dans la rue ou encore gérant de boîte de nuit[3].

Après avoir obtenu son baccalauréat au Mali au lycée technique de Bamako (LTB), Modibo Diarra étudie les mathématiques, la physique et la mécanique analytique à Paris à l’université Pierre-et-Marie-Curie (grâce à une bourse[3]), à l'École centrale, puis l’ingénierie aérospatiale aux États-Unis à l'université Howard (Washington D.C.). Débarqué en 1979, c'est par hasard qu'il intègre cette dernière université : « plus jeune, Modibo s'était juré de ne jamais mettre les pieds dans l'Amérique de la ségrégation raciale. « Un de mes copains voulait s'inscrire à l'université Howard à Washington, raconte-t-il, toujours amusé en évoquant l'épisode. Il m'a demandé de l'accompagner. Il mettait du temps à remplir son dossier, alors comme je m'ennuyais j'ai aussi rempli un dossier. Je parlais à peine l'anglais ». Deux mois plus tard, alors qu'il est retourné en France, Cheick Diarra reçoit une lettre de l'université, on l’attend ». Il sera ensuite professeur dans cette même université[3].

Carrière dans l’aéronautique et la science modifier

Cheick Modibo Diarra est recruté en 1984 par le Jet Propulsion Laboratory (JPL, 5 000 agents, situé à Pasadena en Californie) de la NASA (18 500 agents) où il participe à différents programmes : Magellan vers Vénus, Ulysses vers les pôles du Soleil, Galileo vers Jupiter et Mars Observer et Mars Pathfinder vers la planète Mars. Il est directeur du programme éducatif Mars Exploration Program Education and Public Outreach (« Mars Outreach ») de la NASA. Ce programme vise à mieux impliquer le grand public et les différents milieux éducatifs dans la diffusion des informations et des images de la NASA[4]. En 1993, Cheick Modibo Diarra nomme des correspondants du JPL à l'étranger pour le Mars Outreach, dont un Français, Olivier de Goursac qui le fera connaître auprès du grand public et des télévisions en France peu après l'atterrissage de la sonde Pathfinder sur Mars, lors du 1er festival de l'aéronautique de Megève (7-) et où Cheick Modibo Diarra sera l'un des invités-vedettes. En 1996, il développe avec son équipe le site Internet de la NASA[3].

En 1999, il obtient de la NASA de travailler à mi-temps ce qui lui permet de se consacrer au développement de l’éducation en Afrique en créant notamment une fondation, la Fondation Pathfinder pour l’éducation et le développement.

En 2002, il prend un congé sabbatique afin de développer au Mali à Bamako un laboratoire de recherche sur l’énergie solaire.

Il reçoit, en , à l'occasion de la 4e édition du forum international MEDays à Tanger le prix MEDays de l'Éducation pour saluer son initiative du lancement de la première université virtuelle africaine.

Carrière diplomatique et entrepreneuriale en Afrique modifier

Organisateur du Forum mondial sur l'éducation à Dakar en et du Forum sur l'Afrique au Siège de l’Unesco en , Cheick Modibo Diarra est « ambassadeur de bonne volonté » pour cette même organisation[3].

Il a été le premier président de l'université virtuelle africaine basée au Kenya, qu'il a quitté en 2005 pour cofonder l'Université Numérique Francophone Mondiale.

Le , Microsoft annonce la nomination de Cheick Modibo Diarra au poste de président de Microsoft Afrique ; ses bureaux sont à Bamako et Johannesburg (Afrique du Sud)[3].

Carrière politique modifier

Le , Cheick Modibo Diarra présente à Bamako la formation politique qu’il vient de créer en vue de l’élection présidentielle de 2012, le Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM)[5]. Les observateurs politiques lui donnent alors peu de chance de remporter le scrutin[3]. Mais le putsch mené par le capitaine Amadou Haya Sanogo peu avant l'élection change la donne politique.

Le , Cheick Modibo Diarra est nommé Premier ministre du Mali afin de mener un gouvernement d'union nationale de transition, rétablir l'intégrité du territoire malien, sortir le Mali des troubles insurrectionnels dans le Nord du pays[1] et organiser des élections transparentes[6]. Le , il forme son gouvernement. En août 2012, il forme un nouveau gouvernement d'union nationale[7].

Le , il est arrêté par les putschistes du capitaine Amadou Haya Sanogo qui l'obligent à présenter sa démission[8]. Le lendemain, le président Dioncounda Traoré nomme Diango Cissoko au poste de Premier ministre[9].

Le , il annonce qu'il est candidat à l'élection présidentielle de 2013[10], mais n'obtient que 2,8 % des voix. Il est de nouveau candidat aux élections présidentielles de 2018[11] et aux élections présidentielles de 2022[12],[13].

Vie privée modifier

D'une personnalité très affirmée, Cheick Modibo Diarra n'hésite pas à rater « ses examens universitaires parce qu'il est en week-end romantique à Rome. Plus tard, il abandonne sa thèse de maths - et sa fiancée d'alors -, pour aller prier pendant 45 jours dans le désert mauritanien avec un oncle marabout »[3].

Il est marié avec la fille de Moussa Traoré[3] (3 è président de la République entre 1969 et 1991).

Ouvrages modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d Un cerveau de la NASA à la tête du gouvernement malien dans Le Monde du 19 avril 2012.
  2. « Les 100 personnalités de la diaspora africaine : Cheick Modibo Diarra », in Jeune Afrique, no 2536-2537, du 16 au 29 août 2009, p. 38
  3. a b c d e f g h i et j Tanguy Berthemet et Fabrice Nodé-Langlois, « Cheick Diarra, la trajectoire imprévue », in Le Figaro, samedi 5 / dimanche 6 mai 2012, page 22.
  4. « "MARS EXPLORATION EDUCATION AND EDUCATION OUTREACH" », sur marsprogram.jpl.nasa.gov
  5. « Mali: l'astrophyscien Cheick Modibo Diarra se lance dans la politique », AFP,‎  ; « Mali : en créant son propre parti, Cheick Modibo Diarra vise la présidentielle de 2012 », jeuneafrique.com,  ; Modibo Fofana, « Lancement du RPDM : Cheikh Modibo Diarra, une chance pour le Mali ? », journaldumali.com,
  6. Mali : Modibo Diarra Premier ministre, Le Figaro, 17 avril 2012.
  7. Le Mali se dote enfin d'un nouveau gouvernement, Le Figaro, 22 août 2012.
  8. Mali : départ forcé du gouvernement, nouvelle crise ouverte, AFP, 11 décembre 2012.
  9. Mali : le président nomme Django Sissoko, médiateur de la République, nouveau Premier ministre, France Télévisions Info, 11 décembre 2012.
  10. Mali : l'ex-Premier ministre candidat à la présidentielle, Le Point, 25 juin 2013.
  11. Fousseni Togola, « Cheick Modibo Diarra à propos de sa candidature de 2018 : « Nous avons des idées et nous pensons qu’elles peuvent sortir le pays de l’impasse » », Mali Actu,‎ (lire en ligne)
  12. « Mali : l’URD confrontée à l’après-Soumaïla Cissé – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  13. AYOBA FAYE, « Présidentielle malienne : Aliou Diallo creuse l’écart dans les sondages », sur Pressafrik.com (consulté le )

Bibliographie modifier

  • « Cheik Modibo Diarra : Voyageur interplanétaire », dans Lilian Thuram, Mes étoiles noires : De Lucy à Barack Obama, Paris, Éditions Philippe Rey, , 50 ill., 400 (ISBN 978-2-84876-148-0), p. 337-344

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe modifier

Liens externes modifier